Intervention contre l’adhésion d’un syndicat de police d’un délégué PSC, 11e congrès de la FSU

Camarades,

A Rennes comme dans toutes les villes du pays, sur ordre du gouvernement Macron Bayrou Retailleau, la police nationale traque au faciès et emprisonne des personnes qui n’ont commis aucun délit. La gendarmerie a arrêté une collégienne dans son établissement malgré l’opposition des enseignants. La plupart des délégués ici présents ont été confrontés, par exemple durant les manifestations, à la répression policière. Gendarmes, policiers ne sont pas des travailleurs comme les autres et leurs organisations ne sont pas des syndicats de la même manière que le Medef n’est pas un syndicat. C’est pourquoi Emancipation et Pour un syndicalisme de combat défendent cette motion.

En mars 2024, le Conseil national a entériné un protocole avec une organisation de policiers, le Syndicat national intérieur police nationale. Dans une société divisée en classes, le syndicalisme est une composante du mouvement ouvrier qui vise à défendre les exploités, la majorité de la population. Dans une société divisée en classes, la police est un des instruments de répression de l’État de la minorité exploiteuse. Alors on n’oublie pas le rôle de la police contre les Juifs et les Tziganes sous Pétain, contre les ouvriers algériens sous De gaulle, contre les gilets jaunes sous Macron, contre les services d’ordre de nos syndicats le 1er 2019 à Paris, contre les manifestants qui défendaient le droit à la retraite en 2023, contre les réfugiés et les travailleurs étrangers et contre des journalistes.

Avec des primes conséquentes, la rémunération policière est bien meilleure que celle des autres fonctionnaires de même catégorie. Leur âge de départ à la retraite est bien plus avantageux. L’austérité budgétaire fait toujours une exception pour l’armée et la police. En juin 2024, les policiers et les militaires ont voté à 60 % pour les partis fascisants RN, Reconquête et LR ciottiste.

Les syndicats de travailleurs de l’enseignement public et de la santé publique se confrontent aux gouvernements pour leurs revendications mais aussi pour le droit à l’instruction et aux soins des autres travailleurs. Ils sont des piliers de la défense des libertés démocratiques, de la lutte contre le racisme. À l’opposé, les organisations de policiers réclament toujours plus d’effectifs et de moyens matériels pour la répression, exigent la restriction du contrôle des juges et le recul des libertés démocratiques.

Par conséquent, le congrès national doit rejeter toute association et à fortiori toute adhésion du SNUIPN ou de toute autre organisation de policiers. Le congrès s’adresse aux confédérations syndicales (FO, UNSA, CGT, CFDT, Solidaires) pour qu’elles en fassent autant et qu’elles organisent de façon concertée la protection des manifestations, des réunions, des assemblées générales, des réfugiés, des travailleurs et étudiants étrangers.