Soutien total à la grève des travailleurs de Tyrolit ! (OR/Argentine)

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La grève à l’usine Tyrolit, située dans la ville de San Luis, a commencé le lundi 2 octobre. Après plusieurs semaines de réunions et de demandes adressées aux patrons, les travailleurs ont décidé de cesser le travail le 7 septembre. Le service provincial des relations de travail (l’ancien ministère du travail) s’est empressé d’imposer une conciliation obligatoire, parvenant ainsi à suspendre la grève et à protéger les patrons pendant un certain temps. À l’expiration du délai, les travailleurs ont repris la grève aujourd’hui.

À San Luis, Tyrolit produit des disques de coupe et de meulage, ainsi que des disques à lamelles, éléments qui constituent la ligne de produits abrasifs. L’entreprise possède également une autre usine dans la province de Buenos Aires. Cette entreprise fait partie du puissant groupe autrichien Swarovski. Celui-ci a une longue histoire d’attaques contre le mouvement ouvrier, notamment sa collaboration documentée avec le régime nazi en Autriche et en Allemagne. La famille propriétaire s’est enrichie grâce à la politique militariste du Troisième Reich, en fabriquant des pièces, des machines et des outils pour le compte de l’impérialisme allemand.

La grève a été décidée en assemblée générale. Les travailleurs revendiquent une augmentation des deux formes de salaire afin de suivre le cout de la vie [l’inflation est officiellement de 124,4 % sur un an]. La grève est illimitée. Il convient de noter que cette lutte a débuté à la base. La direction du syndicat Asociación Obrera Minera Argentina AOMA [Association des travailleurs de l’industrie minière argentine, liée à la CGT qui est contrôlée par un parti bourgeois, le Parti justicialiste, actuellement au gouvernement] déclare soutenir la lutte. Cette bureaucratie, dirigée par Héctor Laplace, est responsable d’avoir laissé les patrons piétiner encore et toujours, les maigres accords qu’ils négocient dans les conventions collectives.

Nous soutenons la lutte des camarades de Tyrolit, et nous exigeons que la direction d’AOMA convoque à l’usine de Buenos Aires une une assemblée générale et appelle à la grève générale. Le soutien verbal ne sert à rine, il ne fait que couvrir la complicité de cette bureaucratie rance qui permet la poursuite de la production dans cette usine en isolant la grève de l’autre site, cette même bureaucratie qui accompagne l’ajustement ordonné par le FMI [l’État argentin a signé un accord avec le FMI en 2018], les patrons et le gouvernement national [le gouvernement fédéral Fernandez-Kirchner, PJ péroniste]. La crise profonde va s’aggraver ; la bourgeoisie inflige la dévaluation, l’inflation, les nouvelles réformes du travail, les droits de douane, l’insécurité de l’emploi, tandis que les dirigeants syndicaux qui sont censés nous défendre viennent à nous avec le couplet de la « paix sociale », qui n’est ni plus ni moins que la paix pour l’État, les patrons et les banquiers, et la violence contre les travailleurs.

En tant que travailleurs, nous devons nous organiser indépendamment des gouvernements en place, des patrons et de la bureaucratie. Nous devons reprendre en main les organisations ouvrières et nous débarrasser des complices et des partenaires de l’exploitation et de l’oppression.

  • C’est l’heure de la lutte !
  • Unité des travailleurs !
  • Grève et mobilisation, pour une augmentation des salaires égale au cout de la vie !
  • Non au FMI, non à l’austérité, non à la répression !
  • Pour un front uni des organisations de travailleurs, s’organisant à partir de la base, luttant avec nos méthodes historiques d’action directe !
  • Pour la construction d’un parti révolutionnaire de la classe ouvrière, luttant pour le communisme !
  • Mettons-nous en grève, déterminés à gagner !

2 octobre 2023, Octubre Rojo

Vienne, 1er juin 2015, piquet de soutien du GKK/Autriche au siège social de Tyrolit lors d’une grève précédente en Argentine