Le capitalisme français menacé de récession
La croissance mondiale ralentit. La hausse des taux des banques centrales s’accélère. Les dernières prévisions de l’OCDE du 26 septembre ne prévoient plus que 0,3 % de croissance en 2023 pour la zone euro. La récession menace : l’Insee prévoit une croissance nulle au dernier trimestre (Point de conjoncture, 7 septembre) et la Banque de France prédit pour 2023 une variation du PIB entre +0,8 % et -0,5 % (Projections macroéconomiques, 15 septembre). La concurrence entre les différentes bourgeoisies va redoubler d’intensité. Dans cette lutte, l’impérialisme français n’est pas dans la meilleure posture, il continue de perdre des positions au plan économique (ses piliers industriels sont ébranlés, sauf dans le luxe) ainsi qu’au plan diplomatique et militaire (la Russie tente de le supplanter dans le Sahel).
L’inflation annuelle a atteint 6,5 % en aout en France, jusqu’à 9,75 % fin septembre pour les produits alimentaires dans les supermarchés selon le cabinet d’analyses Iri France. Le prix du gaz sur le marché spéculatif européen est passé d’environ 25 euros le MWh au début 2021 à plus de 200 euros aujourd’hui. Le gouvernement vient d’annoncer que les factures de gaz et d’électricité des particuliers augmenteront de 15 % en janvier, nombre de familles ne pourront pas se chauffer cet hiver, des usines grandes consommatrices d’énergie commencent à mettre les ouvriers au chômage technique tandis que beaucoup de travailleurs indépendants (commerçants, petits paysans, artisans…) ne savent plus comment ils vont payer leurs factures.
Le gouvernement le sait parfaitement, il doit à la fois aider les capitalistes à pressurer un peu plus la classe ouvrière par tous les moyens et réduire autant que possible le coût des services publics et le financement de la dette. Déjà les salaires réels, le pouvoir d’achat des allocations diverses et des pensions de retraite baissent, l’épargne populaire est éhontément volée par l’inflation, les services publics se dégradent de plus en plus.
Pour la bourgeoisie, cela ne suffit pas. Plus vite, plus fort, telle est la ligne du gouvernement Borne-Macron. Mais comment ? Le prochain budget passera sans problème à coup de 49.3 dans le cas où le gouvernement ne trouverait pas de majorité de circonstance à l’Assemblée nationale, ce qui est vraisemblable, bien que tous les partis politiques, donc tous ceux composant la Nupes, aient sagement participé aux « dialogues de Bercy » le 13 septembre, initiés par Le Maire et Attal pour tenter de déminer le terrain. Reste l’ensemble des lois et mesures à venir contre le prolétariat, la jeunesse scolarisée, etc.
Avec le CNR, Macron veut rassembler « la nation » autour de la bourgeoisie
Le 8 septembre, Macron a installé sa dernière trouvaille pour organiser la collaboration de classe, le Conseil national de la refondation (CNR) pour « définir du consensus sur la situation de la France et de son avenir », et « rassembler la nation ». Avec un succès mitigé puisque ni la CGT, ni FO, ni la FSU, ni Solidaires, ni les partis composant la Nupes n’ont accepté l’invitation, du moins pour la première réunion. Trop voyant… En effet, les participants ont même demandé à ne pas être filmés, c’est dire ! Mais, s’ils ont décliné l’invitation, cela ne signifie nullement une rupture avec le dialogue social. Tous ont d’abord tiré leur chapeau en hommage au CNR mis en place par de Gaulle pour désarmer les travailleurs, écarter le danger de la révolution et reconstruire l’État bourgeois après la guerre grâce à la participation de toutes les grandes organisations ouvrières de l’époque (PCF, PS-SFIO, CGT, CFTC). Puis tous ont réaffirmé leur disponibilité pour participer, avec Macron et ses ministres, à un « véritable dialogue », à de « véritables concertations », dans « l’intérêt de la nation »…
Vous connaissez la volonté constante du PCF, de ses parlementaires et de ses élus, de travailler à la défense des intérêts de la nation, et au rassemblement en ce sens de ses forces vives, du monde du travail et de la création. Nous sommes à ce titre très attachés au développement du débat démocratique. (Fabien Roussel, Lettre au président, 5 septembre)
Ou par exemple la CGT qui se targue de sa participation au sein du Conseil économique, social et environnemental (un des nombreux organismes de collaboration de classe où les chefs syndicaux siègent contre rémunération conséquente) … Ou la FSU :
Pour la FSU, le gouvernement devrait donc en premier lieu s’engager à revitaliser les instances de dialogue social dans lesquelles elle est force de proposition dans la Fonction publique comme dans les ministères, tant au niveau local que national. (FSU, Communiqué, 6 septembre)
Voilà qui ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. La première réunion du CNR n’a pas fait le plein ? Qu’à cela ne tienne, la méthode CNR sera déclinée dans chaque ministère et localement. Macron veut un « démarrage très rapide en 2023 ».
