Élections et lutte de classes en Allemagne

L’éclatement du gouvernement de coalition

Le 25 février 2025 auront lieu des élections législatives anticipées en Allemagne. En effet, la coalition entre le parti ouvrier traditionnel, le Sozialdemokratische Partei Deutschlands (SPD, Parti social-démocrate d’Allemagne), et deux partis bourgeois, le Freie Demokratische Partei (FDP, Parti libéral-démocrate) et la Bündnis 90/Die Grünen (Alliance 90/Les Verts), mise en place en 2021 a volé en éclats le 6 novembre dernier, après le limogeage du ministre FDP des finances et le retrait des autres ministres FDP, rendant le gouvernement minoritaire au Bundestag. L’art du compromis à l’allemande, tant vanté par les commentateurs bourgeois, s’est cassé les dents sur les contradictions qui assaillent la bourgeoisie allemande avec la récession économique qu’elle subit. Le gouvernement bourgeois de coalition s’est fracturé entre le SPD et les Verts d’un côté, pressés de prendre des mesures de relance et partisans de desserrer le frein constitutionnel qui limite le déficit budgétaire annuel à 0,35 % du PIB, et le FDP défenseur de la rigueur budgétaire. En réalité, loin d’être un coup de tonnerre dans un ciel bleu, les frictions et divergences ne faisaient que croitre au sein de la coalition à mesure que l’économie ralentissait.

Je suis contraint de prendre cette décision afin d’éviter tout dommage à notre pays. Nous avons besoin d’un gouvernement capable d’agir. Notre économie ne peut pas attendre que de nouvelles élections aient lieu. Nous avons besoin de clarté sur la manière dont nous allons financer notre sécurité et notre défense dans les années à venir. (Olaf Scholz, chancelier, 6 novembre 2024)

Les résultats des élections européennes de juin 2024 ont été catastrophiques pour les partis de la coalition, préfigurant sa chute, et en particulier pour le SPD et les Verts. Le SPD n’a obtenu que 13,9 %, (15,8 en 2019), les Verts 11,9 % (20,5 en 2019) et le FPD 5,2 %. A la différence de Macron, Scholz avait alors exclu toute élection législative anticipée, malgré les demandes du principal parti bourgeois, la Christlich Demokratische Union Deutschlands (CDU, Union chrétienne-démocrate d’Allemagne) qui, en alliance avec la CSU de Bavière, a totalisé 30 % des voix, suivie par le principal parti bourgeois fascisant, l’Alternative für Deutschland (AfD, Alternative pour l’Allemagne) avec 15,9 %.

Pourtant, après une forte diminution de son PIB de 4,6 % en 2020 à cause du covid, l’impérialisme allemand s’était rapidement relevé en 2021 et 2022 pour atteindre un PIB de 4 121 milliards d’euros, le plaçant en troisième position derrière les États-Unis et la Chine (celui de la France était en 2022 de 2 639 milliards d’euros). La balance commerciale affiche un solde positif de 88 milliards d’euros en 2022, de 220 milliards d’euros en 2023 et sans doute d’un peu plus en 2024. La classe ouvrière allemande n’en a pas bénéficié. Entre 2022 et 2023, le salaire brut moyen a augmenté de 5,1 % alors que l’inflation a été de 5,9 %. C’est seulement en fin 2024 qu’un rattrapage a été consenti.

Taux de croissance économique (variation du PIB en %) / Statistisches Bundesamt, octobre 2024

Cependant, l’impérialisme allemand, dont les exportations et les investissements à l’étranger font la force, subit désormais le ralentissement de la croissance mondiale, les rivalités inter impérialistes, le vieillissement de son appareil de production et la concurrence de l’impérialisme chinois. Par exemple, le groupe de la sidérurgie ThyssenKrupp prévoit de supprimer d’ici 2030 40 % de ses effectifs en Allemagne, soit 11 000 emplois alors que la surproduction d’acier au niveau mondial est estimée à 600 millions de tonnes annuelles, c’est-à-dire 5 fois ce que l’Europe consomme chaque année ! La troisième économie mondiale trébuche. L’Allemagne a en effet connu sa deuxième année de récession, avec une contraction de 0,2 % du PIB en 2024 après une baisse de 0,3 % en 2023.


