Une reprise économique fragile, inégale et temporaire
Dans sa note de conjoncture de mars, après une quasi-stagnation à 0,2 % pour toute l’année 2014, l’Insee a porté sa prévision de croissance en 2015 à 1,1 %. Le Premier ministre ne se sent plus de joie.
Quand vous avez l’automobile qui va mieux, quand vous avez l’agroalimentaire qui va mieux, quand vous avez l’industrie du luxe qui va mieux., quand vous avez plusieurs secteurs de l’économie, y compris le logement, qui vont dans le bon sens, ce que je veux dire aux Français, c’est que cette année 2015, c’est l’année du retour de la croissance et de la confiance. Mais ces résultats concrets, beaucoup de nos compatriotes vont mettre encore plusieurs mois avant qu’ils ne le ressentent. (Valls, France 3, 25 mars)
Rien n’indique en effet que les travailleurs et les jeunes vont voir leur situation s’améliorer, quand bien même une légère reprise se dessinerait. Au contraire, déjà les capitalistes et leurs avocats préviennent : « la compétitivité de la France – et de la zone euro – reste très mauvaise » (Patrick Artus, Les Échos, 25 février). Autrement dit, l’extorsion de la plus-value reste insuffisante.
La crise capitaliste mondiale a été surmontée sur le dos de la classe ouvrière, mais tout reste fragile : pendant que la zone euro connait une certaine reprise (1,5 % de prévision de croissance), la croissance aux États-Unis vient de trébucher au premier trimestre 2015 (0,2 %), non seulement à cause de la neige et du blizzard, mais aussi du fait du renchérissement du dollar plombant les exportations américaines, de la chute du prix du pétrole qui rend nombre d’exploitations de pétrole de schiste non rentables, de la décélération de l’économie chinoise, de la crise au Brésil, en Russie… et aussi de l’impact des grèves dans les ports de la côte Ouest.
Le capitalisme se sort toujours des crises en en préparant de nouvelles : les actions flambent sur toutes les places boursières, les records d’avant 2008 sont battus, signe d’une spéculation folle, conséquence du raz de marée des liquidités provenant des banques centrales, tant américaine qu’européenne et de la faiblesse des perspectives d’investissements réels.
Les stars du CAC 40 se ruent sur leurs propres actions […] ces opérations vont leur permettre d’utiliser leurs réserves de liquidités pour rémunérer leurs actionnaires, faute d’avoir de grands projets d’investissements. (Les Échos, 21 avril)
Ce n’est pourtant pas faute d’incitations faites aux banques pour les pousser à prêter et à financer l’activité. Depuis juin 2014, les dépôts des banques auprès de la BCE non seulement ne rapportent plus, mais coûtent même de l’argent, tandis que le taux auquel elles se financent au près de la BCE est au plus bas, tout comme aux États-Unis !
Jamais, pour les capitalistes, l’argent n’a été aussi abondant et bon marché aussi longtemps, jamais pour les États bourgeois un tant soit peu solides emprunter sur plusieurs années n’a été si peu cher puisque les taux d’intérêt sont même négatifs sur des emprunts publics jusqu’à échéance de 6 ans. Pourtant l’économie capitaliste brinquebale cahin-caha, avançant ici, reculant là, tandis que se tendent à nouveau les ressorts d’une prochaine crise.
Rivalités, nationalismes et militarisme : l’instabilité s’accroit
L’impasse du mode de production se manifeste dans les tensions croissantes entre les différents impérialismes. Le Japon vient de lancer son plus gros porte-avions depuis la dernière guerre, en même temps qu’il élargit les possibilités et le périmètre de l’emploi de ses forces militaires, que la défaite de 1945 l’avait obligé à cantonner jusqu’à présent à un rôle d’autodéfense assez limité. En effet le Japon est inquiet du poids grandissant de la Chine dont le budget militaire, aujourd’hui le deuxième mondial, augmente très fortement depuis de nombreuses années et qui mène une politique agressive en mer de Chine où elle revendique, parfois manu militari, la souveraineté sur le moindre ilot, fût-il un simple bout de caillou. Mais l’Inde n’est pas en reste. Elle est devenue le plus gros importateur de matériels militaires du monde d’après le classement 2015 de Global Firepower.
