Comment la prétendue coalition contre les égorgeurs serait-elle crédible, alors que, pour des raisons différentes, beaucoup de ses membres ont partagé avec eux (et partagent encore pour certains) des intérêts stratégiques, politiques, économiques ? (Charb, L’Humanité, 24 octobre 2014)
Le massacre de douze personnes dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier génère une indignation spontanée le soir même. Par centaines de milliers, des jeunes et des travailleurs manifestent spontanément dans tout le pays pour protester. Le choc redouble le lendemain 8 janvier avec la prise d’otages dans une supérette d’aliments casher et l’assassinat de quatre clients juifs.
La plupart des travailleurs saisissent qu’il s’agit d’actes barbares de réseaux islamo-fascistes qui ont pour but de tenter de dissuader les gouvernements impérialistes d’intervenir contre les zones qu’ils contrôlent. Ces attentats justifient au passage la restriction des libertés démocratiques par les États bourgeois et nourrissent la démagogie islamophobe et xénophobe des partis bourgeois comme l’UMP et le FN. Peu importe aux chefs islamo-fascistes que les minorités musulmanes ou les Arabes, les Turcs, les Noirs et les Pakistanais d’Europe ou d’Amérique du Nord en fassent les frais. Au contraire, ils escomptent qu’avec le chômage de masse qui mine le prolétariat en Europe depuis la crise capitaliste mondiale de 1974, l’aggravation de la discrimination leur fournira des recrues.
Le terrorisme islamiste est l’enfant du capitalisme en déclin
La plupart des assassins islamistes de travailleurs, d’artistes et de Juifs sont des repris de justice, des délinquants refusant le travail, étrangers à la solidarité spontanée des ouvriers et des employés. Ces déclassés imitent, à petite échelle, les capitalistes : vivre du trafic et du vol sur le dos des autres. Le banditisme a toujours constitué un réservoir d’ennemis du prolétariat et de la révolution sociale (complices de la Gestapo, agents du SAC gaulliste, etc.).
Quand les ouvriers français mettaient sur les maisons, pendant les révolutions, « Mort aux voleurs ! » et qu’ils en fusillaient même plus d’un, ce n’était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien avec la conscience qu’il fallait, avant tout, s’en débarrasser. (Friedrich Engels, Préface à « La Guerre des paysans », 1870)
Les causes du djihadisme sont à chercher avant tout dans la crise historique du capitalisme et dans les crapuleries des puissances impérialistes. Le capitalisme s’est construit par la colonisation et le pillage du monde entier. Il s’est maintenu par la supériorité de quelques États impérialistes et de leurs groupes capitalistes transnationaux sur le reste de la planète. En permanence, cette domination s’exerce par des moyens économiques ; à l’occasion par des chantages militaires, voire des interventions comme celles auxquelles participent l’armée française au Mali et en Irak.
Une colonisation anachronique se poursuit, avec l’appui des puissances impérialistes, par le nationalisme juif (le sionisme). La bourgeoisie d’Israël utilise le prétexte de l’extermination des Juifs d’Europe par la bourgeoise impérialiste allemande pour discriminer, opprimer, expulser et assassiner les Arabes de Palestine (la plupart musulmans, certains chrétiens ou athées).
Lors de la fin des empires coloniaux européens et japonais, les peuples des pays dominés ont souvent arraché l’indépendance politique sous la direction de partis staliniens ou de mouvements nationalistes bourgeois. En règle générale, les clergés locaux collaboraient alors avec les États colonisateurs, ce qui réduisait l’influence de la religion (musulmane, bouddhiste, indoue…) dans les peuples opprimés.
En 1953, en Iran, les islamistes servent de force d’appoint aux monarchistes et aux services secrets britanniques et américains pour renverser le dirigeant nationaliste bourgeois Mossadegh qui tente de prendre le contrôle des richesses naturelles du pays. Plus tard, ils interdisent la révolution prolétarienne en emprisonnant, torturant et assassinant des milliers de militants, jeunes, femmes et ouvriers qui avaient chassé le Shah en établissant une dictature capitaliste religieuse en 1979-1980. Les ayatollahs font pression sur les impérialismes occidentaux par des attentats qui cessent quand ceux-ci reconnaissent l’Iran islamiste.
