La bourgeoisie française s’armeet mène la guerre sociale à l’intérieur
Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique rien ne doit être exclu. (Emmanuel Macron, 26 février)
Créant la surprise, le président a donc fait mine d’ouvrir la possibilité d’une intervention militaire directe en Ukraine. En réalité, l’État impérialiste français en est bien incapable et Macron le sait parfaitement. Il se retrouve isolé, ses alliés de l’OTAN, à commencer par les États-Unis et l’Allemagne, ayant sèchement écarté cette éventualité. Déjà, le 13 juin 2022, le président français avait parlé « d’économie de guerre ». Le costume de chef militaire plein de hardiesse a pour fonction, en Europe, de réaffirmer la place et les prétentions de l’impérialisme français et en France, au-delà des manoeuvres contre le RN, d’enfoncer un peu plus le clou du militarisme et des sacrifices que les travailleurs doivent consentir à l’union nationale contre les menaces extérieures. Lors de ses voeux aux Français, le 31 décembre 2023, il avait utilisé 7 fois les termes « réarmement » ou « réarmer » : « réarmement économique », « réarmer nos services publics », « réarmement de l’État », « réarmement civique », « réarmement industriel », « réarmement de la Nation ».
Le gouvernement y est d’autant plus poussé que le déficit public est resté élevé malgré la reprise économique de 2021 : 154 milliards d’euros pour l’année 2023, 5,5 % du produit intérieur brut (le plafond de l’UE, avec l’accord de l’État français, est fixé à 3 %) et la dette publique s’élève à 3 101,2 milliards d’euros fin 2023, 110,6 % du PIB (le plafond est de 60 %). La croissance économique se tasse dans le monde et en France. Face aux dernières prévisions pour 2024 de l’INSEE (+0,9 %) et de la Banque de France (+0,8 %), le gouvernement a dû rabaisser son hypothèse de 1,4 % à 1 %… et compte bien faire payer la facture aux travailleurs. Le gouvernement peut se le permettre car, grâce aux bureaucraties syndicales et aux partis réformistes, il a infligé une grave défaite en 2023 à la classe ouvrière sur les droits à la retraite.
Poursuite des attaques contre les chômeurs
Le conditionnement du versement du RSA à « 15 heures d’activité hebdomadaires » serait élargi à tout le territoire avant 2025, l’allocation spécifique de solidarité (ASS) pour les chômeurs en fin de droits serait supprimée. L’ASS était souvent la seule manière pour les travailleurs pauvres au chômage en fin de carrière de pouvoir tenir jusqu’à l’âge légal de départ en retraite. L’ASS était perçue par plus de 300 000 personnes en 2021 et permettait de valider des trimestres pour le calcul de la retraite. C’est ce dernier point qui est ouvertement visé par le gouvernement qui la qualifie de « trappe d’inactivité ».
En supprimant l’ASS, on enlève au demandeur d’emploi la validation de trimestres pour la retraite de base et l’obtention de points pour la (retraite) complémentaire. (Michel Beaugas, FO, Ouest-France, 31 janvier 2024)
Des attaques qui en appellent d’autres puisque le ministre de l’économie Le Maire vise un déficit à 3 % fin 2027 contre 4,9 % prévu fin 2023 dans le budget 2024. Le gouvernement envisage une nouvelle baisse des dépenses de 20 milliards pour 2025, les chômeurs sont à nouveau ciblés et notamment les plus de 55 ans dont le nombre a mécaniquement augmenté de 40 000 depuis la contreréforme des retraites, et qui bénéficient d’une durée d’indemnité plus longue pour le moment (22,5 mois entre 53 et 54 ans et 27 mois au-delà). La dernière attaque contre les droits des chômeurs avait déjà réduit la durée d’indemnisation de 24 mois à 18 mois. Depuis 2019, le montant moyen des allocations a été réduit de 17 % et la durée d’indemnisation de 25 %. Désormais, seuls 36 % des inscrits à France Travail sont indemnisés et 45 % des allocataires sont passés sous le seuil de pauvreté. Mais cela ne suffit toujours pas !
Nous avons aujourd’hui un dispositif d’assurance chômage dans lequel au bout d’un délai qui est court, deux ans, on peut accéder à la durée d’indemnisation la plus longue, 18 mois. Mais dans le fond… cela entretient un taux de chômage à 7 % comme niveau le plus bas en France. (Bruno Le Maire, France Inter, 19 mars)
Déjà 2 milliards ont été ponctionnés en 2023 par le gouvernement à l’Unedic, un régime qui est officiellement géré par les « partenaires sociaux », avec l’objectif de ponctionner 12 milliards sur 4 ans. Depuis 2018, le gouvernement dicte aux cogestionnaires une « lettre de cadrage financier » Les directions syndicales se sont toutes pliées à ce genre de « paritarisme ». Mais ce sont tous les milliards de l’assurance chômage que le gouvernement entend récupérer pour en disposer à sa guise.