Qu’importe l’emploi, puisque le chômeur devra l’accepter !
Le 12 septembre, les ministres du travail, et de l’enseignement et de la formation professionnels, Dussopt et Grandjean, ont présenté aux dirigeants syndicaux la feuille de route des concertations à venir, qui récapitule l’ensemble des attaques que le gouvernement veut mettre en oeuvre dans les mois qui viennent. Premier objectif : obliger les chômeurs à accepter les emplois non pourvus, conformément aux demandes du Medef.
On pousse le gouvernement pour faire cette réforme qui s’inspire de ce qui se passe dans d’autres pays, notamment le Canada, où la durée d’indemnisation peut varier en fonction du nombre d’emplois disponibles. Tout le monde peut comprendre que quand il y a beaucoup d’emplois disponibles -ce qui est le cas en ce moment- les chômeurs soient indemnisés moins longtemps. (Geoffroy Roux de Bézieux, Discours inaugural à l’Université d’été du Medef, 29 aout)
Voilà pourquoi Dussopt répond en écho « Le taux de chômage reste structurellement élevé, alors que les entreprises sont face à des problèmes de recrutement qu’on n’avait jamais connus. On ne peut se satisfaire de cette situation ». D’où la nouvelle réforme de l’assurance chômage pour durcir les conditions d’accès à l’indemnisation et en raccourcir la durée : « Quand les choses vont très bien, il faut que les règles soient incitatives ».
Mais le Medef est pressé et sait pertinemment qu’un accord sur ce sujet avec les directions syndicales serait difficile dans le cadre habituel de la gestion paritaire de l’assurance chômage. Il pousse donc le gouvernement à prendre la mesure par décret.
Ouvrir une négociation ne servira à rien vu qu’elle n’aboutira pas faute de diagnostic partagé avec les syndicats sur l’effet des règles d’indemnisation sur la reprise d’emploi. Il est légitime que l’État reprenne la main.
Tout est déjà ficelé, mais les dirigeants syndicaux sont quand même allés de conserve rencontrer Dussopt et Grandjean le 12 septembre ! Lequel Dussopt se paie même le luxe de préciser :« nous ouvrons une discussion avec des propositions et des contre-propositions, mais, à la fin, c’est le gouvernement qui décide ». Dès lors la CGT et FO font mine de s’offusquer : « Concertation bidon » (CGT). « On se moque de nous. Ils vont décider tout seuls » renchérit FO. Mais ni l’une ni l’autre ne décident d’appeler au boycott du prétendu dialogue social, ni d’envoyer promener le gouvernement et ses ministres qui multiplient les concertations tous azimuts pour entrainer les syndicats sur le terrain de la discussion de ses contre-réformes. Car d’autres mesures sont annoncées contre les chômeurs et doivent aussi faire l’objet de concertation : l’obligation pour les titulaires du RSA d’effectuer entre 15 et 20 heures de travail hebdomadaires, la création par Pôle emploi d’un « vivier de chômeurs immédiatement employables » dans les secteurs les plus en tension, la transformation de Pôle emploi en France Travail avec une régionalisation des services.