En 1965, en Indonésie, les islamistes participent au coup d’État militaire fomenté par les services secrets américains qui destitue le dirigeant nationaliste bourgeois Soekarno qui jouait l’alliance avec l’URSS et la Chine, avec la soldatesque, les islamistes assassinent un million de membres du parti communiste PKI ou de minorités nationales, en particulier d’origine chinoise. Aujourd’hui, ils dénoncent les États-Unis mais assassinent surtout les touristes occidentaux et les chrétiens indonésiens, nettement plus faciles à attaquer que l’armée américaine.
En 1978, en Afghanistan, les islamistes du monde entier sont invités par les services secrets américains à renforcer les chefs tribaux qui se soulèvent contre le dirigeant nationaliste Taraki appuyé par l’URSS. Les islamistes, Talibans et Al-Qaida, se retourneront contre leurs maîtres, tout en continuant à s’appuyer sur les services secrets du Pakistan, un pays capitaliste allié des États-Unis. L’islamisme bourgeois prend alors une envergure internationale.
L’effondrement de l’URSS en 1991 et l’usure du nationalisme bourgeois auquel le stalinisme avait subordonné la classe ouvrière des pays dominés sous prétexte de « front uni anti-impérialiste » ont laissé la place à ces courants cléricaux et même fascistes, faute d’internationale ouvrière et de partis ouvriers révolutionnaires capables de prendre la tête de la lutte contre l’impérialisme, les exploiteurs locaux et toutes les oppressions.
En outre, le financement par l’Iran, les monarchies du Golfe et la Turquie permettent aux Frères musulmans et aux djihadistes de trouver une base de masse par des réseaux de charité et des « écoles » imprégnées d’obscurantisme. Ces partis ultraréactionnaires s’en servent contre la révolution sociale qui débute en Tunisie et en Égypte en 2011.
Hollande reçoit Sarkozy et Le Pen
Moins de deux heures après le massacre, François Hollande est sur les lieux et appelle à « l’unité nationale », une façon, sur le mode de « l’union sacrée » de 1914, d’enjoindre la classe ouvrière à se rassembler derrière la bourgeoisie comme s’il fallait choisir entre deux terrorismes, celui de l’État bourgeois et celui des fous de Dieu.
C’est le même gouvernement PS-PRG qui, outre les attaques renouvelées contre les salariés au compte des patrons, étrangle la Grèce avec le gouvernement CDU-SPD allemand, participe à l’alliance militaire OTAN aux mains d’Obama, mène sa propre guerre au Mali, finance l’Église catholique (plus de 8 milliards d’euros par an) et dans une moindre mesure le clergé musulman, a interdit à Paris des manifestations en soutien aux Palestiniens de Gaza, a réprimé des cheminots en grève et des lycéens solidaires des sans-papiers, traite indignement les Syriens et les autres réfugiés à Calais, détruit les misérables camps des Roms…
Charlie Hebdo n’est ni une « presse bourgeoise islamophobe » (LTF), ni un « journal anarcho-troskyste » (Jean-Marie Le Pen). Charlie et son ancêtre L’Hebdo Hara Kiri interdit par « la République » sont assez éloignés du fondateur de l’Armée rouge. Mais ils ont défendu, par l’image et le texte, durant presque 50 ans, les Noirs et les Arabes contre les racistes. Or, le 9 janvier, Hollande accueille à l’Élysée Sarkozy, l’ancien président qui avait organisé la chasse policière aux étrangers pauvres et axé sa campagne électorale de 2012 contre les immigrés. Il invite même Le Pen, la chef d’un parti fascisant et raciste.
La capitulation des sommets du mouvement ouvrier
Tous les partis sociaux-patriotes (PS, PdG, PCF) ratifient l’opération du gouvernement.
