« Le dialogue social c’est avancer, dès lors qu’une majorité s’est dégagée. Ce ne sont pas des accords a minima. Les annonces de la direction sont significatives, […]. Dès lors, j’ai demandé aux préfets d’engager, comme le permet la loi, la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts de cette entreprise. »
C’est ainsi que c’est exprimé la première ministre Elisabeth Borne lors des questions au gouvernement ce 11 octobre 2022. Ce discours autoritaire à destination des salariés uniquement, passant sous silence les bénéfices monstrueux de Total et le refus de la direction de Total Energy de négocier, prouve que la machine politique entend utiliser toute la puissance de l’administration pour porter atteinte au droit de grève. C’est une véritable déclaration de guerre contre l’ensemble des salariés.
Le droit de grève est un droit fondamental, une liberté de chaque travailleur. Son exercice collectif, massif et démocratique, est le dernier rempart des opprimés pour conserver leurs dignités.
La section CGT Finances Publiques du Rhône se félicite de la décision de “suspendre toutes nos participations aux réunions avec le gouvernement et le patronat dans cette période”.
Mais pourquoi “dans cette période” ? Nous n’avons rien à attendre d’autre de Macron et son gouvernement que des coups contre les salariés. La rupture doit être immédiate et totale. On ne discute pas la remise en cause des droits des travailleurs.
Par ailleurs, la CGT, syndicat historique de luttes et de conquête sociale, ne peut se contenter de simplement dénoncer la situation, et d’appeler à “organiser la solidarité avec les salariés en lutte sur les piquets de grève et/ou d’organiser des rassemblements devant les préfectures et/ou sous-préfectures”.
Cette position ne permet pas aux salariés d’engager tous ensemble le bras de fer avec Macron et son gouvernement. Il ne faut pas une réponse éparpillée, pour cela les salariés n’ont pas besoin de la CGT. La CGT doit jouer son rôle historique et organiser la riposte massive de l’ensemble du salariat.
Nos camarades sont actuellement spoliées de leur droit ! Le gouvernement attaque l’ensemble du monde du travail (assurance chômage, réforme des retraites, rien pour augmenter les salaires et les indexer sur l’inflation …). Nous ne pouvons pas laisser passer une telle attaque sans réagir, sans que la crédibilité de tout le syndicat, et donc de tout ce qu’il a pu construire et conquérir ne soit remis en cause.
Nous appelons donc l’UD CGT 69 à porter notre analyse à la confédération lors de la réunion du 13 octobre matin en ces termes :
La CGT confédérale doit indiquer aux salariés qu’elle est à leurs côtés, qu’elle les soutient dans leurs luttes et que pour cela elle appelle dès aujourd’hui à la grève générale pour :
- une revalorisation des salaires dans tous les métiers, public / privé, à minima 10% immédiatement avec indexation sur l’inflation
- le rejet de tout allongement de la durée de cotisation ou de report de l’âge de départ à la retraite,
- l’abrogation de la loi portant la possibilité légale de réquisitionner les grévistes, disposition contraire au droit fondamental de grève.
En ce sens la confédération doit cesser immédiatement et totalement toute discussion avec le gouvernement et le patronat.