Dans le même temps, les impérialismes américain et européens ont arraché la plus grande part de l’Ukraine avec l’aide de bataillons fascistes au contrôle de l’impérialisme russe qui, loin d’abandonner la partie, arme et soutient la sécession au sud-est du pays. Les travailleurs d’Ukraine, qu’ils soient ukrainiens, russes, tatars, souffrent de la guerre, des restrictions des libertés, de la récession capitaliste russe ou des exigences du FMI et de l’UE.
Les alliances et les lignes de fractures sont cependant changeantes et volatiles, signe que la faiblesse relative de l’impérialisme dominant, les États-Unis, l’empêche d’ordonner le monde et de discipliner l’ensemble des autres bourgeoisies comme il avait pu le faire pendant 50 ans.
Ainsi, au Moyen-Orient, la coalition impérialiste menée sous l’égide des États-Unis ne parvient pas à stabiliser la situation. Le changement de pied des États-Unis avec l’Iran et la réhabilitation partielle d’Assad qu’ils viennent d’opérer pour endiguer la progression de l’Etat Islamique donne peu de résultats militaires. Mais la Turquie, alliée théorique des États-Unis, soutient pourtant Daech contre Bachar El Assad et contre les Kurdes de Syrie ; l’Arabie Saoudite qui a soutenu Daech auparavant affirme le combattre aujourd’hui mais soutient toujours Front al-Nosra qui est tout aussi djihadiste. L’Iran engage également des forces au coté de l’armée syrienne et de l’armée irakienne contre Daech, mais soutient un nouveau front contre l’Arabie Saoudite au Yémen, etc.
Les grandes manœuvres se déroulent aussi sur le terrain économique, dans des combinaisons parfois inattendues. Les États-Unis pressent le pas pour conclure un traité de libre-échange Asie-Pacifique (Accord de partenariat transpacifique), réunissant avec eux 11 autres pays dont le Japon, l’Australie, le Canada, le Vietnam, la Malaisie… qui représenterait quelque 40 % du PIB mondial, sans la Chine. Le président des EU en a parfaitement défini l’objectif dans une interview.
Si nous n’écrivons pas les règles, ce sera la Chine qui le fera dans la région… Nous ne voulons pas que la Chine utilise sa taille pour imposer à d’autres pays de la région des règles qui nous désavantagent. (Obama, Wall Street Journal, 27 avril)
La Chine, quant à elle, a rassemblé pas moins de 47 pays sur son projet de création d’une Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII), dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne ou la Corée du Sud, conçue comme une rivale redoutable de la Banque mondiale et du FMI qui restent dominés par les États-Unis ainsi que de la Banque asiatique de développement contrôlée par les États-Unis et le Japon.
Ces revirements et tensions ouvrent des opportunités aux marchands de canon et l’impérialisme français en profite pour placer ses avions Rafale au nez et à la barbe des États-Unis dont les fluctuations et hésitations sur le terrain n’ont pas eu l’heur de plaire à quelques-uns de leurs indéfectibles alliés. Partout se développe le nationalisme ranci encouragé par les bourgeoisies nationales dont le refus d’accueillir les réfugiés n’est qu’un des aspects les plus répugnants. Ainsi Manuel Valls qui est venu le 16 mai, flanqué du ministre de l’Intérieur Cazeneuve et des députés UMP Ciotti et Estrosi sur la frontière franco-italienne pour refuser d’accueillir les réfugiés à Menton est-il, sur le fond, sur la même ligne que le FN, la LN italienne, le PS finlandais et bien d’autres partis xénophobes comme l’UKIP anglais.
Quelques leçons de Grande-Bretagne et de Grèce
Les élections législatives du 7 mai en Grande-Bretagne ont démenti les sondages et le Parti conservateur semble triompher au détriment du Parti travailliste. En réalité, le Parti conservateur a obtenu seulement 36,9 % des suffrages exprimés (+0,8 % des suffrages exprimés par rapport à 2010). Il bénéficie de l’échec du Parti travailliste qui n’a reçu que 30,4 % des votes (+1,5 % par rapport à 2010). Le Parti conservateur joue un jeu dangereux, y compris du point de vue de la classe capitaliste dont il est l’expression traditionnelle, en ayant promis un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’UE.