La France a été l’objet d’un attentat terroriste. La République a été l’objet d’une attaque d’une lâcheté et d’une gravité extrêmes… Le Parti socialiste appelle les concitoyens à faire bloc autour des valeurs de la République. (Jean-Christophe Cambadélis, PS, 7 janvier)
Il s’agit de faire la démonstration que nous sommes capables de nous serrer les coudes, de faire peuple ensemble, et que rien ne nous divisera. (Jean-Luc Mélenchon, PdG, 8 janvier)
Il faut une réaction nationale à la mesure de l’attaque qui vient de se produire… L’union de la nation la plus importante possible de toutes les forces républicaines de ce pays. (Pierre Laurent, PCF, 7 janvier)
Le financement par l’État des syndicats est une des raisons pour laquelle toutes les directions syndicales négocient les attaques contre les salariés et se prêtent à « l’unité républicaine ». Les privilèges des bureaucrates (le cas de Lepaon qui a été connu des syndiqués grâce aux rivalités dans les sommets de la CGT n’est pas isolé) les attachent à « l’intérêt national », c’est-à-dire à la classe qui domine la nation. Toutes les bureaucraties syndicales (CFDT, CGT, FO, FSU, CFDT, Solidaires, UNSA) apportent leur concours à la pseudo-unité nationale dont les opprimés et les exploités sont toujours les dupes. Le 9 janvier, la plupart appellent à la marche convoquée de concert par le gouvernement et l’UMP.
Les organisations syndicales CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FSU, UNSA et Solidaires appellent le monde du travail ainsi que tous les citoyennes et citoyens à se joindre à toutes les initiatives et manifestations organisées ce weekend partout en France dont la marche silencieuse à Paris ce dimanche 11 janvier.
Le 9 janvier, la plupart des chefs syndicaux et des partis issus de la classe ouvrière signent ensemble un communiqué avec la quasi-totalité des partis bourgeois.
Nous – associations, organisations syndicales, partis politiques – appelons tous les citoyens à une marche républicaine silencieuse le dimanche 11 janvier, à 15 heures, de la place de la République à la place de la Nation. Face à la barbarie, défendons les valeurs de la République ! (CFTC, CGT, EELV, FSU, LDH, Modem, MRC, PCF, PdG, PRG, PS, UDI, UMP, Unsa…)
Séparément, mais sur la même ligne, la direction de FO appelle « aux marches démocratiques et citoyennes ».
Hollande parade avec Sarkozy et Netanyahou
Le Pen participe à celle de Beaucaire. A Paris, les partis et les bureaucrates syndicaux « républicains » et « citoyens » emboitent le pas au Président chef des armées françaises, aux monarques absolus, aux dictateurs sanguinaires et au colonisateur sioniste.
Les dessinateurs de Charlie Hebdo se moquaient du patriotisme, de la police, de l’armée, de tous les clergés, des racistes, des homophobes… 4 millions de personnes dans toute la France se retrouvent, la plupart sans l’avoir voulu, avec la Marseillaise, les drapeaux bleu-blanc-rouge, les applaudissements pour les CRS…
Il suffit de regarder le cortège officiel de la marche « républicaine » du 11 janvier pour voir que la liberté de la presse est fort mal représentée avec Orban le premier ministre de Hongrie, où des journalistes mènent une grève de la faim pour dénoncer des lois liberticides ; avec Hussein, le roi de Jordanie qui a récemment arrêté des journalistes et fermé une chaîne de télévision qui lui déplaisait ; avec Choukry, le ministre des Affaires étrangères de la junte militaire égyptienne, un pays où des dizaines de journalistes sont en prison ; avec Davotuglu, le premier ministre islamiste de Turquie, où de nombreux journalistes sont incarcérés ; avec Lavrov, ministre des Affaires étrangères de Russie, où les grands médias sont aux ordres et les journalistes indépendants sont poursuivis par la justice quand ils ne sont pas assassinés ; etc.
