Les restrictions de mouvement imposées par les forces israéliennes et les bombardements intenses empêchent quiconque de chercher une aide médicale à temps, tout en entravant la capacité de réaction des équipes MSF. (Médecins sans frontières, 5 décembre)
La barbarie planifiée contre le peuple palestinien augmente un peu plus chaque jour sous les yeux du monde entier. Le 5 décembre au matin, le ministère de la santé de Gaza, dont les chiffres dans les précédents affrontements n’ont jamais été démentis, a fait état de 16 248 morts, dont plus de 70 % de femmes et d’enfants. Le nombre de blessés dépasse les 30 000. Les convois humanitaires autorisés à entrer dans la bande de Gaza pendant la trêve, en nombre très insuffisant, sont à nouveau bloqués ou bien passent au compte-goutte alors que tout manque, à commencer par l’eau potable… À Jérusalem et en Cisjordanie, les exactions quotidiennes de l’armée comme des colons contre les Palestiniens n’ont jamais cessé, même pendant la trêve, et se multiplient. Ainsi, à la date du 2 décembre, on y dénombre 244 morts, dont 65 mineurs, 3 270 blessés dont 45 % au cours de manifestations de protestation et 3 415 arrestations dont 2 070 sont actuellement en détention administrative.
Israël prend prétexte du massacre sauvage, accompagné de viols et de tortures de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, par le Hamas le 7 octobre pour justifier sa campagne de massacre à grande échelle des Palestiniens. Officiellement, l’État israélien a pour but d’éliminer le Hamas de la bande de Gaza. Mais, à moins d’exterminer la population ou de la chasser (or l’État égyptien n’en veut pas), c’est un but inatteignable. Le Hamas a le soutien d’une partie significative de la population et le reste est tout aussi hostile à la colonisation sioniste.
La colonisation sioniste de la Palestine a commencé en 1882. Elle a gagné en puissance avec l’extermination des Juifs d’Europe par le régime nazi. Elle a été entérinée par l’ONU avec son projet de partition en 1947. Elle a été consolidée par la proclamation de l’État colonial en 1948 par le Parti travailliste. Elle a été renforcée quand l’ancienne direction bourgeoise du mouvement national palestinien a signé les accords d’Oslo de 1993 sous l’égide de l’État américain. C’est la colonisation, inséparable d’Israël, son cortège de spoliations, de violences, d’humiliations qui a suscité, suscite et suscitera révolte et résistance.
Le Hamas a supplanté le Fatah parce que celui-ci est devenu l’appendice corrompu d’Israël et des puissances impérialistes occidentales en Cisjordanie. Mais le Hamas est tout aussi bourgeois, tout aussi impuissant à vaincre Israël et encore plus incapable de s’adresser au prolétariat d’Israël et des autres États de la région (Égypte, Syrie, Liban, Jordanie, Turquie, Iran…). Or, la classe ouvrière est la clé de toute solution démocratique et progressiste, la seule force sociale qui a intérêt à une Palestine unifiée, binationale, bilingue, démocratique et laïque, dans le cadre de la fédération socialiste du Proche-Orient.
Les États impérialistes occidentaux, inquiets des conséquences internationales, font mine de s’inquiéter du sort des civils palestiniens, tout en continuant à fournir des armes à Israël.
Quel que soit le gouvernement à sa tête, il n’y a qu’un État oppresseur (Israël). Quelle que soit la direction du mouvement national, il n’y a qu’un peuple opprimé (les Palestiniens). Les travailleuses et les travailleurs doivent exiger de leurs organisations de masse (partis et syndicats) qu’elles rompent avec Macron, avec l’État français complice depuis toujours de l’État colonial, qui fait passer tout antisionisme pour de l’antisémitisme. En particulier, il faut dresser le front unique ouvrier pour le droit de manifester et pour défendre les militants internationalistes qui sont poursuivis pour leur défense des Palestiniens face à la machine de guerre coloniale.
Dans toutes les sections syndicales, il faut lever le drapeau de l’internationalisme prolétarien, en particulier en bloquant la fabrication des armes françaises pour Israël, leur acheminement. Il faut faire prendre position en défense des Palestiniens. Partout, organisons-nous pour que soit repris l’appel des syndicats palestiniens.