(Version espagnole / Versión española)
La France est un vieux pays capitaliste d’Europe de l’ouest qui comprend aussi des territoires en Amérique (Guyane, Martinique, Guadeloupe…), en Océanie (Nouvelle Calédonie…) et entre l’Afrique et l’Asie (la Réunion, Mayotte…) qui sont l’héritage de l’ancien empire colonial. La France compte 66 millions d’habitants (20e population dans le monde). Sa place en Europe et dans le monde a décliné, mais elle reste la 3e économie d’Europe, après l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Elle reste la 6e du monde, loin derrière les États-Unis, la Chine et même le Japon, et le 6e exportateur mondial de marchandises.
L’internationalisation du capitalisme français se traduit aussi par l’implantation à l’étranger de filiales de ses groupes capitalistes (Total, Axa, BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, Carrefour, Engie, EDF, PSA, Auchan, BPCE, Saint-Gobain, Orange, Vinci, Sanofi, Bouygues…). En effet, la France est une puissance impérialiste. Pour garantir les intérêts de ses entreprises dans le monde, l’État français dispose d’une armée importante (qui est composée uniquement de professionnels depuis 1997) et dotée d’armes nucléaires. Cette armée mercenaire et impérialiste intervient présentement au Mali, en République centrafricaine, en Irak, en Syrie… L’État français siège au Conseil de sécurité de l’ONU (avec droit de veto) et codirige l’Union européenne avec l’Allemagne, même si cette dernière domine de plus en plus économiquement.
Après une période de fascisme (celui du maréchal Pétain, issu de la défaite de l’impérialisme français face à son rival allemand en 1940), les libertés démocratiques ont été reconquises en 1944-1945, sous la menace de la révolution prolétarienne, ainsi que des conquêtes sociales (Sécurité sociale, emploi à vie dans des entreprises publiques, etc.). Les ouvriers et les employés rejoignirent en nombre les partis traditionnels et votèrent massivement pour eux : le PS-SFIO et le PCF totalisèrent 49,6 % des voix en 1945. Il a fallu la politique contre-révolutionnaire des bureaucraties sociales-patriotes qui les dirigeaient, leur participation au gouvernement du général De Gaulle pour désarmer les travailleurs, redémarrer le capitalisme français, stabiliser l’État bourgeois, tenter de reconstruire l’empire colonial… Néanmoins, celui-ci s’est effondré, dans les années qui suivirent, sous les coups de guerres de libération (Indochine, Algérie…). La perte des colonies et l’étroitesse des frontières ont poussé la bourgeoisie française vers la construction de l’Union européenne (UE) en 1957 avec 5 autres États. Celle-ci s’est élargie et compte aujourd’hui 28 États, dont 19 ont pour monnaie l’euro.
À cause des divisions de la bourgeoisie, en particulier face au combat héroïque du peuple algérien, la 4e République bourgeoise, qui était un régime parlementaire, a été renversée par un coup d’État militaire en 1958 qui a ramené le général De Gaulle au pouvoir. Depuis, le régime politique de la France est la 5e République, qui était au départ un pouvoir bonapartiste mais qui a évolué vers un régime présidentiel où, officiellement, l’armée n’intervient pas dans les affaires publiques et où le Parlement jouit des prérogatives importantes.
En 1968, dans le cadre d’une montée révolutionnaire mondiale, la France a connu, comme la Tchécoslovaquie, une crise révolutionnaire. Elle a commencé par une révolte étudiante et s’est poursuivie par une grève générale plus large encore qu’en 1936 : les travailleurs de la fonction publique y ont participé et une minorité des paysans travailleurs a rejoint des salariés. Le stalinisme (PCF et direction de la CGT) a sauvé l’État bourgeois, la 5e République et le général De Gaulle, mais l’effervescence ouvrière et étudiante s’est poursuivie durant plusieurs années, d’autant que le chômage de masse a réapparu avec la crise capitaliste mondiale de 1973-1974. Les syndicats (CGT dirigée par le PCF, CFDT d’origine chrétienne, la scission FO de la CGT…) ont grossi. Pendant cette période, des organisations politiques se réclamant du maoïsme (GP, PCMLF…) et du trotskysme (LC, LO, OCI…) ont concurrencé le PCF et le PS, en particulier dans la jeunesse scolarisée et salariée.
Les directions traditionnelles ont répondu en 1972 par la formation d’un front populaire, l’Union de la gauche (PCF-PS-PSU-Parti radical de gauche), qui est arrivé au pouvoir en 1981. La déception provoquée par Mitterrand et l’UG au pouvoir (1981-1993) ainsi que l’effet démoralisateur de la restauration du capitalisme à l’est de l’Europe à partir de 1989 ont affaibli numériquement, politiquement et idéologiquement le mouvement ouvrier. Les effectifs syndicaux ont fondu (moins de 8 % des salariés sont syndiqués) et la division syndicale s’est encore accentuée, avec parfois l’aide de la LCR (ex-LC), de LO et du PCI (ex-OCI). L’effectif du PCF et du PS a aussi diminué. De 1995 à 2002, le PCF et le PS ont gouverné avec les Verts et le PRG. Les deux partis traditionnels des travailleurs ne se réclament même plus du socialisme. La GP s’est dissoute en 1983, le PCMLF en 1988 et le PSU en 1990. Le PCI a revendiqué le parlementarisme à partir de 1984 et s’est liquidé dans le PT-POI réformiste et chauvin en 1991. La LCR a renié officiellement la dictature du prolétariat en 2003 et s’est dissoute en 2009 dans le NPA quasi-réformiste. LO a réclamé plus de policiers en 2001 et en 2008.