Une énergie trop chère

Tout d’abord la guerre en Ukraine a obligé l’Allemagne à renoncer à son approvisionnement en gaz russe, peu cher, qui représentait 55 % de ses importations de gaz, pour le remplacer par d’autres sources comme le GNL américain, plus onéreux. Or l’Allemagne, qui a renoncé au nucléaire, utilise encore le pétrole, le gaz et le charbon pour produire de l’électricité, 42 % de la production en 2024, les 58 % restants étant assurés par les renouvelables, en constante progression. Mais les renouvelables ont un défaut, faute d’avoir à grande échelle les infrastructures permettant de stocker l’énergie, batteries ou hydrogène vert : en décembre, faute de vent et de soleil, certaines usines ont dû momentanément réduire leur production, les importations d’électricité ont été massives, faisant s’envoler brièvement le prix du MWh le 12 décembre à un record historique de 936 euros. Pour pallier ce défaut, le gouvernement sortant, dont les Verts étaient un des piliers, avait prévu un vaste plan, tombé à l’eau avec l’éclatement de la coalition, de construction de nouvelles centrales au gaz pour produire de l’électricité, procédé assez peu écologique, en remplacement du charbon, encore pire, qui doit être abandonné.

Le cout de l’électricité en Allemagne est le plus élevé de tous les pays de l’UE. C’est un gros caillou dans la chaussure du capitalisme allemand. En juin 2024, le prix du kWh domestique y était de 0,3951 euros TTC contre 0,2776 en France, 0,2436 en Espagne ou 0,1094 en Hongrie. Depuis 2023, le gouvernement multiplie aides et réductions de tarifs pour les grandes entreprises à coups de dizaines de milliards d’euros. Pour décider Intel à implanter une grosse usine de semiconducteurs près de Berlin, 10 milliards d’euros de subventions lui avaient été consentis. Cela n’a pas suffi, Intel préférant renoncer et développer ses projets aux États-Unis, où l’énergie est bien moins chère et où les subventions coulent à flot dans le cadre de l’Inflation Reduction Act (loi sur la réduction de l’inflation) mis en place par Biden. C’est pourquoi la CDU fait de la diminution des prix de l’électricité un de ses chevaux de bataille pour les prochaines élections en préconisant la relance du nucléaire.

Un secteur automobile en crise

L’industrie automobile, le premier secteur industriel en Allemagne, et de loin, concentre les difficultés. Elle emploie 770 000 travailleurs auxquels il faut ajouter les 270 000 qui dépendent des sous-traitants. Chez les sous-traitants, qui ont déjà réduit les effectifs de 48 000 postes depuis 2018, ZF annonce encore la suppression de 11 000 à 14 000 emplois d’ici 2028. Quant à Continental, il devrait abandonner tout simplement ses activités de sous-traitance. L’industrie automobile fonctionne aujourd’hui aux deux tiers de ses capacités, avec 4,1 millions de voitures produites en 2023, loin des 6,2 millions des années fastes. Pour les capitalistes, le calcul est simple : un tiers de voitures en moins alors que dans le même temps, le nombre de travailleurs employés n’a reculé que de 8 % !

Volkswagen a trop d’employés qui produisent trop peu… les couts élevés du travail, y compris les frais médicaux élevés et les nombreux jours de congés. Tant que l’on était meilleur, plus innovant que les autres, cela allait encore. (La Tribune, 25 septembre 2024)

Le PDG du groupe VW renchérit :

Nos couts de main-d’œuvre sont devenus trop élevés en Allemagne. C’est pourquoi des mesures urgentes sont nécessaires pour assurer l’avenir de Volkswagen… De nouveaux concurrents pénètrent le marché avec une force sans précédent. La pression sur les prix est immense… Parallèlement, le marché automobile européen s’est rétréci. Plus d’offre, moins de demande, cela nous oblige à agir, maintenant. La vérité est qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas viables avec nos structures, nos surcapacités et nos couts. (Oliver Blume, 4 décembre)

