A l’occasion de l’élection municipale de Lima, 6 millions d’habitants, qui opposaient Susana Villarán, la maire sortante candidate de Force sociale (FS, qui l’a emporté de peu) et Lourdes Flores, du Parti populaire chrétien (PPC), nos camarades de RP ont pris la position suivante.
Dans les élections pour le conseil municipal de la capitale, le peuple travailleur sera, une fois de plus, privé d’une liste qui le défend. Outre les candidats des partis réactionnaires connus, la maire Susana Villarán sera de nouveau présentée par la Confluencia por Lima (Convergence pour Lima) aujourd’hui sous l’étiquette Tierra y Dignidad, Terre et dignité) qui représente localement le Frente Amplio de Izquierda (Front de gauche élargi).
La gauche a lancé sa campagne à Lima en défendant le pacte auquel elle est parvenue à la mairie, le 9 avril, avec six partis bourgeois : le Partido Popular Cristiano (Parti populaire chrétien, PPC), Perú Posible (Pérou possible), Somos Perú (Nous sommes le Pérou), Acción Popular (Action populaire), Partido Humanista (Parti humaniste)… Le pacte consiste en dix points qui ont permis depuis ce moment de soutenir le prétendu « gouvernement de large base » de la vile, un gouvernement basé sur un accord politique Gauche – PPC soi-disant pour lui donner une continuité mais qui doit durer jusqu’aux élections de 2014. Ce document a établi le « raffermissement patronal » pour le transport public ; la promotion et le soutien de l’« initiative privée » pour des projets comme la voie Parque Rímac, la récupération du centre historique, les nouvelles voies de Lima, de Javier Prado-La Marina-Faucett, l’interconnexion La Molina-Angamos et les autres ; l’ouverture à l’investissement privé pour des projets dans des parcs, la gestion de déchets, les projets Côte Verte et Côte Verte du Sud. En même temps, cette administration née de l’accord de Villarán avec des partis réactionnaire défend aussi le contrat antipopulaire de Châtaigneraie avec l’association la Ligne jaune et la remise au capital privé du projet de voie express Sud. C’est ainsi qu’est gouvernée Lima et la campagne de la Gauche, avec un degré inédit de cynisme, demande au peuple son suffrage pour continuer avec ce programme procapitaliste de remise de la ville au grand capital étranger et national.
Parce qu’en effet, elle traite avec des entreprises étrangères, brésiliennes notamment. Le 11 novembre, la présidente du gouvernement capitaliste et corrompu du Brésil, Dilma Rousseff, est venue en visite officielle à propos de la célébration du « Forum patronal : Dix ans d’alliance stratégique Brésil–Pérou » ; une relation authentique de soumission économique créée et affirmée par les gouvernements de Tolède et de García. À la suite de la rencontre, le président Humala s’est félicité de ce que le forum entre l’État péruvien et les grands entrepreneurs brésiliens allait « faciliter les investissements brésiliens » et le ministre Castilla a annoncé que « le Pérou est la troisième destination des investissements brésiliens et le Brésil le sixième investisseur au Pérou », signalant en outre qu’il chercherait à consulter les organismes brésiliens dans le « domaine du travail ».
Plus tard dans la journée, Susana Villarán devait déclarer Rousseff « hôte illustre » et lui remettait les clés de la ville. De cette ville qui fait des démarches pour bénéficier des capitaux d’Odebrecht, de Construtora OAS et de Línea Amarilla (Lamsac (Lamsac) du côté brésilien, et de l’Association pour la promotion de l’infrastructure nationale (AFIN), pour les capitalistes péruviens d’infrastructure qui défendent et appuient constamment leur maire. Leur maire et pas celle des masses de Lima appauvries, complètement étrangères au programme politique de Confluence pour Lima et à toute participation à la municipalité.
La politique de la direction de la Confederación General de Trabajadores del Perú mérite une condamnation toute particulière. La CGTP et les autres organisations de la Coordination citadine pour Lima (Mouvement sans toit, Coordination du verre de lait, Coordination de la jeunesse, Forum des microentreprises) sont passées logiquement de la campagne contre la tentative de révocation de la maire à l’actuelle campagne électorale en faveur de la liste T&R (Front de gauche élargi). De cette façon, la direction bureaucratique de la confédération (Parti communiste du Pérou et Patrie rouge) soumet de nouveau le peuple travailleur à l’option bourgeoise de Villarán, comme elle l’a déjà fait à l’échelle nationale avec la candidature de Humala à l’élection présidentielle de 2011. Au compte de l’opportunisme de la bureaucratie réformiste, il faut inclure de l’époque cette nouvelle trahison, au compte de ses alliés bourgeois et petits bourgeois de FS, Citoyens pour le changement, PS, Terre et liberté. Ceux qui se font appeler « communistes », sont en réalité des défenseurs de la bourgeoisie, de son État et de son régime économique néolibéral.
Sans liste des seules organisations du prolétariat, il n’y a pas d’alternative électorale possible pour les masses. Défends ton indépendance de classe, vote nul.
13 novembre 2013
Revolución Permanente (section péruvienne du Collectif révolution permanante)