La bourgeoisie s’interroge sur la meilleure façon d’attaquer les retraites
Macron l’a annoncé clairement le 12 septembre, il veut aboutir, et vite, sur l’allongement du temps de cotisation pour toucher une retraite entière et sur le report de l’âge légal de départ en retraite à 64 ou 65 ans.
Opportunément, le Conseil d’orientation des retraites où siègent toutes les directions syndicales vient de remettre un rapport qui, s’il constate un excédent passager des recettes en 2021, prévoit à nouveau des déficits à partir de 2023 (Évolutions et perspectives des retraites en France, 15 septembre). En réalité, le COR est un gestionnaire comptable loyal et honnête du capitalisme : il établit des projections à partir de différentes hypothèses d’évolution du taux de croissance et en fait ressortir les probables déficits, peu importe le taux de profit que les patrons tirent de l’exploitation des salariés. Il ne reste plus dès lors au gouvernement qu’à prendre appui sur ce genre de « constat admis par tous » pour passer à l’offensive.
Le Medef conseille d’enfoncer un clou après l’autre et de ne pas court-circuiter les concertations.
Il faut faire la réforme de l’assurance chômage… Dès qu’elle aura été terminée, c’est-à-dire à l’automne, il faudra engager les concertations sur la retraite. (Geoffroy Roux de Bézieux, France 2, 7 septembre)
Le chef du MoDem, qui préside aux destinées du CNR, est sur la même ligne.
Je suis opposé au passage en force. Si on se lance dans cette voie-là, alors nous sommes certains de coaliser d’abord les oppositions entre elles, puis de diviser la société française. Tout cela parce que nous n’aurions pas pris le temps de la pédagogie… Or le passage en force, c’est le contraire de l’esprit du CNR, qui réclame d’examiner les problèmes ensemble. Si l’exécutif ne passait pas par cette concertation, je crois que cela créerait effectivement un mauvais climat et donnerait raison à tous ceux qui annoncent l’échec du CNR. (François Bayrou, Le Parisien, 18 septembre)
Et même le chef de la CFDT doit avouer que sur ce coup, la barre est un peu trop haut pour obtenir son accord : « si le gouvernement prend une mesure d’âge de façon abrupte, brutale, je le dis, il y aura une conflictualité très, très forte » (Laurent Berger, France 2, 12 septembre), menaçant même de quitter le CNR.
Pour sortir de cet embarras, Macron a finalement annoncé le 28 septembre au soir qu’un projet de loi spécifique instaurant le passage de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin des régimes spéciaux serait débattu en décembre pour un vote en janvier, précédé de deux mois de concertation avec les syndicats. Déjà, la direction de la CGT, feignant de croire aux bonnes dispositions du gouvernement, se dit prête à participer « s’il y a une véritable volonté d’écoute sur les moyens de financer la sécurité sociale et donc la caisse nationale d’assurance-vieillesse » tout en se ménageant une porte de sortie une fois la concertation lancée (ce qui est le plus important pour le gouvernement).
S’il y a une concertation sur les retraites, pour nous expliquer pourquoi il faut travailler plus longtemps, je pense que la concertation ne va pas durer longtemps. (Philippe Martinez, BFMTV, 29 septembre)
Le gouvernement se félicite de la caution que lui apportent les appareils de la CFDT, CGT, FO, etc.