La laïcité est encore plus mal représentée, si c’est possible. En France, plus de 2 millions de jeunes ont des crucifix dans leurs locaux scolaires, dont les enseignants sont recrutés par l’Église catholique mais payés par l’État. La plupart des États qui s’affichent à la marche punissent archaïquement le « blasphème ». Les Pussy Riot ont été condamnées pour « sacrilège » et « blasphème » par la justice russe. La reine d’Angleterre est non seulement le chef de l’État, elle est aussi la chef de l’Église chrétienne anglicane. L’État allemand paie les prêtres des différentes religions, l’État grec paie le clergé chrétien orthodoxe. Un Égyptien a été condamné à trois ans de prison pour athéisme le jour même de la marche. L’islam est religion d’État à Gaza et en Cisjordanie, le Cisjordanien Waleed Al-Hussein a été arrêté et maltraité pendant un an par la police secrète de l’Autorité palestinienne pour athéisme. Les monarchies du Golfe interdisent les autres cultes que l’islam ; Raif Badawi a reçu 50 coups de fouet en public, sur les 1 000 auxquels il a été condamné par la justice arabe-saoudite pour blasphème…
Curieuse manière d’honorer la mémoire des Juifs assassinés dans le supermarché, Hollande accueille les représentants des régimes antisémites du Golfe et du gouvernement ukrainien qui comprend des nazis.
Curieuse manière d’honorer la mémoire du rédacteur en chef et des dessinateurs de Charlie Hebdo, Hollande fait mettre au premier rang de la marche le premier ministre israélien Netanyahou, un colonisateur, un constructeur de mur d’apartheid et un criminel de guerre.
Du FN au PCF, tous se lèvent pour applaudir Valls
Alors que Charlie Hebdo tournait en dérision toutes les cérémonies, le gouvernement impose une minute de silence officielle dans tous les établissements scolaires le 13 janvier.
L’union sacrée atteint son paroxysme à l’Assemblée, entrainant tous les députés du PS, du PdG et du PCF, sans le moindre « frondeur ».
Au Palais-Bourbon, les députés ont rendu hommage ce mardi aux 17 victimes des récents attentats. Après un propos introductif du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, les députés français ont observé une minute de silence puis se sont mis à chanter, dans un hémicycle plein, La Marseillaise. (Le Figaro, 13 janvier)
Le premier ministre explique que « la France est en guerre » et, comme toujours en temps de guerre, annonce des restrictions aux libertés : quadrillage du pays par l’armée, envoi du porte-avion en Méditerranée, nouveau fichier anti-terroriste, renforcement des services d’espionnage, contrôle renforcé d’Internet, isolement de certains détenus, recrutement d’imams… Le tout dans la continuité de la loi Cazeneuve du 13 novembre 2014, qui crée un « délit d’entreprise terroriste » assorti notamment d’une interdiction de sortie du territoire et donne le droit à la police politique de fermer tout site. Les 15 lois « antiterroristes » adoptées depuis 1986 n’ont pas empêché les deux attentats.
Émus par le plaidoyer militariste, policier et liberticide du premier ministre de l’impérialisme français, les députés du PS, du PdG et du PCF se joignent de nouveau à ceux du FN, de l’UMP, du Modem-UDI, du PRG, d’EELV pour congratuler Valls.
À quatre reprises au cours d’un discours d’une trentaine de minutes, les députés se sont levés comme un seul homme pour applaudir le premier ministre. (Le Figaro, 14 janvier)
Alors que l’intervention militaire française en Irak a joué probablement un rôle dans le déclenchement des attentats par les chefs des réseaux islamo-fascistes, le gouvernement impérialiste demande le même jour l’assentiment de l’Assemblée. Aucun député du PCF, du PdG ou du PS ne vote contre.