Si la Grande-Bretagne vote pour quitter l’Union européenne, elle sortira aussi de la plus grande zone de libre-échange du monde. Celle-ci fonctionnant sous l’autorité de l’UE, il est peu probable qu’un pays qui ne supporte plus la moindre restriction à sa souveraineté accepte des ordres d’un club qu’il vient de quitter. Les investisseurs étrangers placeront leur argent ailleurs. L’Écosse serait encouragée à se séparer du Royaume-Uni. (The Economist, 16 mai)
L’ancien partenaire de Cameron, le Parti libéral-démocrate s’effondre avec 7,9 % des votes (-15,2 %). Les autres partis bourgeois progressent : le parti xénophobe (anti-immigrés et anti-UE) UKIP obtient 12,6 % des votes (+9,5 %), le parti nationaliste écossais SNP obtient 4,7 % des voix de tout l’État (+3,1 %) mais 50 % des suffrages en Ecosse, le Parti vert 3,8 % (+2,8 %).
Le Parti travailliste s’est discrédité en Ecosse, où il était traditionnellement majoritaire, en s’alignant sur le gouvernement Cameron et la monarchie contre les droits du peuple écossais ; sa politique, en général, ne se distingue guère de celle du gouvernement Cameron, y compris contre les travailleurs étrangers. Il n’est même pas républicain. Les candidatures à la gauche du Parti travailliste ─Respect, TUSC (SWP+SPEW), etc.─ ont des scores très réduits. Il faut dire que, dans la tradition du travaillisme de gauche, ils préconisent de manière chauvine la sortie de l’UE sans lui opposer les États-Unis socialistes d’Europe et encore moins la révolution socialiste.
En Grèce, le gouvernement de Front populaire Syriza-Anel mène chaque jour un peu plus à l’impasse. Le gouvernement Tsipras a été fermement invité par les principaux impérialismes européens, dont l’Allemagne au premier chef, à arrêter son cinéma consistant à dire blanc dans les négociations avec les créanciers et dire noir quand il s’adresse à la population. Le premier rôle dans cette tragi-comédie, le ministre Varoufakis, a été cette fois prié par Tsipras lui-même de ne plus participer aux négociations et de rester à la maison.
C’est que le refus de s’attaquer réellement au capitalisme, de rejeter purement et simplement la dette, d’en appeler à la mobilisation et l’organisation des travailleurs, la prétention à la fois de payer les rentes de la dette aux impérialistes, de laisser les capitalistes en place et de répondre aux revendications ne peut durer très longtemps. Laissant croire qu’il pouvait satisfaire les deux camps, comme c’est l’usage pour tous les gouvernements de type Front populaire, le gouvernement Tsipras n’en a choisi qu’un seul, celui de la bourgeoisie. Les caisses sont vides, le défaut de paiement est au coin de la rue, le gouvernement fait des pirouettes pour payer le mois des fonctionnaires, mais plus de 22 milliards d’euros ont été retirés des banques grecques de janvier à avril et certainement pas par les travailleurs et les jeunes qui n’ont pas un euro devant eux.
Contrôler les mouvements de capitaux, demander aux travailleurs des banques de bloquer tout mouvement suspect, ouvrir les livres de comptes ? Vous n’y pensez pas ! La révolution en Grèce s’arrête dans la geste médiatique d’un ministre des finances hollywoodien. Sauf que, pour finir, le gouvernement, après avoir annoncé officiellement qu’il différait sine die la hausse du salaire minimum ou la revalorisation des retraites, vient d’annoncer la poursuite des privatisations dont celle du port du Pirée, emblématique d’un renoncement annoncé. La Grèce confirme que le front populaire que préparent en France les partisans de Syriza (PdG PCF, NPA) avec le MRC, EELV, tout ou partie du PS, n’est pas une véritable alternative aux gouvernements Hollande, Jospin et Mitterrand.