Pour ma part, je considère que l’État devrait reprendre la main sur l’assurance chômage de manière définitive. (Bruno Le Maire, Le Monde, 6 mars)
Des coupes budgétaires ciblées
L’aide médicale d’État (AME) permettant à la partie la plus pauvre des migrants d’accéder péniblement aux soins (et protégeant toute la population du territoire de maladies contagieuses) serait remplacée par un dispositif moins onéreux dans le courant de l’année et par voie règlementaire. Ce dispositif coute 1,1 milliard d’euros annuels à la branche maladie de la Sécurité sociale, soit moins de la moitié des dépassements d’honoraires (3 milliards d’euros par an) tolérés par tous les gouvernements bourgeois.
Dans le même temps, le ministre de l’économie annonce le 18 février des coupes budgétaires à hauteur de 10 milliards d’euros, à ajouter au coup de rabot de 16 milliards déjà programmé sur 2024. Le déficit budgétaire a pour première cause les centaines de milliards d’exemptions, d’aides et subventions accordées chaque aux capitalistes et aux riches, Les coupes budgétaires, actées par décret 4 jours plus tard, touchent l’écologie (400 millions), la recherche (900 millions), l’emploi (1,1 milliard), les aides au logement (300 millions), elles frapperont surtout les travailleurs. Le compte de formation par exemple, déjà attaqué en 2018 en cumulant non plus des droits à des heures mais à des euros soumis à l’inflation, est une nouvelle fois concerné puisque les travailleurs souhaitant l’utiliser devront dorénavant s’acquitter d’un forfait de 100 euros, pour une économie espérée par le ministre de 200 millions.
Sont visées également les aides au carburant, gaz et électricité perçues par les particuliers, tout en ne menaçant pas celles attribuées au patronat et aux entrepreneurs individuels.
Dans son discours de politique générale, le premier ministre avait parlé de « désmicardiser » la France. En effet, nombre de salariés voient le SMIC rattraper leurs salaires, il s’agit principalement de travailleurs payés à la limite du seuil des exonérations de charges, ce qui décide les employeurs à ne pas augmenter ces salaires pour conserver les aides. Dans les solutions étudiées par l’exécutif, la fin de l’indexation du SMIC fait partie des possibilités, à côté de la hausse des plafonds d’exonérations, ce qui entrainerait une hausse du montant global des aides au patronat, qui seraient financées par une augmentation de la CSG, inventée par Rocard, qui pèse pour l’essentiel sur les salaires ! Dernière proposition à l’étude, renforcer les rémunérations au mérite, cette dernière option étant déjà largement utilisée par l’octroi de primes défiscalisées et versées à discrétion du patron.
Mise sur la touche et mise au pas des enfants de travailleurs
Le gouvernement Attal nommé en janvier continue les attaques contre la classe ouvrière dans la droite ligne de ses prédécesseurs. L’erreur de casting d’Oudéa-Castéra ne l’a pas ébranlé le moins du monde. Après l’avoir cantonnée au sport, Attal compte bien marquer de son nom les prochains coups contre l’école publique.
Le 15 mars, le premier ministre précise en personne les contours du « choc des savoirs ». Le décret publié au Journal officiel le 17 mars impose les groupes de niveau au collège en français et en mathématiques, à compter de la rentrée 2024 les trois quarts de l’année scolaire. Tous les chercheurs du monde ont constaté l’aggravation des inégalités scolaires et l’éviction du parcours général d’enfants d’ouvriers et d’employés résultant de ce genre de mesures. En outre, la pénurie de professeurs va aggraver le sort des élèves les plus faibles, malgré les quelque 2 000 renforts promis par le premier ministre : mesure en trompe-l’oeil puisque l’essentiel des postes annoncés provient de réaffectations de postes libérés par la diminution du temps d’enseignement au collège.
La classe de sixième ne se verra plus dispensée que 25 heures de cours au lieu de 26. Après la suppression de la technologie, c’est celle du soutien-approfondissement qui n’aura existé qu’une année. L’économie est importante à l’échelle du pays : près de 1 500 équivalents temps plein redéployés sur les regroupements de niveau. (SNES-FSU, 13 février 2024)
La charge supplémentaire pour les travailleurs de l’éducation va accroitre encore les démissions, qui ont quadruplé en 10 ans, aggravant encore la situation du système éducatif à l’instar de ce qui se passe dans les hôpitaux.