Un climat d’unanimité inédit a présidé mardi au vote des députés et sénateurs sur la prolongation des frappes aériennes françaises en Irak contre l’État islamique (EI), alias Daech. Après les tragiques événements de la semaine dernière et l’élan national qu’ils ont suscité, le feu vert parlementaire a été massivement approuvé mardi en fin de journée, par 488 voix à l’Assemblée nationale. (Le Figaro, 13 janvier)
Comme le montre sa capitulation devant « l’unité nationale », le problème du mouvement ouvrier n’est pas qu’il cède au « libéralisme », c’est qu’il est dirigé par une couche petite bourgeoise soumise à sa bourgeoisie, qui l’achète avec quelques miettes des gigantesques profits tirés de l’exploitation des travailleurs de ce pays et de bien d’autres.
Les opportunistes apparaissent objectivement comme une partie de la petite bourgeoisie et de certaines couches de la classe ouvrière, soudoyée avec les fonds des surprofits des impérialistes et convertie en chiens de garde du capitalisme, en corrupteurs du mouvement ouvrier. (Vladimir Lénine, L’Impérialisme et la scission du socialisme, 1916)
LO et le NPA camouflent la trahison du PCF et de la CGT
Certes, LO et le NPA n’ont pas sombré dans la prétendue « unité nationale ». Mais la LCR (qui est à l’origine du NPA) a voté Chirac en 2002. LO et le NPA ont participé à des listes municipales avec des partis bourgeois en 2008. Et, aujourd’hui, ils se refusent à dire la vérité aux travailleurs sur la trahison des bureaucraties syndicales et des partis réformistes « anti-libéraux ».
Les « partis ouvriers bourgeois » se sont constitués dans tous les pays capitalistes avancés. Sans une lutte décisive et implacable contre ces partis, ces groupes, ces tendances, il ne saurait être question ni de lutte contre l’impérialisme, ni de marxisme, ni de mouvement ouvrier socialiste. (Vladimir Lénine, L’Impérialisme et la scission du socialisme, 1916)
Les lecteurs de l’éditorial de Lutte ouvrière du 19 janvier ou de L’Anticapitaliste du 22 chercheront en vain des informations sur le chauvinisme des députés du PCF, pas plus qu’ils ne sauront que le PCF et la direction de la CGT ont appelé à « l’union nationale » avec l’UMP.
Il faut dire aux masses toute la vérité. Il faut dénoncer nommément les dirigeants traîtres des partis et des syndicats. (Lev Trotsky, Lettre au Groupe bolchevik-léniniste, 21 novembre 1935)
Les nombreux responsables syndicaux LO ou NPA dans la CGT et la FSU se sont bien gardés de mobiliser les travailleurs contre la signature scandaleuse par les bureaucrates d’un appel avec l’UMP.
Les nombreux militants de LO et du NPA dans les écoles, les collèges, les lycées professionnels et les lycées ont-ils tenté d’organiser des protestations collectives contre l’union sacrée qui était imposée à leurs collègues et à leurs élèves, qui caporalise l’école ?
Même si, au contraire des partis sociaux-impérialistes (PS, PCF, PdG) et des bureaucraties syndicales chauvines (CGT, FO…), les organisations centristes (LO, NPA, POI…) défendent platoniquement l’internationalisme, elles contribuent aussi à écarter les minorités opprimées du mouvement ouvrier et à renforcer l’appareil répressif de l’État bourgeois.
La LCR et LO ont sollicité en 2003 de Chirac une loi contre le voile à l’école. LO s’est prononcée avec le PS et le PCF pour le rétablissement de l’ordre dans les banlieues en 2005. LO a demandé plus de policiers et plus de gardiens de prison en 2008. LO a soutenu la bureaucratie de la CGT quand celle-ci a expulsé en 2009 de la Bourse du travail les ouvriers et employés maliens sans-papiers.
Le NPA comme LO avalisent la colonisation sioniste en soutenant, comme leur classe dominante, la prétendue coexistence de deux États en Palestine (en fait, un État surarmé et ses deux bantoustans).
