Chaque année, la Préfecture du Bas-Rhin émet des OQTF (Ordre de quitter le territoire français) à l’encontre d’étudiants étrangers régulièrement inscrits à l’Université de Strasbourg. Chaque fois, les personnels et étudiants, avec leurs syndicats, se mobilisent pour défendre les étudiants menacés d’expulsion, sur la base des principes suivants :
- Tout étudiant étranger régulièrement inscrit à l’université doit bénéficier d’un titre de séjour devant lui permettre d’aller au terme de son diplôme.
- Les étudiants étrangers doivent bénéficier des mêmes droits que les étudiants français, en particulier le droit aux redoublements et à la réorientation.
- La préfecture ne saurait être juge du parcours universitaire des étudiants étrangers ; seules les équipes pédagogiques sont habilitées à évaluer la qualité des résultats et des parcours universitaires de ceux-ci.
Cette année, le représentant du gouvernement Hollande-Valls a à nouveau émis des OQTF à l’égard de 2 étudiants. Malgré la mobilisation des syndicats et associations, le soutien accordé à ces étudiants par les équipes pédagogiques, la Présidence de l’Université et des élus locaux, dont le député Philippe Bies (PS), ni le Préfet ni son Secrétaire général n’ont daigné répondre à la demande d’audience de la part des organisations syndicales enseignantes et étudiantes.
Le 16 juillet, s’est tenu un rassemblement devant la Préfecture. À l’issue de celui-ci, une délégation de 7 représentants des syndicats et associations a été reçue par le directeur du service de l’immigration, un responsable purement administratif dénué de tout rôle politique, qui n’a fait que prendre des notes des interventions. Faisant partie de la délégation (au titre de mon syndicat), j’ai rappelé que l’Université a toujours été internationale, ayant moi-même étudié et travaillé dans plusieurs pays, et souligné le principe : « tout étudiant étranger doit bénéficier d’un titre de séjour pour toute la durée de ses études. »
Suite à cette mobilisation, le Préfet a écrit en catimini au Président de l’Université pour lui annoncer qu’un des deux OQTF était annulé. La lutte continue pour la défense de l’autre étudiante menacée d’expulsion.