(Version russe / Русская версия)
Celle qui se présente comme « L’Église orthodoxe du Patriarcat de Moscou » (EPM) a démontré encore une fois qu’elle n’est pas une organisation religieuse mais un « fonctionnalisme » idéologique d’un régime bureaucratique-bourgeois.
Peu après le début de l’opération militaire russe en Syrie, le dirigeant de l’EPM, le patriarche Kirill (Vladimir Gundyaev) a annoncé que le bien-être de la Sainte Russie allait dépendre des résultats de la guerre en Syrie. En même temps, à la tête de la section du Synode qui s’occupe de la relation entre l’Église et la société, l’archiprêtre Vsévolod Chaplin, a béni l’opération russe en Syrie :
La Russie a toujours senti qu’elle avait ce devoir (d’intervenir) et elle a toujours souhaité agir conjointement (avec ceux qui luttent, comme le gouvernement) pour l’installation d’un monde plus juste dans les régions les plus diverses de la planète. Et pour notre pays il est, évidemment, une obligation morale et divine qui est très enracinée dans la mentalité de notre peuple.
La lecture idéologique de la situation que la hiérarchie de l’EPM a travestie en un argument brillant n’a rien de commun avec les objectifs réels auxquels fait face, au Proche Orient, le régime bureaucratique bourgeois russe, qui sont exprimés d’abord par les intérêts de classe de l’oligarchie russe.
La tâche principale de l’impérialisme russe en Syrie est de garantir un contrôle sur le transport d’hydrogène et de charbon des pays du golfe arabo-persique −Iran, Azerbaïdjan et Turkménistan− jusqu’à la côte méditerranéenne. La lutte contre « le mal dans le monde » et EI est à peine un prétexte pour la mise en œuvre des forces armées.
La foi religieuse n’est pas un ennemi direct des communistes. L’ennemi direct de la classe des travailleurs et, par conséquent, des communistes, c’est la bourgeoisie, la société capitaliste. Vaincre les croyances religieuses ne peut être assimilé à un mouvement unique et instantané vers un acte révolutionnaire solitaire, mais c’est quelque chose qui perdure, comme un long procès historique. En même temps, l’organisation religieuse elle-même se voit de cette manière : à l’étape où elle se trouve en tant qu’organisation –en tant qu’elle est intégrée à l’appareil du gouvernement bourgeois, ou intégrée en qualité de grand capitaliste–, et comme telle elle devra être détruite et expropriée au cours de la révolution prolétarienne.
Les communistes-internationalistes russes n’ont jamais perçu l’EPM comme une simple organisation religieuse. « L’Église orthodoxe russe » est une structure politique et idéologique de l’appareil de l’impérialisme russe. C’est pour cela que la lutte envers l’EPM représente une lutte directe contre le gouvernement vil et méprisable qu’est le gouvernement bourgeois bureaucratique russe.
« L’Église orthodoxe russe » en tant qu’une haute oligarchie capitaliste et en tant que caution active de la politique internationale de l’impérialisme russe, devient un adversaire qui n’est pas négligeable, et cela pas uniquement par les travailleurs de Russie, mais aussi ceux du monde entier. Pour cette raison, la lutte de la classe ouvrière contre l’EPM fait intégralement partie de la révolution socialiste mondiale.
octobre 2015, nдвижение к социализму (Mouvement au socialisme / Russie, traduction RB)