Les organisations syndicales ont dit qu’elles participeraient à la concertation, c’est une bonne nouvelle. (Gabriel Attal, ministre des comptes publics, JdN, 4 octobre)
De nouveaux pas pour disloquer l’enseignement public
Il manque des professeurs devant les élèves, les concours ne pourvoient plus tous les postes. Par exemple, dans l’académie de Versailles, seuls 424 candidats ont été admis au dernier concours de professeurs des écoles sur 1 430 places ; dans l’académie de Créteil, 419 admis pour 1 079 postes. Pour l’Ile de France, ce sont 1 728 postes non pourvus cette année. Les enseignants sont rincés par les charges de travail pour un salaire de moins en moins en rapport avec leur qualification et de plus en plus nombreux sont ceux qui vont jusqu’à démissionner. Après environ 15 ans de carrière, le salaire d’un professeur certifié est de 2 123,71 euros nets.
Qu’à cela ne tienne. Le gouvernement Macron-Borne-Ndiaye a lancé en catastrophe des sessions de « job dating » pour recruter à la sauvette des contractuels sans qualification. Selon une enquête du syndicat des chefs d’établissement, le SNPDEN, 62 % des collèges et lycées ont déclaré manquer d’au moins un enseignant après le 1er septembre. Le gouvernement a promis d’augmenter les professeurs, mais en réalité, seuls les salaires des débutants devraient être revalorisés en 2023, tous les autres n’auront d’augmentation que s’ils acceptent encore de nouvelles missions supplémentaires. Ce détail pour Macron étant réglé, il convient de passer aux choses sérieuses.
Aussi, dès le mois d’octobre, nous lancerons partout en France ce chantier de la refondation de l’école en proposant à chaque école, chaque collège, chaque lycée qui le souhaite de bâtir un projet qui lui est propre en mettant tout le monde autour de la table, les chefs d’établissements, les directeurs d’écoles, les enseignants et toute la communauté éducative, les parents d’élèves, les élèves, les partenaires associatifs ou économiques, et les élus des collectivités territoriales. C’est ce que nous avons fait à Marseille il y a un an : cela a déjà permis des résultats tangibles et des innovations vertueuses. (Emmanuel Macron, Lettre aux enseignants, 16 septembre)
Ces projets propres à chaque structure sont le cheval de Troie pour parvenir au recrutement par le chef d’établissement, tout comme le ferait un patron, en fonction du degré d’adhésion réel ou supposé au dit-projet. Comme cela a commencé à se mettre en place à Marseille dans certaines écoles primaires avec la nomination sur poste à profil ou à « exigences particulières ». Pour raffermir l’emprise des capitalistes sur les formations des lycées d’enseignement professionnels, le gouvernement prépare un nouveau remodelage de la formation professionnelle avec toujours plus d’alternance.
La direction de la principale organisation du secteur a qualifié le courrier de Macron de « lettre alliant le mépris et la provocation » (FSU, Communiqué, 19 septembre) mais elle se garde bien d’indiquer qu’elle ne participera pas en conséquence aux différentes consultations chargées de mettre cette « provocation » en musique. Comme les autres, elle compte y participer et ainsi la cautionner.
Comment combattre ?
L’appel intersyndical qui décrétait la journée d’action du 29 septembre titrait : « Pour les salaires, les pensions, les bourses d’études, les minima sociaux : En grève le 29 septembre ! » et, après avoir listé une série de motifs de mécontentement, notamment au regard de l’inflation, conclut que cette journée doit s’inscrire dans la sempiternelle « mobilisation large et dans la durée ».
Cependant, l’appel ne contenait aucune revendication claire et nette. Rien sur l’indexation immédiate des salaires, pensions et allocations sur le coût de la vie ! Aucune exigence de retrait pur et simple du projet contre les allocations chômage, du retrait du projet contre les retraites. Et pourquoi donc ? Tout simplement parce que cette énième journée d’action n’avait aucunement l’objectif de bousculer le gouvernement ni d’obtenir quoi que ce soit. Il n’y a pas d’exigence claire et nette du retrait des attaques du gouvernement parce que les chefs syndicaux acceptent de les négocier.
