Les mêmes de toujours
L’arrivée au gouvernement de Javier Milei a permis de recycler une grande partie de la vieille caste et de la renouveler partiellement avec quelques nouveaux ministres, les uns comme les autres fidèles serviteurs de la classe dominante. De nombreux dirigeants de Juntos por el Cambio [JxC, Ensemble pour le changement, la coalition qui avait présenté Bullrich] et de Unión por la Patria [UP, Union pour la patrie, la coalition qui présentait Massa] ont rejoint les champions de l’austérité à la tête La Libertad Avanza [LLA, La liberté avance, la coalition qui a soutenu Milei].
Les changements de postes au sommet de l’État capitaliste permettent de décompresser momentanément la colère accumulée par des millions de travailleurs, de retraités, de chômeurs, qui en ont assez de l’inflation, de la pauvreté et de tout ce que cela implique. Les intérêts défendus par la bande des tronçonneurs sont identiques à ceux de leurs prédécesseurs. En témoignent les premières mesures prises par le gouvernement qui promettait de mettre au pas « la caste » : méga-dévaluation, gel des salaires des fonctionnaires, augmentation ridicule des pensions et des prestations sociales, protocole d’intimidation contre les manifestations, réforme du travail taillée sur mesure pour les patrons, et liberté d’action pour les entreprises d’imposer les salaires qu’elles veulent, sans même respecter le salaire minimum. D’autre part, Gabriel Rubinstein, principal conseiller de Massa, a admis que le plan péroniste ne comporte que des « nuances » différentes du plan gouvernemental et qu’il envisage une austérité très similaire, détruisant ainsi la fausse alternative électorale.
Il n’y a pas d’argent… pour les travailleurs
Après les affaires phénoménales que le péronisme (sous le gouvernement d’Alberto et Cristina Fernández) a servies sur un plateau d’or aux grands hommes d’affaires, qui achetaient un dollar bon marché et le revendaient plus cher, vu la rareté de la monnaie américaine subventionnée, ces multimillionnaires ont été tentés de s’endetter. Récemment, le ministre de l’économie Luis Caputo a annoncé la nationalisation de ces dettes, que nous, les travailleurs, paierons, en dollars, avec un intérêt annuel de 5 %.
Le gel du budget 2024 de l’État et le ralentissement des travaux publics se traduisent déjà par des milliers de licenciements et chômage partiel, des réductions de salaires et des répercussions dans les provinces qui sont aussi chargées d’appliquer l’austérité. Dans la province de San Luis, le gouverneur Claudio Poggi a annoncé le paiement des salaires en deux tranches pour le mois de décembre, face à la passivité des directions syndicales du pouvoir judiciaire, de la santé et de l’éducation, qui n’expriment leur inquiétude que par des notes et demandent l’ouverture de négociation, alors que nous savons qu’au mieux nous serons bien en dessous du niveau d’inflation des produits de première nécessité et du seuil de pauvreté, avec une grande partie du salaire au noir, et en approfondissant un modèle de précarisation de l’emploi, qui est structurel et qu’aucun gouvernement n’ose mettre en cause.
Pour une issue révolutionnaire à la crise
Les partis qui défendent le régime capitaliste tentent de faire porter le poids de la crise aux travailleurs et aux couches les plus vulnérables. Ils nous demandent des efforts, du temps et de la patience. Comme si nous n’en avions pas manifesté toute notre vie, alors que les banquiers, les industriels et les propriétaires terriens s’enrichissent, continuent à emprunter et nous le font payer en aggravant nos conditions d’existence.
Face à ces attaques, il est urgent d’organiser des comités de lutte sur les lieux de travail et d’étude, dans les quartiers, pour discuter d’un plan de lutte, avec nos méthodes : l’assemblée, le piquet de grève, la grève, l’autodéfense.
À Villa Mercedes, le groupe La Dorada (ex-Danica) a annoncé la fermeture de son usine, avec la complicité de la CGT et des partis patronaux. Face à tout cela, pour les prochaines luttes, nous devons prendre des mesures pour nous défendre en tant que travailleurs, en chassant les traitres dans nos rangs, en construisant un véritable plan de lutte.
- Front unique contre l’austérité et l’exploitation !
- Séparation de l’Église et de l’État : assez de donner notre argent aux à la prêtraille !
- Annulation de la dette au FMI !
- Indexation automatique des salaires sur l’inflation !
- Grève générale !
- Contrôle ouvrier des banques et de la production !
- Gouvernement ouvrier !
- Pour un gouvernement des travailleurs !