L’intensification des attaques du gouvernement Valls est le résultat direct de la collaboration de classe
Le gouvernement Valls se bat bec et ongles pour la bourgeoisie française. A défaut d’une base politique, et le triomphe de l’équipe Cambadélis au congrès du PS ne saurait faire illusion, chaque pas en avant gagné contre les travailleurs, chaque petit ou grand cadeau que lui font les appareils pour lui permettre d’avancer, lui donnent une assurance et un aplomb qu’il met opiniâtrement à profit pour préparer le coup suivant. Ainsi, l’union nationale réalisée le 11 janvier qui vit défiler ensemble organisations ouvrières (PS, PCF, PdG, tous les syndicats) et partis bourgeois, partisans de la liberté d’expression et dictateurs sanglants, permet aujourd’hui à Hollande d’annoncer la pérennisation de l’opération antiterroriste intérieure avec le maintien de manière durable de 7 000 militaires, une rallonge de 3,8 milliards d’euros pour les opérations impérialistes extérieures ainsi que la préservation de quelques 18 000 postes de militaires qui devaient être supprimés. Il n’y a pas d’austérité pour les patrons, les polices, l’armée, les services secrets.
L’union nationale lui permet également de faire passer sans coup férir au nom de la lutte contre le terrorisme la loi sur le renseignement qui donne des pouvoirs exorbitants à l’appareil d’État contre les libertés publiques. Ce texte a en effet été voté le 5 mai à l’Assemblée nationale par 486 pour, dont 252 députés socialistes mêlant leurs voix à 143 députés UMP, et 86 contre, les frondeurs du PS sachant fronder n’étant plus que 10 à s’opposer, et 42 abstentions, sans que soit convoquée par les organisations syndicales et politiques du mouvement ouvrier la moindre manifestation à l’Assemblée nationale.
C’est Macron qui dans une tribune au Monde du 24 avril déclare vouloir « retrouver l’esprit industriel du capitalisme français », c’est-à-dire, en se référant à l’après-guerre, accroître le rôle de l’État dans son combat pour financer et structurer le capitalisme français, lui permettre de résister aux vicissitudes de la guerre économique. Il faut, dit-il, « réorienter les fonds des caisses de retraites vers la détention d’actions françaises, en associant d’autres investisseurs à leurs côtés », reprenant ainsi à son compte une des exigences fondamentales de la bourgeoisie française qui aspire à détruire les régimes de retraite pour diminuer encore les cotisations sociales patronales et augmenter le capital des banques et d’autres sociétés financières sous forme de « fonds de pension ». D’où également la volonté du gouvernement d’imposer le double droit de vote aux actions détenues depuis plus de 2 ans pour que les entreprises que l’Etat juge décisives restent dans le giron du capitalisme français.
C’est aussi la réforme des collèges. Le gouvernement, prenant cyniquement appui sur le nombre d’élèves en situation d’échec scolaire, qui est le produit à la fois de la crise sociale générée par la crise du capitalisme et aussi de la politique poursuivie de longue date contre l’enseignement public, liquide une partie supplémentaire des enseignements. Loin de combattre les inégalités, cela ne fera que les développer en favorisant d’un coté l’enseignement privé pour les couches aisées et un enseignement public au rabais pour les pauvres, sans parler de la différenciation accrue entre collèges publics avec l’extension de l’autonomie pédagogique. Les directions syndicales ont discuté l’attaque depuis trois ans avec Peillon puis Vallaud-Belkacem, jusqu’au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) du 10 avril, proposant ici des amendements, s’opposant là, approuvant ailleurs, ce dont les a remerciées publiquement la ministre de l’Éducation nationale. Au bout du compte, le CSE approuve le décret par 51 pour, 21 contre et 1 abstention. La participation des syndicats a ouvert grand la porte à la ministre et au gouvernement.