Non seulement le marché européen s’est rétréci, mais les constructeurs allemands, dans le domaine des voitures électriques, qui ne connait pas la croissance escomptée, sont désormais en butte à la concurrence de Tesla et surtout des constructeurs chinois, qui sont en avance technologiquement et moins chers. Le premier d’entre eux, BYD, affiche d’ailleurs une progression de 41 % de ses ventes mondiales en 2024. Les ventes sur le marché chinois, qui représentaient un tiers des ventes de VW au niveau mondial, avec trois coentreprises et vingt-neuf usines, sont en chute libre. La tendance est la même pour BMW et Daimler (Mercedes-Benz), également implantés en Chine.

Affrontements de classes chez Volkswagen

C’est donc dans le secteur automobile que la tension entre les classes est la plus forte. Dès le début septembre, de fortes rumeurs couraient sur la fermeture d’usines et des licenciements chez Volkswagen. Le groupe VW emploie 300 000 travailleurs, dont 120 000 sous la seule marque Volkswagen. Le 24 octobre, le comité d’entreprise révèle que la direction prévoit de fermer au moins trois usines en Allemagne, entrainant plus de 33 000 suppressions de postes, mettant ainsi fin à une garantie d’emploi qui devait courir depuis 1994 jusqu’en 2029. La dirigeante d’IG Metall chez Volkswagen, Daniela Cavallo déclare alors : « Tant que je serai présidente du comité central d’entreprise et du comité d’entreprise du groupe, aucune usine ne fermera dans notre pays ». Le 2 décembre, une grève de 2 h « d’avertissement » est appelée par le syndicat IG Metall, mobilisant 99 000 travailleurs sur les 120 000 de la marque. Le 9 décembre, nouvelle grève, cette fois de 4 h, également très suivie. Mais les travailleurs veulent engager un combat réel. « Vous voulez la guerre, nous sommes prêts » affichait une banderole des travailleurs rassemblés à Hanovre. Les travailleurs se déclarent « streikbereit », prêts à la grève, et font monter la pression sur les dirigeants syndicaux. Mais les bureaucrates sont tout aussi prêts car, ici comme ailleurs, ils sont rompus à la collaboration de classe et aux trahisons. Cavallo, qui est à la fois dirigeante syndicale et présidente du comité d’entreprise, s’était félicitée de l’arrivée du PDG Oliver Blume avec qui elle est notoirement à tu et à toi. Parlant devant les grévistes, elle manœuvre tout en ouvrant la voie à la capitulation :

Soit nous nous rassemblons et commençons sérieusement à envisager des compromis… soit le conseil d’administration campe sur ses positions et la situation s’envenime. (Daniella Cavallo, 2 décembre)

Pour calmer la base, les dirigeants syndicaux sont contraints d’avancer la perspective de la grève générale dès janvier, mais, ajoutent-ils, seulement en cas de non-accord dans les négociations qui doivent s’ouvrir.

Le Land (région) de Basse-Saxe, où réside le siège du groupe, en est actionnaire à 20 %. Cela confère aux autorités régionales une minorité de blocage sur les décisions importantes. Il est dirigé par une coalition SPD-Verts et le ministre-président est membre du SPD. Loin d’utiliser son droit de véto, celui-ci s’est contenté de demander le 30 octobre « un plan pour sortir du marasme sans licenciements secs ni fermetures de sites ».

