Un vote pour la seule liste qui appelle aux États-Unis socialistes d’Europe

Du 23 au 26 mai, les 28 Etats bourgeois membres de l’Union européenne organisent l’élection de députés d’un parlement siégeant à Strasbourg et à Bruxelles. S’ils avaient les moyens de constituer des listes le Groupe marxiste internationaliste et ses sections sœurs et sympathisantes en Europe auraient défendu le Manifeste du Collectif révolution permanente pour la révolution socialiste européenne en utilisant la tribune électorale.

Notre texte démontre que ce parlement n’a quasiment pas de pouvoirs au contraire de ce que disent les partis nationalistes, protectionnistes et anti-UE comme LFI, le PCF, DLF, l’UPR, le RN… Bruxelles et Strasbourg ne décident pas grand-chose, ne lèvent pas d’impôts, n’ont pas d’armée ni de police ni de justice. Dans les faits, il a toujours fallu l’accord des plus puissants pays impérialistes (à commencer par l’Allemagne et la France) pour que l’UE se développe.

Malheureusement, les travailleurs et la jeunesse ne trouveront pas non plus dans les autres pays de listes électorales révolutionnaires combattant pour les États-Unis socialistes d’Europe, pour la révolution socialiste mondiale et pour la construction d’une nouvelle Internationale ouvrière révolutionnaire à cette fin.

Toutes les listes, qu’elles émanent de partis bourgeois, de partis ouvriers, ou d’alliances entre partis ouvriers et partis bourgeois prétendent soit qu’il est possible d’améliorer l’Union européenne des Etats capitalistes, soit encore plus stupidement qu’il faut se réfugier dans le protectionnisme et le repli du capitalisme national. Comme c’est une impasse dans les deux cas, nombre de travailleurs et de jeunes vont logiquement s’abstenir.

Le Groupe marxiste internationaliste appelle à ne donner aucune voix ouvrière aux listes de partis bourgeois. Par conséquent, nous dénonçons les listes issues du mouvement ouvrier qui s’allient avec des partis bourgeois. C’est le cas du mouvement réformiste issu du PS Génération.s qui veut, avec la coalition Printemps européen interclassiste dirigé par Varouflakis (ancien ministre grec de Syriza), un « New deal pour réparer l’UE ». C’est évidemment le cas du vieux et très corrompu Parti socialiste accoquiné à Place publique, Nouvelle donne et au PRG. Nous prévenons l’avant-garde des travailleurs quant aux perspectives « protectionnistes » et anti-UE des listes PCF et LFI. La liste PCF de Ian Brossat prône « une rupture avec l’UE actuelle » pour « une Europe des gens, pas une Europe de l’argent » où la finance serait à réformer. Quant à la liste LFI, Mélenchon ne dit pas autre chose car l’UE serait « l’Europe de l’argent-roi » qui « attaque nos retraites et détruit nos services publics » toujours « sous la houlette de Merkel ». C’est faux. Seul le gouvernement Macron-Philippe attaque nos acquis sociaux et Macron comme Merkel se disputent le leadership du marché capitaliste européen.

A l’opposé des PCF et LFI qui veulent un « protectionnisme solidaire » et de ceux qui veulent une bonne UE, le programme révolutionnaire que défend le Collectif Révolution Permanente auquel appartient le GMI veut unifier l’Europe par la révolution socialiste.

La liste de Lutte ouvrière affirme :

Notre projet pour l’Europe est celui des États-Unis socialistes d’Europe, premier pas vers une république socialiste universelle. (page 18)

Nous constatons que la brochure de LO indique aussi qu’il faut établir un « pouvoir ouvrier » (page 21) et son dépliant de campagne assure qu’il faut « se doter d’un parti » avec « un programme communiste révolutionnaire » qui « se donnera comme objectif d’arracher le pouvoir à la bourgeoise ».

Le Groupe marxiste internationaliste appelle donc à voter pour la liste Lutte ouvrière en défense du mot d’ordre essentiel des Etats-Unis socialistes d’Europe, sans aucun soutien ni illusion sur le programme de cette organisation. En effet, la pratique politique de LO est bien éloignée de ces objectifs affichés. LO, qui pense que les policiers sont des prolétaires comme les autres, qui accorde bien peu d’importance aux violences subies par les migrants, soutient les journées d’action de 24 heures des bureaucrates syndicaux qui s’opposent à la grève générale et sa direction a ouvertement lutté contre la grève totale du groupe PSA en 2012-2013. Cela conduit logiquement LO à effacer des points décisifs du programme marxiste : la défense de l’auto-organisation des masses (des comités de grève jusqu’aux comités d’usine et de quartiers au sein desquels les délégués sont élus et révocables), la centralisation de ses organes démocratiques comme l’ont fait les soviets en 1917 pour prendre le pouvoir, l’armement du peuple et la constitution de milices ouvrières contre les bandes armées du capital (police et fascistes). Enfin, le reproche évident lancé à LO est qu’un parti est nécessaire en France mais il ne sera rien sans une Internationale communiste et des sections partout dans le monde, internationale que la direction de LO a escamotée de son programme.