Pour la victoire de la classe ouvrière dans la province de Jujuy ! (OR/Argentine)

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Un intense processus de luttes est en cours dans la province de Jujuy. La réforme constitutionnelle, approuvée par le gouvernement [provincial] Morales [UCR, Union civique radicale, un des deux grands partis traditionnels avec le PJ péroniste] ainsi que par le péronisme, témoigne de la crise du capitalisme. Le régime politique de la bourgeoisie s’y prépare. Il se réorganise pour prendre pour intensifier son attaque contre la classe ouvrière.

L’économie argentine, en pleine décomposition, avec une inflation annuelle dépassant 100 %, plus de 40 % d’emplois informels et un taux de pauvreté supérieur à 60 %, rend la vie quotidienne des travailleurs insupportable. Les accords conclus par la bureaucratie syndicale sont toujours inférieurs à la hausse du coût de la vie. Les coalitions gouvernementales qui avaient promis hier de protéger les travailleurs sont celles qui les affament aujourd’hui.

L’ajustement [en janvier, le FMI a prêté 44 milliards de dollars à l’Etat argentin en échange de l’équilibre budgétaire, réduire les subventions à l’énergie et rembourser avant 2036] mis en œuvre dans tout le pays par le Frente de Todos [Front de tous, unifiant les différentes cliques péronistes et quelques autres petits partis bourgeois, au gouvernement depuis 2019] aggrave ces conditions au fur et à mesure que les dollars pour payer la dette au FMI se raréfient, et que la récession se précise, menaçant de ruiner la bourgeoisie nationale. La loyauté impérialiste des radicaux et des péronistes est manifeste dans la cession de droits d’exploitation et d’extraction de gaz, de lithium et de pétrole, qui détruit des vies et l’environnement. Ces éléments sont à la base du processus de lutte qui se déroule dans tout le pays. Les grèves des médecins, des professeurs d’école et d’université, des ouvriers du pneumatique, du pétrole, de la métallurgie, de l’alimentation, résistent malgré les tentatives de démobilisation de la bureaucratie syndicale de la CGT et des deux CTA.

La ruine du bonapartisme


Jujuy est en vert sur la carte


Comme expression de la crise économique et politique actuelle, le régime bonapartiste en décomposition accentue le caractère répressif de l’État, bafoue les libertés démocratiques pour tenter d’écraser la rébellion ouvrière et populaire. C’est une telle nécessité pour la bourgeoisie que les rivalités entre les divers candidats des partis bourgeois comme celles entre les coalitions au pouvoir et celles dans l’opposition, sont mises de côté. Il faut à la classe capitaliste une solution politique pour maintenir l’ordre, et mater la classe ouvrière et garantir le succès complet de l’ajustement.

Après la répression, Morales a été confirmé comme candidat à la vice-présidence pour Juntos por el Cambio [Ensemble pour le changement, la coalition autour de l’UCR], sur le ticket dirigé par Larreta. Tous deux se sont vantés que c’était le modèle qu’ils voulaient pour l’Argentine après les élections d’octobre. Pendant ce temps, le péronisme, partenaire indispensable dans cette aventure, fait mine de se dissocier et critique la répression de Morales, mais partage une grande partie du programme de Juntos : répression, augmentations de salaires inférieures à l’inflation, réforme du travail, austérité dans la santé et l’éducation, retraites de misère, exemptions et subventions aux patrons. Certains bureaucrates syndicaux comme Laplace (dirigeant de l’Association des travailleurs de l’industrie minière argentine), et des kirchneristes comme Grabois, ne se distinguent de Larreta que parce qu’ils discutent du pourcentage des redevances sur le lithium qui devrait être conservé par l’État argentin.



Le vendredi 30 juin, une nouvelle répression a eu lieu à Humauaca, et 56 manifestants ont été arrêtés. Toutes les personnes arrêtées ont été libérées grâce à la lutte des travailleurs, à travers les manifestations, les protestations, les grèves et les piquets de grève.

Pour une solution révolutionnaire

Les peuples indigènes, les travailleurs des mines et des raffineries de sucre (groupe Ledesma), les enseignants spontanément mobilisées, sont sortis pour lutter dans les rues et sur les lieux de travail. La répression a suscité la solidarité dans d’autres villes du Jujuy ainsi que dans d’autres provinces.

En tant que communistes, nous ne sommes pas pacifistes, nous n’accepterons aucun appel à la paix sociale, nous n’attendrons rien du parlement ou des élections. Nous misons sur la lutte des travailleurs, avec les méthodes d’action directe, en nous organisant par le biais d’assemblées, en formant des comités d’usine dans les industries, et des comités de base des travailleurs de l’État. Nous devons nous débarrasser de la bureaucratie et reprendre nos syndicats. Pour le triomphe de notre classe, nous considérons qu’il est fondamental d’apprendre des expériences du passé, de reprendre le chemin que les insurrections ouvrières comme le Cordobazo, le Rosariazo, le Tucumanazo, etc. ont tracé : organiser l’autodéfense pour les luttes à venir, vaincre la répression de l’État et frapper la bourgeoisie dans son ensemble, en imposant la grève générale. En tant que communistes, nous revendiquons l’héritage révolutionnaire mondial que nous a laissé la révolution russe : toute notre lutte en tant que classe ouvrière, doit viser à la prise du pouvoir, à la construction du parti révolutionnaire indépendant à la destruction du capitalisme et à la construction du socialisme.

Nous luttons contre la barbarie capitaliste, nous rêvons d’un monde nouveau, où règneronnt la liberté, l’égalité et la justice. C’est pourquoi nous faisons partie du Collectif révolution permanente au niveau international. Nous appelons tous les travailleurs et militants qui veulent changer les racines de ce système à développer l’organisation politique révolutionnaire dont nous avons besoin, seule garantie possible pour la victoire de notre classe, pour mettre fin à toutes les formes d’exploitation et d’oppression.

  • Préparons l’autodéfense dans les usines, les quartiers et les universités !
  • Front unique de tous les syndicats, des organisations des peuples indigènes, de femmes et d’étudiants, et des partis ouvriers contre la nouvelle constitution de Jujuy !
  • Grève et occupation des bâtiments de l’Etat : paralysons le pays tant que la réforme n’est pas abrogée ! blocage de l’économie !
  • Contre les licenciements, les suspensions, la précarité et l’inflation, pour des salaires indexés sur le coût de la vie !
  • Non au FMI, non à l’austérité, non à la répression !
  • Dans tout le pays, organisons des assemblées sur les lieux de travail : pour une grève et une mobilisation dans chaque usine !
  • Imposons à la CGT et aux CTA de rompre avec tous les partis patronaux et d’appeler la grève nationale !
  • Pour la grève générale ! Pour la victoire de la classe ouvrière ! Gouvernement ouvrier et paysan, fédération socialiste d’Amérique !

1 aout 2023

Octubre Rojo, noyau en Argentine du Collectif révolution permanente