L’esprit de compréhension par les bureaucrates syndicaux comme par les dirigeants du SPD des difficultés du patronat a abouti à la signature d’un accord le 24 décembre, qualifié par la presse de « miracle de Noël ». C’est un miracle pour les patrons et une défaite sans combat pour la classe ouvrière, négociée sur le dos des travailleurs. Cet accord écarte la menace de la grève générale dès janvier. Il convient que l’entreprise réduira sa production de 734 000 véhicules et supprimera plus de 35 000 emplois en Allemagne d’ici 2030, soit un tiers de ses effectifs, sans fermeture immédiate de sites ni licenciements secs, mais en ne remplaçant pas les départs en retraite, ce qui n’exclut nullement de mettre fin aux contrats à durée déterminée. De plus, les salaires seront gelés pendant quatre ans, les bonus de 4 000 cadres seront réduits de 10 %, avec des diminutions supplémentaires de 8 %, 6 % et 5 % sur les trois années suivantes. L’usine de Dresde sera « réaffectée » à d’autres productions sans plus de précision en 2025 et l’usine d’Osnabrück sera revendue à un fabriquant d’armement en 2027. L’usine de Wolfsburg réduira ses lignes d’assemblage de quatre à deux. Cet accord qui devrait permettre à Volkswagen d’économiser 4 milliards d’euros par an a été qualifié par le chancelier de « bonne solution, socialement acceptable ».

Aucune issue pour la classe ouvrière sur le terrain des élections

Les communistes savent que la classe ouvrière doit se défaire de l’illusion entretenue par les réformistes qu’elle peut prendre le pouvoir et réaliser le socialisme par la grâce des élections. Les communistes combattent pour la prise du pouvoir par la classe ouvrière, pour la destruction de l’État bourgeois, de ses organes de répression, pour l’expropriation des grands groupes capitalistes… toutes choses impossibles en restant respectueusement dans le cadre de la démocratie bourgeoise.

Mais les élections sont une indication des rapports de force entre les classes, déformée parce que d’une part il n’y a pas de parti ouvrier révolutionnaire et d’autre part elle laisse de côté toute une partie de la classe ouvrière privée du droit de vote.

Les sondages du 19 janvier pour les législatives du 25 février confirment la baisse du SPD et de l’autre parti ouvrier bourgeois, Die Linke (DL, La Gauche), le maintien de la CDU/CSU et la montée des partis fascisants AfD et Bündnis Sahra Wagenknecht (BSW, Alliance Sahra Wagenknecht).


En septembre 2024, des élections régionales avaient été organisées dans trois Länder de l’Est de l’Allemagne. Même si le SPD est parvenu de justesse à rester en tête devant l’AfD dans son bastion traditionnel du Brandebourg, les résultats montrent une montée impressionnante des partis fascisants AfD et BSW, la baisse des Verts et l’effondrement de Die Linke, auparavant bien implantée dans ces Länder, notamment en Thuringe.


Cette progression des partis fascisants à l’Est de l’Allemagne provient d’abord du fait qu’aucun des gouvernements bourgeois, le plus souvent de coalition, qu’il ait été présidé par la CDU ou le SPD, n’a été capable de résorber l’écart avec la partie ouest de l’Allemagne. Plus de trois décennies après la réunification, les disparités économiques et sociales entre l’Ouest et l’Est de l’Allemagne persistent. En 2023, le salaire moyen brut des régions de l’Est ne représente que 86 % de celui de l’Ouest et le revenu des ménages est en moyenne inférieur de 11 %. La différence de patrimoine est encore plus significative : 127 900 euros en moyenne à l’Ouest contre 55 000 euros à l’Est. En 2019, le taux de chômage était de 6,9 % à l’Est, plus du double de la moyenne nationale de 3,1 %. Ces disparités ont entrainé un déplacement vers l’Ouest d’une partie des jeunes et donc un vieillissement de la population, avec un âge moyen à l’Est entre 46 et 48 ans contre 40 à 44 ans à l’Ouest. Die Linke, créé en 2007 par d’anciens dignitaires du parti stalinien SED au pouvoir en Allemagne de l’Est et une scission de SPD emmenée par Oskar Lafontaine, avait réussi au début à capter une partie des attentes du prolétariat et de la jeunesse de ces régions de l’Est tout en parvenant à s’implanter à l’Ouest. Mais, à la mode de LFI, son programme n’est qu’une resucée du réformisme et du populisme le plus plat, dénonçant la « finance » et la « mondialisation », des mesures budgétaires pour « les catégories défavorisées », adepte d’une « restructuration écologique » et du protectionnisme…

