L’annonce de la candidature à la présidentielle du maréchal Al Sissi couronne une offensive de 9 mois contre le mouvement des masses qui chassa en 2011 du pouvoir la dictature du général Hosni Moubarak et se dressa en 2013 contre son remplaçant tout aussi réactionnaire et antidémocratique l’islamiste Morsi. L’armée qui a repris les manettes du pays, fin juin 2013, après le coup d’État contre le président islamiste élu accélère les attaques contre toute opposition politique et contre le mouvement ouvrier.
Les étudiants et les grévistes du textile de Mahalla en octobre, des mines d’or de Sukhari en décembre, de la sidérurgie à Helwan, de la santé, des transports… se heurtent à l’interdiction de manifester et à la répression policière.
Pour écraser toute tentative d’organisation prolétarienne, alors que les travailleurs des villes et des campagnes sont confrontés à la paupérisation et au retour de la dictature militaire haïe, la junte s’acharne contre les groupes centristes qui avaient initialement soutenu le coup du 3 juillet comme le Mouvement des jeunes du 6 avril et les Socialistes révolutionnaires.
Dans son allocution télévisée pour annoncer sa candidature à la présidence, le général Al Sissi a promis de « continuer à combattre tous les jours pour une Égypte débarrassée du terrorisme ». Sous ce vocable de « terroristes », l’armée et la police ont placé tous ceux qui pourraient défier leur pouvoir, non seulement les islamistes emprisonnés par milliers mais aussi les militants des syndicats indépendants, des partis ouvriers. Les manifestants sont matraqués, arrêtés, fusillés. Les prisonniers sont torturés et jugés par des magistrats aux ordres de l’état-major.
Ainsi, un tribunal égyptien a condamné à mort, lundi 24 mars, en première instance, 529 partisans du président islamiste Mohamed Morsi pour la mort d’un officier de police dans la province d’Al-Minya, en Moyenne-Égypte. D’autres procès se préparent. En riposte, les réactionnaires islamistes s’en prennent aux chrétiens et à leurs lieux de culte.
La junte, complice de l’État sioniste, bloque la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza, étouffant l’économie et aggravant les souffrances des Palestiniens qui y vivent.
De jeunes Égyptiens travaillant ou étudiant en France ont manifesté à multiples reprises depuis le 25 janvier 2011 en soutien à la révolution égyptienne, et contre les pouvoirs répressifs qui se sont succédé en Égypte, de Moubarak à El Sissi, en passant par le Haut conseil militaire et les Frères musulmans.
Le 25 janvier 2014, un certain nombre de ceux qui ont manifesté devant à Paris ont été interpelés par la police française. Quatre d’entre eux ont été relâchés avec l’ordre de quitter le territoire français (OQTF) sous 30 jours, et trois ont été transférés au centre de rétention de Vincennes pour être expulsés sous OQTF (puis libéré par le juge des libertés).
- Des papiers pour tous les réfugiés égyptiens en France !
- Ouverture totale de la frontière entre Gaza et l’Égypte !
- Libération de tous les détenus politiques et syndicaux en Égypte !
- À bas Sissi et la junte militaire du Conseil suprême des forces armées
- Dissolution des corps de répression ! Armement du peuple !
- Laïcité ! Gouvernement ouvrier et paysan ! Fédération socialiste d’Afrique du Nord !