Pourtant, les travailleurs et les jeunes ont combattu par les grèves et les manifestations : en 1995 (en défense des retraites), en 2003 (en défense des retraites), en 2006 (contre la précarisation du travail), en 2010 (en défense des retraites)… mais les bureaucraties syndicales, les partis ouvriers bourgeois et les organisations centristes sont toujours parvenus à empêcher la grève générale, à contenir les luttes dans le cadre des « journées d’action » (une grève d’un seul jour) et à les détourner vers des impasses (Forum social, « révolution citoyenne », etc.) et à leur faire attendre les élections.
L’économie française éprouve plus de mal à surmonter la crise capitaliste mondiale de 2007-2009 que les États-Unis, la Grande-Bretagne ou l’Allemagne. Les gouvernements bourgeois (Sarkozy, puis Hollande) s’emploient à restaurer la profitabilité et la compétitivité du capitalisme français. Les directions syndicales acceptent de discuter de toutes les attaques contre les salariés et c’est le PS qui gouverne aujourd’hui contre les travailleurs de ce pays, les migrants et les pays opprimés.
Le Groupe marxiste internationaliste est l’héritier politique du Parti ouvrier de 1882, du Comité de la 3e Internationale de 1919, de la Ligue communiste (bolchevik-léniniste) de 1929, du Parti communiste internationaliste (section française de la 4e Internationale) de 1944. Avec l’aide du Collectif révolution permanente, le GMI travaille à la rupture des organisations ouvrières avec la bourgeoisie, à doter les luttes de comités élus et centralisés, à regrouper les communistes internationalistes pour construire le parti ouvrier révolutionnaire et l’internationale ouvrière révolutionnaire. Il s’agit de donner la direction qu’elle mérite à la classe ouvrière française, afin qu’elle prenne le pouvoir et exproprie le capital.
Direction nationale du Groupe marxiste internationaliste (section française du CoReP)
Lexique des organisations ouvrières
CFDT : La Confédération française démocratique du travail est née sous le nom de CFTC en 1919, qui rassemble les syndicats chrétiens. Elle a changé de nom et rompu officiellement avec l’Église catholique en 1964. Elle est la deuxième centrale syndicale. Le PS y est influent.
CGT : La Confédération générale du travail est créée en 1895 par des anarchistes. En 1914, sa direction soutient la guerre impérialiste. Elle passe sous le contrôle du PCF en 1946. Elle est la première centrale syndicale. LO et le NPA sont de plus en plus intégrés à sa bureaucratie.
FO : Force ouvrière est une scission de la CGT organisée en 1949 durant la « guerre froide » avec l’aide du gouvernement, du PS et de la confédération américaine AFL-CIO. Elle est la troisième centrale syndicale. Le POI est pleinement intégré à sa bureaucratie.
GP : La Gauche prolétarienne est fondée en 1968 par la majorité de l’UJCML maoïste qui mêle bizarrement le stalinisme et l’anarchisme. Elle se dissout en 1973.
LC-LCR : La Ligue communiste fondée en 1969 dans le cadre du secrétariat unifié de la 4e Internationale (pabliste). Renommée LCR après 1973. Elle se dissout dans le NPA en 2009.
LO : Lutte ouvrière est fondée en 1956 sous le nom de VO par Hardy, un personnage étranger à la 4e Internationale. Liée à la bureaucratie syndicale CGT.
NPA : Le Nouveau parti anticapitaliste est fondé en 2009 par la LCR. Prétend fusionner trotskystes, anarchistes, féministes et guévaristes sur un programme quasi-réformiste. Lié aux bureaucraties syndicales Solidaires, FSU et CGT.
OCI-PCI : L’Organisation communiste internationaliste est fondée en 1967 dans le cadre du Comité internationale de la 4e Internationale. Elle se renomme PCI en 1981. Le PCI crée en 1985 le MPPT qui est censé rassembler trotskystes, anarchistes, socialistes et communistes. En 1991, le MPPT devient le PT.
PCF : Le Parti communiste français est le nom que prend le PS après son adhésion à la 3e Internationale en 1920. Il est stalinisé à partir de 1924. En 1934, il devient social-patriote et, en 1935, il adopte l’alliance avec la bourgeoisie (« front populaire »). Il bloque la révolution en 1936, en 1944, en 1968. Il participe au gouvernement bourgeois de 1944 à 1947, de 1981 à 1984, de 1997 à 2002. Dirige la CGT et la FSU.
PCMLF : Le Parti communiste marxiste-léniniste de France est une scission du PCF qui apparait sous le nom de MCML en 1965. C’est l’organisation maoïste qui est soutenue par la bureaucratie chinoise. Il se dissout en 1988.
PS : Le Parti socialiste unifie en 1905 toutes les organisations socialistes du pays, sous l’égide de l’Internationale ouvrière. En 1914, il approuve la guerre impérialiste menée par sa bourgeoisie. En 1920, la majorité adhère à l’Internationale communiste et prend le nom de PCF. Une minorité dirigée par Blum refuse et maintient le PS qui rejoindra l’Internationale « socialiste ». Depuis 1978, le PS l’emporte dans les élections sur le PCF. Il participe à des gouvernements bourgeois de 1914 à 1917, de 1924 à 1926, de 1936 à 1937, de 1944 à 1947, de 1956 à 1958, de 1981 à 1993, de 1997 à 2002, de 2012 à aujourd’hui. Dirige les organisations syndicales UNSA et UNEF.
PSU : Le Parti socialiste unifié nait en 1960 de deux fractions du PS qui s’étaient opposées à la guerre d’Algérie. Il se dissout en 1990.
PT-POI : Le Parti des travailleurs est fondé en 1991 par les lambertistes sur un programme réformiste. Il devient Parti ouvrier indépendant en 2008, encore plus chauvin. Lié à la bureaucratie syndicale FO. Ce parti vient d’exploser.