L’embrigadement de la jeunesse est également dans les objectifs de la bourgeoisie : dans son discours de politique générale du 30 janvier, Attal annonçait la généralisation du service national universel (SNU) à la rentrée 2026, la création d’un service civique écologique et l’instauration de travaux d’intérêt éducatif visant exclusivement les mineurs de moins de 16 ans en réaction aux émeutes de 2023. Le premier ministre avait alors résumé ces mesures par ces mots : « Tu casses, tu répares ; tu salis, tu nettoies ; tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter ».
Par ailleurs dans son hommage aux victimes du terrorisme le 11 mars, il confirme sa conception de la laïcité à géométrie variable, tournée contre l’islam sans que l’obscurantisme catholique et ses plus de 6 000 établissements financés par l’État ne soient inquiétés.
Je le crois fermement, c’est la victoire de l’École qui sèmera le glas de l’obscurantisme, de tous les obscurantismes, de l’obscurantisme islamiste qui veut mettre à bas notre École pour ses valeurs. (Gabriel Attal, 11 mars 2024)
Les travailleurs de l’enseignement de Seine-Saint-Denis s’élèvent contre cette politique réactionnaire, avec le soutien de nombreux parents d’élèves ouvriers et employés. Mais les appareils syndicaux et leurs adjoints dispersent leur énergie dans des journées d’action et des reconductibles site par site, la machine à défaite qui a fait ses preuves contre nos retraites. Cela permet à des sous-fifres du ministère de répondre : « les caisses sont vides » quand ils reçoivent l’intersyndicale le 15 mars.
Les capitalistes de l’agriculture obtiennent le retrait du minimum écologique
En réaction à la fronde des paysans, globalement sous contrôle des capitalistes agraires de la FNSEA, Attal s’est empressé d’en satisfaire les exigences. Il a annoncé la suppression des conseils stratégiques phytosanitaires (CSP), indépendants des groupes capitalistes de la chimie, dispensant un diagnostic et un plan d’utilisation des produits phytosanitaires introduits par la loi EGALim de 2018. Les CSP attribuaient le certiphyto (certificat individuel de produits phytopharmaceutiques) obligatoire pour l’achat de pesticides.
Le « choc de simplification » promis par Attal dans les 62 mesures annoncées porte principalement sur la suppression des quelques mesures écologiques adoptées jusque-là. Mais si certaines mesures ont été adoptées par décret, d’autres doivent passer par une nouvelle loi bientôt débattue à l’Assemblée. Comme cela ne va pas assez vite pour la FNSEA qui exige la suspension immédiate des CSP, le premier ministre s’exécute et annonce le 11 mars que l’obligation des CSP sera suspendue dès le lendemain.
Dans les autres revendications antiécologiques satisfaites par le gouvernement, figurent l’arrêt de la hausse fiscale sur le gazole non routier, la suspension de la mise en jachère de 4 % des terres, la suspension du plan Ecophyto visant à réduire l’usage de pesticides dangereux pour les travailleurs de l’agriculture, les habitants du voisinage, les insectes et les oiseaux. D’autres mesures vont entrer en vigueur comme des « prêts à taux préférentiel » et l’ajout de l’agriculture à côté de l’alimentation dans la priorisation de l’usage de l’eau, ce qui signifie de nouvelles facilités pour développer bassines et méga bassines. Un projet de « loi d’orientation pour la souveraineté agricole » devrait être adopté en mai et une nouvelle loi EGALim d’ici l’été.
Au niveau de l’Union européenne, les organisations agricoles ont aussi obtenu gain de cause puisque des dérogations aux règles européennes de maintien des prairies ont été décidées et les exemptions de droits de douane accordées aux produits agricoles ukrainiens seront supprimées au-delà d’un certain volume pour les volailles, les oeufs et le sucre.
Au parlement français, le bloc pourri entre les partis « réformistes » (PS, PCF, LFI) et les partis bourgeois « d’opposition » (EELV, LR, RN), qui avait désorienté les travailleurs en lutte pour défendre leur droit à la retraite et qui avait permis ensuite l’adoption d’une loi contre l’immigration pire que le projet du gouvernement, se reforme pour réclamer des mesures contre l’Ukraine, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Brésil et l’Argentine. Comme toujours, les protectionnistes omettent les effets en retour sur les exportations du capitalisme français et sur les prix intérieurs.
Ni libéralisme, ni protectionnisme ! L’ennemi est le capitalisme, donc les groupes de l’agriculture française, de l’industrie agroalimentaire française, du commerce français, de la chimie française… sans parler de ceux de l’armement.
Le pactole pour l’armée impérialiste et l’économie de guerre
Adopté dès 2023, la loi de programmation militaire 2024-2030 fixe à 413 milliards d’euros le budget de l’armée sur la période, bien au-dessus des 295 milliards du budget précédent. Pourtant la représentation politique de la bourgeoisie française souhaite renforcer ses capacités de destruction.
