Le Conseil constitutionnel a validé le 14 avril l’essentiel de la loi contre les retraites que Macron s’est empressé de promulguer dans la nuit. Même si la colère est grande chez les travailleurs comme dans la jeunesse, la bourgeoisie va probablement remporter une victoire supplémentaire, malgré une mobilisation très importante de plus de trois mois. Parmi ses représentations politiques, le RN semble renforcé au détriment de LR et de Renaissance.
Un bilan devra être tiré. En effet, ce n’est pas la combattivité qui a manqué, ni le nombre des manifestants, ni la profondeur de la mobilisation jusque dans les petites villes. Mais force est de constater que la classe ouvrière n’a pu imposer la grève générale en débordant le dispositif mis en place dès le début par les chefs syndicaux et les partis ouvriers bourgeois. Ce dispositif a consisté :
D’une part à convoquer la kyrielle de journées d’action assorties de grèves saute-moutons parfaitement inoffensives pour le gouvernement et la bourgeoisie, assorties de grèves reconductibles dans les secteurs les plus en pointe qui les ont laissés isolés.
D’autre part à tenter de faire croire que l’affaire pouvait se régler par la discussion parlementaire, les amendements, la motion de censure avec des partis bourgeois, la saisine du Conseil constitutionnel et maintenant le référendum, bref dans le cadre du respect du parlementarisme et de la Constitution gaulliste.
En se dressant contre la grève générale, en multipliant les impasses et les diversions, les appareils contrerévolutionnaires du mouvement ouvrier ont protégé le gouvernement d’une irruption révolutionnaire qui, bien au-delà de l’obliger à capituler sur les retraites, l’aurait menacé dans son existence-même et aurait pu poser la question du renversement de l’État bourgeois, d’un autre gouvernement, d’un gouvernement des travailleurs qui en finisse avec l’exploitation et la recherche du profit.
Ce qui a manqué, c’est un parti ouvrier révolutionnaire du type du Parti bolchevik, ou au moins une organisation communiste, révolutionnaire et internationaliste suffisamment forte à l’échelle nationale pour déjouer les manoeuvres des partis « réformistes », pour aider les travailleurs à submerger les obstacles des bureaucrates syndicaux, pour s’organiser eux-mêmes pour contrôler leur propre mouvement et le défendre contre l’appareil répressif de l’État et les groupes fascistes, pour jeter les bases d’un autre pouvoir.
Le Groupe marxiste internationaliste a combattu pour la grève générale parce qu’il a pour programme la dictature du prolétariat et le socialisme mondial. Il lui est arrivé, dans cette voie, de collaborer avec le NPA-Jeunes comme à Lyon le 31 janvier.
En s’opposant à la coalition front populiste de la NUPES qui satellise la direction opportuniste du NPA-B, votre regroupement peut contribuer à la construction d’une organisation ouvrière révolutionnaire à l’échelle nationale. C’est pourquoi nous demandons à vous rejoindre comme courant.
Avec notre salut communiste révolutionnaire,