Quand le NPA du Nouveau Front populaire évoque les comités de soldats

Après avoir été éprouvé par le départ de RP en 2021 et après avoir décidé la scission avec la moitié de sa propre organisation en 2022, l’appareil du NPA-AC tente de se donner un vernis « trotskyste » orthodoxe en ressortant du placard son internationale exsangue (L’Anticapitaliste n° 705, p. 3 ; n° 711, p. 7 ; n°720, p. 7), en invoquant le combat de feue la 4e Internationale pendant la seconde guerre mondiale (n° 710, p. 5 ; n° 718, p. 4-5 ; n° 722, p. 6) et en célébrant les comités de soldats des années 1970 (n° 711, p. 5 ; n° 720, p. 5).


Nous avons déjà salué l’activité antimilitariste de la LC-LCR (Révolution communiste n° 57, p. 28). Néanmoins, elle présentait des limites et elle est incompatible avec l’actuelle ligne, front populiste, du NPA-AC.

Jusqu’en 1979, le service militaire est obligatoire pour les jeunes hommes. La LC-LCR, contrairement à LO et à l’OCI, maintient la tradition antimilitariste de la CGT anarchiste d’avant la première guerre mondiale et du jeune Parti communiste-section française de l’Internationale communiste. Les membres masculins de la LC-LCR font leur service et tentent, malgré les risques, de s’adresser aux conscrits ouvriers, employés, techniciens, paysans travailleurs, etc.

Dès 1969, la LC mène campagne pour trois conscrits de Rennes (un ouvrier, un technicien, un prof de l’enseignement professionnel) accusés de lire Crosses en l’air. Durant la campagne présidentielle de 1974, la fraction clandestine au sein de l’armée de la LCR lance une pétition pour les droits démocratiques des soldats, « l’Appel des 100 », qui a un certain succès dans les casernes, jusqu’à gagner des soldats engagés (contrairement aux officiers, ils étaient et sont encore d’origine populaire). Il nait entre 100 et 200 comités de soldats. Des appelés masqués participent aux manifestations ouvrières. Des militants de la JC (l’organisation de jeunesse du PCF, alors importante) et de l’AJS (l’organisation de jeunesse de l’OCI) sont entrainés dans l’effervescence.