Et ce n’est pas la marche « contre la vie chère et l’inaction climatique » convoquée le 16 octobre par LFI et le PS avec EELV qui va faire trembler le gouvernement. D’ailleurs, comme s’empressent de préciser les organisateurs, « elle s’inscrira dans la continuité des mobilisations engagées par les syndicats et associations, dont les journées nationales d’action des 22 et 29 septembre et la mobilisation climat du 23 septembre ».
Pour repousser les attaques et obtenir l’augmentation générale des salaires, pensions, bourses, allocations et leur indexation automatique sur la hausse du coût de la vie, pour obtenir le retrait des attaques du gouvernement contre les chômeurs, contre les retraites, contre les soignants, contre les enseignants, il faut briser le piège du dialogue social et imposer aux chefs syndicaux de rompre les concertations et d’appeler réellement à la mobilisation générale de la classe ouvrière contre le gouvernement. Et cette mobilisation générale ne peut prendre la forme que de la préparation à la grève générale.
« La grève générale n’est pas une grève, c’est la grève », disait Trotsky. Elle pose le problème de quelle classe gouverne le pays, porte en elle le mouvement pour le gouvernement des travailleurs.
Et c’est précisément pour cela que les bureaucrates syndicaux n’en veulent pas, qu’ils préfèrent organiser les grèves disloquées et les journées d’action tout en acceptant de négocier les plans du gouvernement, que les réformistes n’en veulent pas, que les révolutionnaires en peau de lapin n’en veulent pas et couvrent les « journées d’action » en prétendant toujours que c’est le début de la mobilisation qui doit s’élargir, que c’est mieux que rien, alors que c’est le début de la trahison.
La journée de grève interprofessionnelle du jeudi 29 septembre, à l’appel de la CGT, de Solidaires et de la FSU, peut être l’occasion d’une mobilisation massive du monde du travail. Le premier jalon d’une rentrée sociale antigouvernementale, anti-patronale, qui pour cela ne doit donc pas rester sans lendemain. (NPA, Résolution du Conseil politique national, 18 septembre)
Cet appel est une occasion de montrer que bien des travailleurs ne se résignent pas aux attaques patronales, et de discuter de la contre-offensive nécessaire contre la classe capitaliste et ses représentants. (LO, 21 septembre)
Alors que la CGT et Solidaires ont annoncé la date de mobilisation du 29 septembre il y a déjà plusieurs mois, aucune date ultérieure n’a été annoncée par les confédérations, et encore moins la possibilité de mettre en place des grèves reconductibles et des caisses de grève pour les soutenir. (CCR-RP, 23 septembre)
Mais les grèves reconductibles de LO, du NPA, du CCR-RP, c’est toujours des grèves dans un cadre disloqué, sans la centralisation politique de toute la classe ouvrière contre le gouvernement que recouvre le mot d’ordre de grève générale. Les grèves reconductibles laissent les mains libres aux bureaucraties et épuisent la combattivité. En réalité, il s’agit d’habiller les journées d’action décrétées par les appareils syndicaux de quelques fanfreluches censées les rendre acceptables.
Chez Total, en vue de préparer la grève interprofessionnelle du 29 septembre, les salariés ont décidé de mettre en place une grève de trois jours dès le 27 septembre et se veulent un exemple pour tous les salariés (CCR-RP, 23 septembre)
Pour vaincre le gouvernement et arracher les revendications (l’échelle mobile des salaires, les postes de la santé publique et de l’enseignement public, l’expropriation des groupes du gaz et de l’électricité…), ce qui manque, c’est une organisation révolutionnaire.
Elle jetterait toutes ses forces pour construire les comités d’action pour préparer la grève générale avec les assemblées générales, les comités de grève élus, l’autodéfense, la coordination nationale des comités de grève jusqu’à satisfaction des revendications, dans la santé comme dans l’enseignement, les transports, le bâtiment, l’industrie, l’énergie…