Le 3 octobre, 500 personnes manifestent contre l’évacuation manu-militari de « la Maison », un lieu inoccupé et squatté par de jeunes migrants à la rue. La préfecture fait obstruer les ouvertures avec des parpaings pour la 4ème fois, la dernière était au mois d’août. La « maison » était soutenue par plusieurs associations dont DNSI86 -Vienne- (D’ailleurs Nous Sommes d’Ici). Le prétexte : la préfecture, relayée par la mairie, a décrété que les jeunes n’étaient pas mineurs.
La manifestation est convoquée par DNSI qui appelle à se rassembler chaque premier mercredi du mois devant le palais de justice. Rien n’est en général décidé et le discours est toujours le même : dénonciation de la loi et de ses décrets sans s’adresser au mouvement ouvrier. Bien que des représentants d’organisations politiques du mouvement ouvrier y soient, il n’y a plus de prise de position formelle contre la loi et le gouvernement. Le collectif est chapeauté par une structure nationale appelée EGM (États Généraux des Migrations).
Donc, le 3 octobre, défilent la mouvance anarchiste, DNSI, Solidaires, CGT, CIMADE, NPA, LFI dans une manif silencieuse sans mot d’ordre. Des manifestants portent des pancartes : « Que construisons-nous ? Des murs comme frontières ? », « Expulsion de nos peurs pas de nos jeunes ! », etc. Aucune revendication, ni slogan contre le gouvernement dont le préfet est le représentant et qui applique le droit bourgeois avec la police de la classe dominante.
Le 10 octobre 2018, DNSI86 a envoyé des courriers à la Préfète, à M A Claeys maire de Poitiers et à M Belin Président du conseil départemental de la Vienne, leur demandant à être reçu par une délégation à ce sujet. Ce texte tout en retraçant la situation des migrants, évite la question politique des décisions prises par le gouvernement. Il valorise l’ordre existant et compose avec ses lois discriminatrices et racistes.
Face à ces deux problématiques et animés d’une réelle volonté de dialogue, les EGM86 sont tout à fait prêts à contribuer, avec les autorités compétentes, à l’élaboration de solutions complémentaires ou alternatives… Cette demande pressante se fonde sur notre conviction de représenter une partie non négligeable de la société civile de ce département. Elle est faite au nom des valeurs de notre République en premier lieu celle de Fraternité qui vient d’être validée par le Conseil Constitutionnel. …
Il n’engage plus le combat pour l’abrogation de la loi, mais bien au contraire en vide le contenu politique pour quémander une participation à la politique migratoire de la classe dominante.
Abolition de toutes lois contre les migrants ! Liberté des réfugiés, des travailleurs et de leurs familles de franchir les frontières et de s’établir où ils le désirent !
11 octobre 2018, correspondant