Alors que l’austérité s’aggrave pour les dépenses sociales, le militarisme explose. Le budget 2017 prévoit 32,7 milliards pour « la défense », soit 600 millions d’euros de plus qu’en 2016, avec une création de 400 emplois. En sus, il faudra financer le surcoût des interventions militaires à l’étranger (Opex) dont les dépenses excèdent toujours les prévisions.
Le coût de ces opérations extérieures (Opex) devrait s’établir entre 1,1 et 1,2 milliard d’euros en 2016. Ce chiffre vient confirmer un peu plus combien François Hollande s’est engagé pendant son quinquennat sur un terrain sur lequel on ne l’attendait pas forcément, celui des offensives militaires à l’étranger. (Les Échos, 20 octobre 2016)
Près de 1 600 bombes et missiles ont été tirés depuis cette date par les avions français sur la Syrie et l’Irak. Pourtant, contrairement à la Libye où l’armée française occupait une place centrale dans le dispositif impérialiste, la France n’est qu’une composante subalterne de la coalition occidentale sous direction américaine.
Le prix des munitions est stupéfiant : 50 000 euros pour la bombe américaine GBU qui équipe les Mirage et les Rafale, 200 000 euros pour chaque missile français multicible AASM sur Rafale, 850 000 euros pour un missile de croisière européen Scalp. Une semaine de mission du porte-avions Charles de Gaulle coûte près de 4,5 millions d’euros. Il faut compter les transports, les primes des militaires de métier, le carburant, les contrats juteux pour des entreprises privées au titre de l’externalisation.
Si l’on ajoute les autres interventions extérieures publiquement assumées (opération Sangaris en Centrafrique terminée en octobre ; opération Barkhane au Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie toujours en cours), le coût officiel des opérations militaires françaises à l’étranger atteindrait cette année 1,2 milliard de dollars. Il faut y ajouter le front intérieur (opération Sentinelle de 10 000 militaires pour habituer, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, la population française à voir l’armée de métier quadriller les villes) et l’intervention militaire en Libye, dissimulée à l’Assemblée nationale et à la population française.
Le Drian a chiffré à 830 millions d’euros le surcoût des opérations extérieures et intérieures (Opex et Opint) par rapport à ce qui avait été initialement prévu au budget de l’État (450 millions pour les Opex en 2016).
Le surcoût des Opex est financé en prélevant sur les autres budgets. Donc, les chiffres des budgets votés par l’Assemblée nationale à l’automne et présentés à l’opinion sont faux : le militarisme coûte plus que ce qui est annoncé et l’austérité est aggravée pour les postes qui servent la population.
Le FN, créé par le pire de l’armée française (les tortionnaires en Algérie), réclame encore plus d’impôts payés par les travailleurs salariés pour financer l’armée de professionnels contre-révolutionnaires.
Ce projet de Loi de finances est évidemment largement en dessous des ressources budgétaires qu’il faudrait accorder au budget de la Défense en général. Pour le FN-RBM, et pour Marine Le Pen, c’est en effet un véritable sursaut qui serait nécessaire pour combler le décalage considérable qui s’est peu à peu installé entre les missions dévolues à nos forces et les moyens qui leur sont affectés ; et c’est, à court terme, l’objectif de 2% du PIB qu’il faut viser. (FN, Communiqué, 24 octobre 2016)
Les dépenses militaires ne servent pas à produire d’autres biens, ni à satisfaire les besoins de l’humanité. Elles sont un gaspillage social, voire des forces destructives des êtres humains et de leurs équipements (logements, raffineries, usines, infrastructures…).
Aucune des multiples guerres décidées par Hollande et le PS, menées par l’armée impérialiste au compte des grands groupes capitalistes français n’est progressiste. Pourtant, le PCF défend lui aussi l’armée de la bourgeoisie.
Nos forces conventionnelles ne disposent pas des matériels modernes dont elles ont besoin… Nous avons besoin d’une armée conventionnelle, d’une marine, d’une aviation et d’une armée de terre qui permettent d’assurer réellement la sécurité et la souveraineté de notre pays, de ses abords et de sa zone économique exclusive. Au quotidien, nos militaires manquent de tout et nos matériels ne sont que les fantômes de ce qu’ils furent. Il est temps que l’on s’en rende compte et que l’on y remédie. (Jean-Jacques Candelier, député PCF, Intervention, 2 novembre 2016)
Être vraiment socialiste ou communiste, c’est militer pour la défaite de son propre impérialisme, pour la fermeture des bases militaires à l’étranger, c’est exiger que toutes les organisations ouvrières luttent pour le retrait des troupes françaises des autres pays et se prononcent pour l’armement du peuple.