Partout, s’organiser pour préparer la grève générale
Le gouvernement serine chaque jour l’air de la reprise, mais les licenciements, suppressions d’emplois et fermetures continuent : 900 emplois chez Vallourec, 512 à Renault Trucks, 345 chez IBM, de 3 000 à 4 000 chez Areva, 166 à Lafarge, presque 400 à Radio France, etc. À Radio-France justement, les personnels ont renoué avec les méthodes de la lutte des classes. Isolés par les appareils syndicaux, faute de mot d’ordre de grève générale, ils ont reconduit leur grève par vote en assemblée générale pendant 28 jours, pour un maigre bilan : si la fusion entre les 2 orchestres a été repoussée et l’externalisation du service de nettoyage abandonnée, l’essentiel des objectifs du projet de la direction et du gouvernement s’applique. Seuls contre le gouvernement, les salariés de Radio France ne pouvaient l’emporter, malgré toute leur détermination. Pourquoi, alors que cette grève rencontrait la sympathie des travailleurs, aucune campagne nationale de soutien n’a-t-elle été organisée par les directions syndicales, à commencer par des collectes de solidarité sur les lieux de travail ? Parce que c’était le moyen concret qui permettait de faire les premiers pas vers le mouvement d’ensemble de toute la classe ouvrière contre le gouvernement et sa politique et que, de cela, les appareils n’en veulent à aucun prix.
C’est pour les mêmes raisons, pour protéger le gouvernement, que la direction du principal syndicat enseignant, le SNES-FSU, non content d’avoir participé à toutes les discussions sur le projet contre les collèges depuis trois ans, n’en demande même pas le retrait, mais demande à le rediscuter. C’est pour les mêmes raisons que les bureaucraties syndicales de l’enseignement FSU, SNALC, FO, SUD, CGT se sont contentées d’appeler à une journée symbolique de grève le 19 mai pour les seuls collèges, annonçant ainsi par avance au gouvernement que le 20 mai tout rentrerait dans l’ordre.
Voilà ce qui lui permet, dès le 20 mai au matin, de publier le décret d’application de la réforme, tout en proposant désormais aux syndicats de venir discuter de sa mise en application… Pourtant, les enseignants ont été nombreux à faire grève le 19 mai (plus de 50 %) contre ce projet dans la continuité de la politique scolaire du gouvernement Sarkozy-Fillon et approuvé par l’Église catholique ; ils sont vent debout, ulcérés qu’on les traite en haut lieu de réactionnaires et de conservateurs. Mais le seul moyen pour que cette colère débouche, c’est l’organisation, dans chaque salle des professeurs, d’un comité pour la grève générale, syndiqués et non syndiqués, la préparation d’une coordination nationale des collèges (mais aussi des écoles, des lycées professionnels, des lycées) obligeant les responsables syndicaux non seulement à y participer mais à marcher droit au côté des enseignants (ou à être expulsés du mouvement) sur le seul mot d’ordre qui vaille : pour la grève générale pour le retrait de la réforme ! C’est ce qu’il faut aux enseignants.
Le directeur des 38 hôpitaux de la région parisienne (75 000 salariés), un ancien ministre du gouvernement Sarkozy-Fillon-Bachelot, veut, au compte du gouvernement Hollande-Valls-Touraine, supprimer de 5 à 7 jours de RTT par an en échange d’une pseudo-réduction du temps de travail qui passerait officiellement de 7h36 à 7h par jour. Mystification ! Les personnels expliquent qu’ils sont déjà obligés de faire des heures supplémentaires gratuites tous les jours pour pouvoir assurer leur service auprès des malades. Si cela passe à Paris, il n’est pas difficile de deviner ce qui adviendra en province. Toutes les bureaucraties syndicales, face à la révolte de la base, appellent à des journées de diversion (21 mai, 25 juin) tout en continuant à négocier le plan patronal à partir du 26 mai. Pour le retrait du projet Hirsch, pour avoir tous leurs arriérés réglés, pour empêcher l’augmentation du temps de travail, pour obtenir la titularisation des précaires et le recrutement sur concours pour pourvoir tous les postes nécessaires, les travailleurs de la santé doivent s’organiser à la base, quel que soit leur statut, leur syndicat, leur ville.
C’est ce qu’il faut à toute la classe ouvrière pour arrêter la spirale infernale des attaques du gouvernement vendu à la bourgeoisie française, pour empêcher le retour de Sarkozy et arrêter la montée du FN, pour imposer un gouvernement des travailleurs, pour avancer vers les États-Unis socialistes d’Europe ! C’est le mot d’ordre du Groupe marxiste internationaliste qui combat pour une internationale ouvrière, pour un parti ouvrier révolutionnaire dans ce pays.