
Exposition mondiale des technologies guerrières, le Salon de l’armement du Bourget est l’occasion pour tous les marchands de canons de faire connaître leurs techniques d’armement, de s’échanger des conseils en matière de répression, de nouer des liens et, bien sûr, de faire du business. (Au poste, 21 juin 2025)
C’est le grand rendez-vous des industriels du massacre français ou étrangers, des chalets d’affaires sont ainsi mis à disposition des quelques 2 400 exposants pour finaliser les commandes. La situation internationale n’a fait qu’accroître la voracité des capitalistes du secteur.
Dans le cadre de l’économie de guerre, nous avons réalisé énormément d’efforts pour accélérer notre production, ajoute une responsable chez MBDA [filiale d’Airbus], puisqu’entre 2023 et 2025, nous avons doublé la production de missiles, ce qui est énorme. (20 Minutes, 18 juin 2025)
En plein génocide en Palestine, le gouvernement français a fait interdire de stand 5 industriels de l’armement israéliens, mais ceux-ci jouissent d’un bien plus grand champ de démonstration dans les ruines gazaouies pour aguicher les acheteurs. Chaque guerre est une aubaine pour ces capitalistes.
C’est clairement le retour d’expérience de l’Ukraine qui nous a amenés vers cette solution, car il nous a montré qu’il est nécessaire de produire à bas coût, et de retrouver de la masse. (Hugo Coqueret, responsable du développement chez MBDA, 20 Minutes, 18 juin 2025)
C’est à cette occasion qu’une mobilisation nommée « Guerre à la guerre » était organisée à Bobigny du 20 au 22 juin, notamment par la CGT 93, Solidaires 93, Stop Arming Israël, Tsedek et Urgence Palestine. Les meetings, ateliers, concerts se sont se succédés contre la présence de marchands de mort dans le département avec pour point d’orgue une manifestation le samedi 21 au départ de la Bourse du travail jusqu’au au Bourget. Mais l’État français, n’entendant pas voir perturber les festivités morbides, a opté pour la répression préventive. Dès le vendredi, 6 personnes classées par la police à « l’ultra-gauche » sont arrêtées ; le lendemain avant le départ en manifestation, la police, les CRS et la BRAV-M investissent la Bourse du travail où se tient l’événement, perquisitionnent et interpellent une septième personne, Andreï Manivit, journaliste au Media. Intolérable méfait, les forces de répression trouvent sur place des bouteilles de gaz, des bonbonnes d’hélium et près de 200 ballons. La manifestation a finalement pu se tenir sans les quelques banderoles détruites par la police lors de son intervention mais a été bloquée à bonne distance du salon.

Sur signalement de la préfecture de police, une enquête a été confiée à la brigade criminelle et le parquet a ouvert le dimanche une information judiciaire pour « participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre le délit d’entrave à la circulation d’un aéronef ». Sur les 7 personnes interpellées, 3 sont mises en examen pour association de malfaiteurs, une quatrième est placée sous statut de témoin assisté sur le même motif et est mise en examen pour détention de munitions.
Poursuivre des détenteurs de ballons de baudruche, voilà ce qu’est la justice bourgeoise que nous appelaient encore à défendre partis réformistes et dirigeants syndicaux le 12 avril dernier.
Face à la répression des mouvements contre la course à la guerre et le génocide des Palestiniens. Les organisations ouvrières doivent faire bloc pour :
- la libération immédiate des militants arrêtés et de ceux qui défendent les Palestiniens,
- l’abandon de toute poursuite judiciaire,
- l’autodéfense face à la police,
- le boycott de la fabrication et du transport des armes vers Israël.