Depuis son entrée en fonction en décembre 2023, le gouvernement de Javier Milei a enchainé une série de coups contre les conquêtes fondamentales de la classe ouvrière, en essayant de restreindre les libertés démocratiques comme le droit de manifester, et les mesures de défense comme l’organisation politique et syndicale, ainsi que le droit de grève.
Le gouvernement de La Libertad Avanza, avec ses alliés et avec la complicité des dirigeants des partis radicaux et péronistes et des bureaucrates qui dirigent les syndicats, a entrepris de boucler le cycle des réformes anti-ouvrières ouvert par la dictature militaire de 1976. Tous les gouvernements démocratiques, jusqu’à ce jour, se sont pliés aux exigences des organismes de crédit telles que le FMI et la Banque mondiale, rendant les conditions de vie des travailleurs et des pauvres de plus en plus précaires.
Nous considérons que c’est une erreur de limiter la lutte au seul secteur de l’éducation, « en phase » avec les autorités et les parlementaires patronaux, comme le font la plupart des dirigeants syndicaux et même les partis dit de gauche. Nous devons éviter de tomber dans cette orientation, que l’on tente de nous imposer à nous, les autoorganisés et indépendants. Cette perspective limitée de la lutte conduirait à la capitulation et la défaite, comme cela s’est produit avec les réformes du ménémisme dans les années 1990.
Le gouvernement a les moyens de « reculer » et de faire des concessions face à la pression qui peut s’exercer sur lui par des mobilisations et des luttes isolées. Mais il s’agira de mesures de façade qui n’affecteront en rien le taux de profit des hommes d’affaires, des propriétaires fonciers et des banquiers. Ils pourront continuer à émettre de l’argent et des obligations, à inventer un nouvel impôt, à créer des quasi-monnaies (comme cela fonctionne déjà à La Rioja), et ainsi détourner et désamorcer la lutte. Les puissants continueront à s’enrichir sur notre dos.
Les attaques économiques au travers du gel des budgets, de la suppression des subventions, du plafonnement des salaires et d’une inflation qui se poursuit, sont l’expression d’une attaque générale contre les libertés démocratiques et contre les conditions d’existence les plus élémentaires de l’ensemble de la classe ouvrière, des retraités et des étudiants, qu’ils soient salariés ou chômeurs. C’est pourquoi la clé pour ouvrir une nouvelle étape de notre combat est la grève générale contre l’austérité et la répression, en organisant démocratiquement les comités de lutte à la base, qui garantiront l’expression et la construction d’un rapport qui pourra tordre le bras de l’État et des patrons.
Nous devons nous réapproprier les syndicats pour qu’ils répondent réellement à la volonté de lutte de la classe ouvrière. La vague de licenciements dans l’État et les conflits dans le secteur industriel ont reçu le soutien de la bureaucratie syndicale, qui apparaît comme l’équilibriste qui permettra à Milei de gouverner jusqu’en 2025 et tentera de recomposer une opposition, avant tout péroniste, qui a besoin que d’autres mettent en œuvre l’austérité afin de pouvoir se présenter comme une soi-disant alternative électorale.
À Villa Mercedes, nous avons subi un coup terrible, avec la soi-disant fermeture de Dánica, qui, après plusieurs mois d’une lutte ouvrière acharnée, a rouvert ses portes pour continuer à rendre la situation encore plus précaire qu’auparavant, laissant sans travail et sans même une compensation les camarades qui se sont rebellés contre l’injustice des salaires de misère et les mauvaises conditions de travail, cet exploit patronal étant approuvé autant par le gouverneur sortant Alberto Rodríguez Saá que par l’actuel gouverneur Claudio Poggi. Ce scénario témoigne de ce que sera la réforme du travail que tant Libertad que les radicaux et les péronistes veulent négocier au parlement.
La seule unité légitime qui scellera le chemin de la victoire est l’unité dans la lutte de la classe ouvrière, tout le reste n’est qu’une manœuvre pour protéger les privilèges des autorités, des patrons et des directions bureaucratiques.
Pour vaincre l’austérité, nous avons besoin d’une organisation de base, dans chaque lieu de travail, d’étude et dans les quartiers. Créer des comités de lutte où chaque camarade qui a la volonté de changer peut participer. Organiser l’autodéfense pour chaque mesure d’action directe. La passivité et la tiédeur ne sont pas une option, nous choisissons de lutter pour un monde nouveau.