Au Proche-Orient, le gouvernement islamiste de Turquie, membre de l’OTAN, proteste contre le génocide en cours mais il continue à approvisionner Israël tandis que les bandes fascistes dérivent la colère contre Starbucks. Alliées des États-Unis et de la France, les monarchies du Golfe, qui répandent le salafisme dans le monde entier, interdisent toute manifestation. La monarchie de Jordanie, autre alliée des États-Unis et de la France, a arrêté 1 000 manifestants fin 2023. En Égypte, le despote ami de Biden et de Macron a tenté d’organiser des manifestations propalestiniennes mais s’est vite arrêté et détient encore en prison 57 personnes qui avaient pris la rue. Le Hezbollah, qui fait partie du gouvernement du Liban, riposte à des attaques israéliennes mais se tait sur Gaza. Seuls les houtistes organisent des manifestations gigantesques au Yémen et attaquent les navires qui approvisionnent Israël.
En Cisjordanie, les colons fascistes et racistes représentés au gouvernement en profitent pour multiplier les attaques contre les cultures, les troupeaux et les villageois arabes avec l’appui de l’armée sioniste. Le 17 mars, une nouvelle colonie a été ouverte à Al Lubban al Gharbiy. Entre le 14 et le 18 mars, Israël a mené 120 opérations militaires contre la population palestinienne de Cisjordanie. Le bilan total est de 420 morts et 4 700 blessés.
Israël affame sciemment la population de Gaza : c’est un génocide. Il refuse des visas aux humanitaires. Il accuse l’agence de l’ONU (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine, UNWRA) et s’en prend à ses salariés (22 blessés et 1 mort le 12 mars, au total 168 morts). Il limite l’accès de l’enclave à 159 camions par jour alors qu’il en faudrait 500.
L’ensemble de la population de Gaza est aujourd’hui en situation de crise alimentaire… Nous n’avons jamais vu une dégradation d’une telle ampleur. On parle de la moitié de la population qui est au stade le plus élevé de la faim. (Beth Bechdol, FAO, Le Monde, 20 mars)
La pénurie déclenche des émeutes lors desquelles l’armée israélienne tire sur les affamés comme le 14 mars dans la ville de Gaza.
Des véhicules israéliens étaient postés à environ 300 mètres. Je n’ai vu aucun mouvement de la foule dans leur direction. Mais ils ont ouvert le feu à l’aide d’obus fumigènes puis à balles réelles : des tirs intenses, suivis de tirs d’obus. (Le Monde, 16 mars)
Biden et Macron font mine de s’inquiéter… tout en poursuivant leurs livraisons d’armes et de munitions à Israël.
La France n’est pas sur la ligne de « l’arrêt du génocide » et n’aura pas la ligne de l’Afrique du Sud. (Emmanuel Macron à Marseille, 19 mars)
L’État français, qui a lui-même un lourd passé colonial, vient de rappeler le droit pour l’Ukraine de se défendre contre l’invasion russe qui prétendait la rayer de la carte et la recoloniser. Mais il défend Israël, pourtant bâti totalement sur la colonisation de la Palestine. Toute résistance armée des Palestiniens est taxée de « terrorisme », comme l’État français traitait les travailleurs de la MOI (dont Missak Manouchian) qui prenaient les armes contre l’occupant nazi en 1943.
Pourtant, le 12 novembre, le PS, le PCF et LFI ont manifesté avec le gouvernement français, le CRIF sioniste et tous les partis bourgeois « pour la République, contre l’antisémitisme et pour la libération des otages » (240, alors qu’Israël détient 9 500 otages palestiniens dans ses prisons).
Par contre, le PS ne manifeste pas pour la population civile de Gaza et ne demande pas la cessation des livraisons d’armes. Le PCF reproche à LFI d’avoir mis une franco-palestinienne sur sa liste pour les élections au Parlement européen. Tous ont en commun, jusqu’à LO, de suivre leur bourgeoisie sur un point décisif : Israël est légitime, il faut partager la Palestine en deux, comme le demande l’ONU depuis 1947 et comme le décident les « accords d’Oslo » conclus à Washington en 1995, dont la signature par le Fatah a abouti à la montée du Hamas.
La situation appelle à un geste symbolique extrêmement fort : la France doit reconnaitre l’État de Palestine. (LFI, Déclaration, 7 mars 2024)
Il n’existe pas d’autre base à un règlement définitif et pacifique de ce conflit que celle des résolutions de l’ONU et du droit international. (Fabien Roussel, PCF, 11 mars)
Le mouvement ouvrier français doit rompre avec sa propre bourgeoise, impérialiste et pro-israélienne. Le front unique ouvrier doit avant tout empêcher la livraison d’armes, munitions et composants militaires à Israël comme le demandent les syndicats palestiniens.
Bas les pattes devant Rafah ! Cessez le feu immédiat ! Retrait des troupes de la bande de Gaza et de Cisjordanie !
Levée du blocus de Gaza par Israël et l’Égypte ! Ouverture des frontières de l’Égypte, de l’Union européenne et des États-Unis aux réfugiés palestiniens !
Libération de tous les combattants de la cause palestinienne (dont Georges Abdallah détenu en France) ! Droit au retour des réfugiés !
Rétablissement du financement de l’UNWRA ! Blocage des livraisons de carburant et d’armes à Israël !
Retrait des flottes impérialistes envoyées au Proche-Orient ! Fermeture de toutes les bases militaires impérialistes de la région !
Pour une seule Palestine démocratique, multiethnique, bilingue et laïque ! Pour un gouvernement ouvrier et paysan en Palestine ! Pour une fédération socialiste du Proche-Orient !