Le meeting du NPA-R à Nantes, le 5 juin
Environ 100 personnes venues aussi des villes voisines étaient réunies pour ce meeting débutant par la projection des clips de campagne pour les élections au Parlement européen. À la tribune, ont pris successivement la parole :
Ken Armède (ouvrier de Stellantis Poissy, 4e sur la liste) a parlé des conditions de travail dans l’automobile avec la présentation détaillée d’une lutte à MA France, un sous-traitant de Stellantis menacé de fermeture. Bien qu’il ait conclu sur la nécessité d’unir les travailleurs de l’automobile en France et en Europe, il n’a pas dit un mot sur le rôle des directions syndicales qui dans des grèves du secteur isolent entreprise par entreprise, site par site (comme l’illustre d’ailleurs la grève à MA France), ni de la nécessité d’une internationale ouvrière révolutionnaire.
Betty Collober (employée de la CAF nantaise,19e sur la liste) a ensuite abordé les attaques contre les services publics. Elle a évoqué la répression envers la jeunesse, sans jamais mentionner l’autodéfense ou le fait que les mouvements de lycées et d’étudiants étaient maintenus dans l’isolement par les directions des syndicats de travailleurs. Elle défend avec justesse que la classe ouvrière n’a pas disparu, mais se berce d’illusions à la Laguiller-Arthaud sur les petits patrons. Quiconque a travaillé pour eux savent que la plupart sont des exploiteurs féroces (et des électeurs du RN). Elle ne formule qu’un seul mot d’ordre, celui de hausse des budgets, ce qui n’est guère plus que le PS, le PCF ou LFI.
Un infirmier en fin d’études de Nantes a pris la suite commençant sur le fait que le NPA-R était communiste et révolutionnaire. Il est revenu sur ses conditions d’étude et le manque de moyens attribué à la santé et au EPAHD public ou privé. Plein d’illusion, il a déclaré que le mouvement des retraites de 2023, avait fait transpirer Macron. En fait, tant qu’il restait sous le contrôle de l’Intersyndicale et de la NUPES, avec l’aide de tous les « révolutionnaires » qui appuyaient les « journées d’action » et les « casserolades », Macron n’a pas dû avoit trop peur. En tout cas, toute travailleuse et tout travailleur sait qu’il y a eu défaite. Il s’agirait de comprendre pourquoi. C’est à cela que doit servir un parti. Les participants au meeting n’en apprendront pas plus du dirigeant national qui conclut.
Enfin, Damien Scali (syndicaliste à la SNCF à Lille, 3e sur la liste) a abordé différents points d’actualité, la Nouvelle-Calédonie (sans se prononcer pour l’indépendance),Gaza (sans se prononcer pour le renversement de l’État colonial et une Palestine unifiée, laïque et binationale). Il a rappelé que le capitalisme voulait « la force », et qu’il faudra réponde par « la force » (sans préciser la nature de la force en question). Il a fustigé au passage, à juste titre, le patriotisme économique du PCF et de LFI, car les intérêts des travailleurs ne sont pas dans le protectionnisme mais dans un brumeux… « rapport de forces », sans se prononcer pour les États-Unis socialistes d’Europe. Faute de présenter une stratégie, il a évoqué qu’une explosion sociale pouvait nous surprendre à tout moment et que c’est à cette occasion qu’une organisation révolutionnaire se montrera utile d’où la nécessité de « l’implantation d’abord ».
Deux militants de Nantes du Groupe marxiste internationaliste ont pris la parole, dans une atmosphère démocratique. Une partie de la salle a d’ailleurs applaudi. La seule réponse de la tribune, apprise à LO, est qu’il faut « s’implanter » et non brasser « de belles idées ». Le problème est que l’implantation de LO, à chaque lutte sociale importante, est au service de la bureaucratie de la CGT qui la fourvoie et la trahit. Nous avons vendu Révolution communiste à la sortie, avec un certain succès, en rappelant aux militants du NPA qui venaient discuter que le GMI avait demandé à rejoindre le NPA plus d’un an auparavant, sans réponse à cette date.
Intervention sur la Kanaky
En Kanaky, le « grand remplacement » (aussi appelé « politique de peuplement ») qui est organisé depuis des décennies par l’impérialisme français lui permet dorénavant de compter sur une présence caldoche suffisante pour tenter de marginaliser les Kanaks.
La bourgeoisie française souhaite s’assurer la mainmise sur sa colonie tant sur le plan politique, par l’élargissement du corps électoral, que sur le plan économique, en reprenant la main sir la gestion des ressources minières jusqu’alors compétence de l’île.
La Kanaky en tant que colonie est maintenue par la force dans l’État français que ce soit par son armée ou ses supplétifs caldoches, les organisations ouvrières de France ont le devoir de réclamer le retrait des forces de répression et de se prononcer pour l’indépendance de la Kanaky.
Intervention sur les erreurs du mouvement ouvrier
La camarade de la CAF a dit qu’il fallait apprendre de toute l’histoire du mouvement ouvrier, y compris de ses erreurs. Mais les défaites du mouvement ouvrier ne viennent pas seulement d’erreurs, même si des erreurs sont commises. Elles proviennent surtout de trahisons.
En 1936, le Front populaire a trahi la grève générale en France et la révolution en Espagne. Il ne s’agissait pas d’erreurs, mais de la trahison des agents de la bourgeoisie au sein de la classe ouvrière, de la trahison des sociaux-démocrates et des staliniens.
En 1945, les directions du mouvement ouvrier ont trahi la classe ouvrière qui était mobilisée dans les entreprises, qui s’était armée. Le PCF, le PS, la direction de la CGT, ont aidé le général de Gaulle à stabiliser l’État bourgeois, à redémarrer le capitalisme français, à maintenir les colonies.
En 2023, le mouvement de défense des retraites a été trahi. L’Intersyndicale et les partis réformistes (PS, PCF, LFI) ont empêché la grève générale, avec les diversions du recours au Conseil constitutionnel, des journées d’action, des grèves reconductibles, des casserolades… Les bureaucraties syndicales ont empêché la grève générale. Actuellement, la classe ouvrière subit le poids de la défaite qu’elle a subie, qu’elle paye par le report de l’âge de la retraite à 64 ans.
Pour vaincre, il faut à la classe ouvrière une autre direction, une internationale ouvrière révolutionnaire, un parti dans ce pays qui n’hésite pas à affronter les partis réformistes et les bureaucraties syndicales.