Nous avons toujours combattu le protectionnisme et le militarisme. (Rosa Luxemburg, Réforme sociale ou révolution ?, 1899, ch. 5)

En quelques années, profondément intégré au parlementarisme bourgeois à tous les niveaux, DL a épuisé son crédit, laissant la place à l’AfD, et c’est même l’ancienne dirigeante de Die Linke, Sahra Wagenknecht, qui scissionne le 8 janvier 2024 pour fonder le parti fascisant BSW qui a désormais le vent en poupe sur les terres anciennement favorables à Die Linke. La rhétorique de l’AfD comme du BSW est simple et identique à celle du RN français : tout l’argent dépensé pour les étrangers, pour envoyer des armes en Ukraine, doit revenir aux Allemands, dehors, les réfugiés, les sans-papiers, les étrangers ! Comme partout, les diatribes racistes et xénophobes sont reprises par les partis bourgeois traditionnels. La CDU-CSU promet de restreindre le droit d’asile européen en transférant la gestion les demandeurs vers un pays hors UE.

Nous contrôlerons les frontières de l’Allemagne et imposerons des refoulements conséquents. Nous devons à nouveau décider nous-mêmes qui vient chez nous et qui peut rester. (CDU-CSU, Programme électoral, décembre 2024)

À la suite des Sociaux-démocrates du Danemark et du Vooruit (ex-Parti socialiste) de Belgique, le SPD lui-même est contaminé par la xénophobie, à mesure que certains viols ou agressions commises par des étrangers, le plus souvent déséquilibrés mais parfois aussi se réclamant du djihad, sont montés en épingle par les grands médias et les partis racistes pour alimenter la haine. Ainsi, après une attaque au couteau causant trois morts à Solingen fin aout, Scholz rétablit le 16 septembre le contrôle aux frontières pour une durée de 6 mois « pour lutter contre l’émigration illégale ».

L’arrivée en tête de la CDU-CSU aux prochaines élections législatives, mais sans majorité absolue, est plus que probable. Dès lors, le futur gouvernement ne pourra qu’être appuyé sur une coalition, soit avec le SPD, soit, malgré les dénégations réitérées des dirigeants CDU-CSU, avec les partis fascisants AfD et/ou BSW à l’image de l’Italie, de la Suède et bientôt de l’Autriche. La CDU-CSU se prononce dans son programme pour une réduction massive des impôts sur les sociétés et une diminution des dépenses sociales, solutions classiques pour défendre les capitalistes. Dans sa partie économique intitulée « Agenda 2030 » qui rappelle « l’Agenda 2010 » de Schroeder, la CDU-CSU vise une croissance de 2 % par an. Mais les menaces de droits de douane que Trump fait peser sur les économies européennes, la concurrence des produits chinois, la fragilité exacerbée de l’UE, les risques de fragmentation du marché mondial avec les tensions inter-impérialistes croissantes risquent de faire voler en éclats ces projections optimistes.

En tous les cas, la classe ouvrière allemande doit parvenir à se défaire de l’emprise des bureaucrates syndicaux, cogestionnaires du capitalisme, et préparer l’affrontement inévitable avec le capital sur son propre terrain de classe avec ses revendications, avec ses propres méthodes, comités de grève élus, centralisation des comités de grève, piquets de grève et services d’ordre… affrontement qui ne pourra que prendre la forme de la grève générale pour être efficace. Un parti révolutionnaire doit être construit en Allemagne, qui se prononce pour la rupture des partis ouvriers avec les représentants politiques des exploiteurs, qui rompe avec les illusions envers Die Linke (sans parler des Verts), qui renoue avec l’internationalisme prolétarien de la Ligue Spartacus de la Première Guerre mondiale et du KPD des années 1920 contre le chauvinisme sous toutes ses formes, la prise du pouvoir par la classe ouvrière contre la gestion honnête et loyale du capitalisme par les partis ouvriers bourgeois, la perspective des États-Unis socialistes d’Europe contre l’UE du capital ou les replis protectionnistes.

25 janvier 2025