3e rencontre internationaliste du NPA-R et de LC, un pétard mouillé

Il s’agissait de la troisième édition d’une initiative tenue pour la 1re fois en juillet 2023 à Milan, à laquelle le Collectif révolution permanente (CoReP) avait déjà envoyé une délégation. Cette fois-ci, la rencontre se tenait en mai 2025 à Paris.

La nature de la rencontre

L’organisation initiatrice est Lotta Comunista d’Italie, qui appartient à la direction du syndicat majoritaire CGIL. Elle refuse de défendre la cause palestinienne, considérant que le conflit avec Israël est un « conflit entre bourgeoisies ». À cette occasion, le NPA-R recevait les délégations (2 par organisation) dans son local national.

L’objectif déclaré du « comité promoteur » de la « rencontre internationaliste » était de réitérer le format de réunion physique d’une trentaine d’organisations afin « d’approfondir le débat sans dissimuler les désaccords ou les différentes appréciations de la réalité, et en mettant à la disposition de tous les camarades un large éventail de positions ».

Un mélange hétéroclite où l’on pouvait trouver aussi bien des organisations ouvertement réformistes que d’autres qui ne défendent pas le droit à l’autodétermination de l’Ukraine, ni de quiconque ; d’autres encore qui croient que la Chine est toujours un État ouvrier.

Beaucoup des organisations présentes ne considèrent pas la construction de l’internationale comme une nécessité immédiate. D’autres l’affirment, mais il est évident qu’elles n’y croient pas, vu leur refus de transformer le format de la réunion, passant d’un débat stérile à une discussion prolétarienne pour se regrouper et construire.

La participation de la délégation du CoReP

L’axe central de la contribution du CoReP en 2025 comme en 2023 était d’expliquer que ce dont la classe ouvrière mondiale a besoin, ce n’est pas de réunir des organisations qui se disent révolutionnaires pour débattre pour le plaisir de débattre, mais de regrouper les forces autour d’un programme révolutionnaire, afin de construire une internationale révolutionnaire.

À cette fin, un résumé de la Lettre aux révolutionnaires du monde entier et une contribution qui se concentrait sur le combat contre les bureaucraties syndicales, l’arme de la grève générale et la nécessité de l’auto-organisation de la classe (comités, conseils, soviets, autodéfense…) ont été soumis.

Les deux exposés proposaient une discussion sur des éléments programmatiques dans le but explicite de construire l’Internationale, en utilisant la méthode consistant à différencier les organisations révolutionnaires des centristes, des sectaires, des réformistes…

De plus, conformément à cette position, le CoReP a présenté sur place, en demandant leur vote immédiat, trois propositions de résolution : le développement d’une campagne commune au niveau international contre le militarisme et le réarmement mondial, la défense de la Palestine et la destruction d’Israël, la nécessité de tendances classistes dans les syndicats de masse, de la grève générale et des conseils ouvriers.

Ces propositions de résolution ont été distribuées en trois langues par nos délégués. Le bureau LC-NPA a publiquement refusé de les soumettre au vote, arguant que ce n’était pas la « nature de cette réunion », conçue exclusivement « pour le débat ». Les organisateurs ont déclaré à plusieurs reprises que la réunion avait pour seul objectif la discussion et qu’aucun vote ne serait accepté sur aucune motion proposée.

Toutes les organisations présentes, y compris la L5I, la LIS, la RCIT, ont accepté sans discussion le cadre bureaucratique et opportuniste de la rencontre. Aucune n’a soumis de projet de résolution. Aucune n’a protesté contre le refus des organisateurs de soumettre les nôtres au vote.

Notre évaluation

Comme nous l’avons déjà expliqué dans notre bilan de la rencontre de 2023, ces réunions sont conçues comme une sorte de « salon » ou de « bazar » d’organisations ravies de se consacrer aux « relations publiques » entre dirigeants. Non seulement elles n’ont servi à rien, mais elles n’ont pas non plus permis de discuter sérieusement de quoi que ce soit. Elles sont une fête petite-bourgeoise, complaisante et frivole, alors que la gravité de la situation politique mondiale exige le regroupement urgent des révolutionnaires, la construction d’organisations nationales et internationales qui devront mener la destruction de la barbarie capitaliste et la construction d’un nouveau monde libre de l’exploitation, de l’oppression et des guerres.

Le CoReP a profité de cette tribune et de cette occasion pour exposer son analyse de la situation et son programme, pour expliquer que la stérilité de la réunion est la conséquence directe du refus de lutter véritablement pour construire une internationale révolutionnaire.

Si une organisation ou un militant doté d’un esprit critique se trouvait dans la salle, il nous a entendus. Nous avons semé notre graine.

19 mai 2025

Les délégués du CoReP