Le gouvernement PS-PRG poursuit son offensive contre les salariés
« L’unité nationale » laisse l’État et les collectivités territoriales financer l’Église catholique, laisse la propriété des entreprises aux licencieurs. « L’union républicaine » renforce l’armée qui défend les grands groupes capitalistes français dans le monde, elle renforce la police qui réprime les luttes sociales. En plus, elle divise les travailleurs et les jeunes entre eux. « L’union sacrée » aboutit à 45 % de chômage pour les jeunes dans les « zones urbaines sensibles ».
Valls a promis 2 ou 3 ans de sacrifices… aux travailleurs. Le gouvernement n’entend pas suspendre les projets au service des patrons. Le ministre de l’économie Macron défend actuellement un projet de loi pour augmenter la flexibilité du temps de travail dans le commerce, affaiblir le syndicalisme, etc. La ministre de la santé Touraine veut accélérer la déstructuration des hôpitaux publics au profit des cliniques privées. Le ministre du Travail Rebsamen évoque la possibilité de reculer encore l’âge de départ à la retraite.
Il est normal que quand l’espérance de vie s’allonge, on allonge proportionnellement les durées de cotisation. (Libération, 16 décembre 2014)
Contre « l’unité nationale », pour la lutte de classe
Le prolétariat et la jeunesse sont paralysés par la collaboration de classe, sont ligotés par « l’unité nationale ». Pour en finir avec la plaie du chômage et tous les fascismes, il faut arracher le pouvoir à la bourgeoisie et exproprier les groupes capitalistes, il faut que les producteurs gèrent l’économie et la société.
Pour cela, il faut un autre parti que le PCF ou le PS qui ont toujours gouverné au compte des capitalistes et de l’état-major, qui renforcent l’État bourgeois.
Cimenter ces éléments marxistes, si peu nombreux qu’ils soient au début, rappeler en leur nom les paroles aujourd’hui oubliées du socialisme authentique, convier les ouvriers de tous les pays à rompre avec les chauvins et à se ranger sous le vieux drapeau du marxisme : telle est la tâche de l’heure. (Vladimir Lénine, Le Socialisme et la guerre, 1915)
Pour pouvoir nous défendre, il faut expulser Lepaon et tous les corrompus des syndicats, il faut rompre avec la bourgeoisie française et l’affronter :
- Retrait du projet de loi Macron ! Boycott par les syndicats des négociations dans les branches pour appliquer le « pacte de responsabilité » !
- Aucun revenu de député, de maire ou de permanent syndical au-dessus du salaire d’un travailleur qualifié ! Sortie des représentants syndicaux des conseils d’administration des groupes capitalistes ! Boycott du Conseil d’orientation des retraites !
- Rétablissement de la retraite pleine et entière après 37,5 annuités ! Rattrapage du pouvoir d’achat perdu des salaires, des pensions, des prestations socialistes ! Augmentation des salaires des chauffeurs routiers et de tous les salariés ! Du travail pour tous en partageant le travail disponible sans perte de salaire ! Expropriation des banques et des autres grands groupes capitalistes !
- Non à l’espionnage généralisé de la population par les services secrets ! Non aux manœuvres militaires dans les villes ! Autodéfense des luttes ouvrières, des manifestations, des locaux, des quartiers populaires !
- Totale liberté d’expression pour la presse comme pour toutes les formes d’art !
- Fin du financement du clergé dans les départements de l’est ! Interdiction de toute subvention à l’Église catholique et à ses établissements ! Expulsion des prêtres de toutes les religions du Comité national d’éthique ! Droit de choisir sa mort dans la dignité !
- Arrêt immédiat des interventions militaires à l’étranger ! Fermeture des bases militaires à l’étranger ! Sortie de l’OTAN ! Milice populaire sous contrôle syndical au lieu de l’armée de mercenaires professionnels !
- Mêmes droits pour tous les travailleurs ! Droit de circuler pour les étudiants et les travailleurs !
- Annulation de la dette publique grecque envers les banques françaises et l’État français ! États-Unis socialistes d’Europe et Fédération socialiste de la Méditerranée !