En France, le 24 janvier, le ministre de l’intérieur durcit les conditions d’admission exceptionnelle au séjour frappant les travailleurs en situation irrégulière, condamnés désormais à vivre 7 ans dans la peur d’un contrôle, contre 5 ans précédemment, et avec plusieurs restrictions supplémentaires. En 2023, 34 724 personnes seulement ont été régularisées, selon le ministère de l’intérieur, sur les 450 000 travailleurs sans papiers. Mais pour Retailleau, c’est beaucoup trop. Lui qui a pris ses fonctions en martelant « l’ordre, l’ordre, l’ordre ! » fait de la chasse aux migrants et aux sans-papiers un objectif impérieux.
Il faut avoir le courage de se confronter à l’ensemble des causes qui alimentent l’islamisme, à commencer par l’immigration incontrôlée. (Retailleau, Le Parisien, 6 janvier)
Après que le premier ministre revendique un « sentiment de submersion migratoire », une proposition de loi restreignant le droit du sol à Mayotte est votée le 6 février par les députés LR, RN, et EPR par 162 voix pour et 93 contre. Wauquiez, Le Pen, Darmanin, Retailleau… font chorus : il ne s’agit que d’une première étape, le droit du sol doit être supprimé sur l’ensemble du territoire. Ils marchent sur les traces de Pétain qui l’avait supprimé en 1940. Bayrou veut un grand débat national sur « l’identité française ».
Le PS, le PCF et LFI entretiennent le mythe du « front républicain ». Après avoir appelé à voter Macron, ils préconisent l’alliance électorale avec les partis bourgeois « démocratiques » (EELV, Renaissance, LR…) pour « faire barrage au RN ». Mais c’est aujourd’hui à partir des mêmes « républicains » au plus haut niveau de l’État bourgeois que le racisme et la xénophobie sont propagés, c’est le gouvernement Bayrou Retailleau Valls et compagnie qui pave la voie au RN. Le Nouveau Front populaire tente d’enfermer la classe ouvrière et la jeunesse en formation dans le pacifisme, le parlementarisme et l’appel à l’État bourgeois. LFI n’ouvre comme horizon qu’une élection présidentielle anticipée, avec tous les risques d’une victoire de Le Pen. Le PS, lui, refuse de censurer le budget de Bayrou par respect de la stabilité de l’État bourgeois et du capitalisme français. Le PS, le PCF et LFI veulent plus de policiers et de soudards. Les bureaucrates syndicaux acceptent des organisations de flics au sein des confédérations, tous participent au conclave de Bayrou-Retailleau-Darmanin.
La politique front populiste permet au RN se renforcer et aux bandes fascistes de se déployer peu à peu. Demander à l’État bourgeois de bien vouloir interdire les groupes fascistes, c’est semer des illusions en laissant croire que la démocratie bourgeoise peut arrêter la montée du racisme et du fascisme. C’est déjà le contraire qui se passe sous nos yeux. Retailleau veut dissoudre La Jeune Garde, une organisation antifasciste.
La dissolution est un instrument, notamment avec la Jeune Garde, qu’il faut regarder. (Retailleau, Le Parisien, 21 janvier)
Bas les pattes devant la Jeune Garde ! Défense inconditionnelle de la Jeune Garde, aucune dissolution !
Pour se défendre contre la police et pour interdire la rue et nos facs aux nazillons (Cocarde, UNI, GUD…), nous appelons à constituer d’ores et déjà des groupes d’autodéfense et des services d’ordre avec la participation de toutes les organisations ouvrières, partis, syndicats et organisations antifascistes.
Le capitalisme pourrissant est la racine de la montée de la réaction et du fascisme. Il faut préparer la révolution internationale ! Cela passe d’abord par le combat contre ce gouvernement qui étrangle l’enseignement professionnel et les universités publiques. À la xénophobie, au racisme, au nationalisme et au protectionnisme, opposons l’internationalisme prolétarien : liberté totale de circulation et d’installation pour tous les étudiants et travailleurs ! Suppression des frontières et construction du socialisme mondial ! Tel est le combat des jeunes communistes internationalistes !