Motion Emancipation-Pour un syndicalisme de combat : La FSU et le syndicalisme policier

Les 12 et 13 mars 2024, le Conseil national a entériné un protocole proposé par l’exécutif fédéral avec une organisation de policiers, le Syndicat national intérieur police nationale. Dans une société divisée en classes, le syndicalisme est une composante du mouvement ouvrier qui vise à défendre les exploités, la majorité de la population. Dans une société divisée en classes, la police est un des instruments de répression de l’État de la minorité exploiteuse. Sans oublier le rôle de la police française dans le génocide des Juifs et des Tziganes sous Pétain ou dans le massacre des ouvriers algériens sous de Gaulle, rappelons qu’en 2018-2019, la police et la gendarmerie ont blessé 1 700 Gilets jaunes (dont 94 grièvement) et que le premier mai 2019, la police ou la gendarmerie ont attaqué le service d’ordre de la CGT à Paris. En 2023, la police et la gendarmerie ont violemment réprimé les manifestants qui défendaient le droit à la retraite (5 mutilés), ainsi que des journalistes.

La police, la douane et la gendarmerie mènent en permanence la chasse aux réfugiés et aux travailleurs étrangers.

C’est pourquoi, par le biais de primes conséquentes, leur rémunération n’a rien à voir avec celle des autres fonctionnaires de même qualification. C’est pourquoi leur âge de départ à la retraite est bien plus avantageux que celui des travailleuses et travailleurs salariés. C’est pourquoi l’austérité budgétaire fait toujours une exception pour l’armée et la police. C’est pourquoi, en juin 2024, les policiers et les militaires ont voté à 60 % pour les partis fascisants (RN, Reconquête et LR ciottiste) dont la cible est non le capital, mais une partie des travailleurs.

Les syndicats de travailleurs de l’enseignement public et de la santé publique se confrontent aux gouvernements non seulement pour leurs légitimes revendications mais aussi pour le droit à l’instruction et aux soins des autres travailleurs. Ils sont des piliers de la défense des libertés démocratiques, de la lutte contre le racisme. À l’opposé, les organisations de policiers (abusivement appelées syndicats) réclament toujours plus d’effectifs et de moyens matériels pour la répression, exigent la restriction du contrôle des juges et le recul des libertés démocratiques.

Par conséquent, le congrès national rejette toute association et à fortiori toute adhésion du SNUIPN ou de toute autre organisation de policiers. Le congrès s’adresse aux confédérations syndicales (FO, UNSA, CGT, CFDT, SUD) pour qu’elles en fassent autant et qu’elles organisent de façon concertée la protection des manifestations, des réunions, des assemblées générales, des réfugiés, des travailleurs et étudiants étrangers.

Pour 39 Abstention 4 NPPV 128 Contre 504