L’économie de guerre commence à produire des effets. Nous devons passer à une réalité systémique et systématique et amplifier la transformation commencée. (Emmanuel Macron, Vœux aux armées, 19 janvier)
Il faut passer en économie de guerre, donc produire davantage d’armements et produire plus vite. Emmanuel Macron, Entrevue à TF1 et France 2, 14 mars)
Les partis ouvriers bourgeois, de leur côté, sont totalement alignés sur les intérêts de leur bourgeoisie. C’est sur cette base qu’ils chipotent à l’Assemblée nationale les décisions du gouvernement actuel.
Oui, il faut donner à l’Ukraine les moyens de se défendre… L’accord du 16 février avec l’Ukraine risque de nous entrainer plus avant encore dans le conflit : il prévoit d’intégrer l’Ukraine dans l’Union européenne et dans l’Otan… J’ajoute que l’intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne mettra à mal notre agriculture et notre industrie, en provoquant un dumping social que les Français rejettent massivement. (Fabien Roussel, PCF, 12 mars)
L’heure est à l’unité et à l’efficacité, pas à la discorde chez les alliés. L’accord du 16 février ne saurait tenir lieu d’acquiescement à l’adhésion immédiate de l’Ukraine à l’Otan. Les 3 milliards annoncés, pourvu qu’ils trouvent une concrétisation rapide et ne soient pas imputés sur la loi de programmation militaire – c’est-à-dire sur nos capacités propres –, vont dans le bon sens. Toutefois, ils nous alertent quant à nos propres capacités de production et quant à l’état de nos stocks. Il y a quelques mois on vous demandait où sont les masques, aujourd’hui nous vous demandons : où est la poudre ? (Boris Vallaud PS, 12 mars 2024)
Nous avons approuvé les initiatives de soutien au peuple ukrainien, notamment la cession d’armements, à condition qu’elle n’affaiblisse pas nos propres capacités de défense… L’accord assume le soutien de principe à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne… cette adhésion aurait des conséquences dévastatrices pour notre économie. Notre agriculture est déjà écrasée par cette concurrence. Le texte approuve également le soutien de principe à l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan. Or ce genre d’annonce ferme d’emblée toute discussion en vue d’un règlement durable du conflit. (Arnaud Le Gall, LFI, 12 mars)
L’industrie de guerre tricolore est devenue la deuxième exportatrice mondiale avec 11 % du marché devant la Russie, obligée de conserver une partie importante de sa production pour ses propres besoins. Les exportations mortifères françaises ont bondi de 47 % entre 2019 et 2023. Pour un tiers porté par la vente de 94 avions Rafale du groupe Dassault, notamment à l’intégriste Modi, aux exploiteurs qataris ou au sanguinaire Sissi. Des armes évidemment utilisées comme en Palestine où bien que loin derrière l’impérialisme américain, l’État français a fourni à Israël pour 208 millions d’euros de matériels militaires en 10 ans dont 25,6 millions pour la seule année 2022.
Loin des annonces de transparence des différents gouvernements, l’État autorise la vente d’armes à des massacreurs partout dans le monde en Côte d’Ivoire entre 2011 et 2012, en Égypte par l’envoi de blindés, au Yémen où les populations civiles ont subi les bombes françaises achetées par l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, aujourd’hui à Gaza…
Face à ces massacres, contre les prochaines attaques du gouvernement, les travailleurs doivent se regrouper en toute indépendance de la bourgeoisie et de son État. Les besoins populaires ne seront satisfaits que sur la base d’une organisation de la société gérée par les travailleurs. Les guerres impérialistes ne disparaitront pas sous les discours pacifistes mais seulement par la prise du pouvoir par la classe ouvrière.
Le prolétariat du monde entier n’a rien à attendre de cette politique qui rend le militarisme nécessaire vis-à-vis de l’extérieur, et ses intérêts s’y opposent même de la façon la plus flagrante. Cette politique sert directement ou indirectement les intérêts des classes dominantes du capitalisme. Avec plus ou moins d’habilité, elle s’efforce d’ouvrir la voie dans le monde entier à la production et à la concurrence absurde et meurtrière du capitalisme, foulant aux pieds tous ses devoirs culturels à l’égard des peuples moins développés ; et elle ne fait au fond rien d’autre que mettre en danger l’existence même de notre civilisation en provoquant des complications et des conflits dans le monde entier. (Karl Liebknecht, 11 février 1907, Militarisme, guerre, révolution, Maspero, p. 83)
Comme les autres travailleurs du monde, ceux de ce pays tentent de résister, tous les jours, à l’exploitation, à l’oppression et au militarisme. Il leur faut s’organiser pour mettre les syndicats à leur service et se doter d’un parti qui exprime leurs intérêts quotidiens et historiques.