Résolution sur la tactique de construction de l’internationale ouvrière révolutionnaire en France, 2 mai 2015

Le contexte

a). La tâche du Groupe marxiste internationaliste est de construire l’internationale et son parti en France. Sans parti mondial, les chances qu’éclate une révolution diminuent et la possibilité qu’elle soit victorieuse est nulle.

b). Le mouvement ouvrier mondial et, par conséquent, le mouvement ouvrier français est dans un état politique et organisationnel consternant, à cause de deux événements de dimension internationale : la destruction de la 4e Internationale de 1949 à 1952 et le rétablissement du capitalisme en Russie en 1992.

c). L’émiettement du mouvement ouvrier français politique (et même syndical) et sa perte de repères politiques résultent, dans leur essence, de la domination économique, politique et idéologique de la classe exploiteuse sur les classes exploitées. Par le despotisme sur le lieu d’exploitation, par l’appareil répressif d’État (mais aussi par son système représentatif et le système scolaire), par ses médias, par les clergés, par ses partis politiques, etc. la classe dominante divise les travailleurs entre eux, les convainc, les soumet, les discipline, les intimide.

d). La fausse opposition de la vie politique entre « gauche » et « droite » fait partie de la domination. Ces concepts ne peuvent pas être définis. Pour la même raison, nous dénions toute réalité à « l’extrême-gauche » dans laquelle les journalistes classent les sociaux-patriotes du PCF ou les imbéciles qui sabotent les TGV.

e). En tant que marxistes, nous partons des classes sociales. Le mouvement ouvrier est pour sa part divisé entre trois courants, les révolutionnaires, les sociaux-traîtres et, entre les deux, les centristes. Nous sommes, au sein du mouvement ouvrier, les communistes internationalistes, le parti communiste (au sens du Manifeste de la Ligue des communistes de 1848).

f). La classe ouvrière, étant exploitée, n’a pour armes que sa résistance permanente, la théorie communiste qui est la synthèse de toutes ses luttes antérieures et internationales, ses organisations.

g). Mais ces dernières sont elles-mêmes un terrain pour la lutte des classes. Un aspect particulier de la domination de la bourgeoisie est le contrôle des organisations ouvrières de masse par l’intermédiaire de leur bureaucratie. Les syndicats importants et les grands partis politiques d’origine ouvrière sont aux mains d’agents de la bourgeoisie.

h). Les organisations centristes multiples, les sectes gauchistes et la mouvance anarchiste découlent toutes de l’existence des bureaucraties « ouvrières ». Elles ont en commun de dénoncer les traits les plus repoussants des « réformistes » sans les combattre réellement.

Notre méthode

  1. Pour avancer vers l’internationale ouvrière révolutionnaire et le parti ouvrier révolutionnaire, il faut construire d’abord une véritable organisation internationale (ce que n’est pas encore le CoReP, qui ne regroupe que des groupuscules dans un nombre minuscule de pays), une véritable organisation nationale (ce que n’est pas encore le GMI qui n’est implanté que dans quelques villes et qui n’a pas d’influence sur la classe ouvrière ni la jeunesse), une organisation de jeunesse, des fractions dans des syndicats ouvriers de masse. Il s’agit d’une tâche difficile, prolongée et remplie d’écueils.
  2. Vu notre taille internationale et nationale réduite, notre faible autorité théorique et politique, nos possibilités de peser sur le mouvement ouvrier sont forcément limitées, surtout envers les organisations de masse. Nous nous appuyons néanmoins sur la force du programme, notre dimension internationale, notre système de propagande (site, tracts, bulletins, brochures), les liens que nous avons su créer.
  3. Nous agissons dans la lutte des classes à la mesure de nos moyens. Nous vendons systématiquement notre bulletin : autour de nous, dans les manifestations ouvrières, dans les réunions ouvrières, en privilégiant la jeunesse. Nous proposons une formation communiste (lecture, exposé, activité) aux contacts afin de les recruter.
  4. Nous essayons d’intervenir dans les syndicats de masse, sans y cacher notre programme et en te nant compte de leur nature.
  5. Nous dénonçons inlassablement ─par nos tracts, notre bulletin et notre site─ la politique des bureaucraties syndicales qui affaiblit les organisations syndicales elles-mêmes, ainsi que celles des partis qui sont largement connus des travailleuses et des travailleurs (PS, PCF, PdG, LO, NPA).
  6. Nous nous sommes adressés en mai 2013 à un certain nombre de groupes qui apparaissent proches, aux yeux de l’avant-garde, de notre orientation après la fusion du CCI(T) et du GB, sans réponse. Nous avons tenté de regrouper les organisations ouvrières qui n’ont pas cédé à l’unité nationale en janvier 2015, sans résultat. Cela prouve que ceux à qui nous nous sommes adressés ne partent pas du programme communiste.
  7. Nous renouvellerons ces tentatives si la situation l’exige, sans tomber dans le mythe de « l’unité des révolutionnaires ».
  8. Nous essayons de discuter et de travailler en commun avec les petits groupes qui sont entrés en contact avec nous (VdT, cercle RATP). Nous procédons de même avec des groupes avec qui nous avons travaillé autrefois (GCPOR dans le cadre du courant FU de la FSU, GR dans le cadre de la défense des retraites). Nous ferons de même avec tout groupe qui manifeste une ouverture à l’égard du CoReP ou du Groupe marxiste internationaliste.
  9. Nous cherchons à fusionner sur la base du programme communiste international.
  10. Si nous échouons, nous aurons au moins démontré qui sont les adversaires de fait de la construction de l’internationale (et du parti ouvrier révolutionnaire). Nous en publions la démonstration sur le site et, éventuellement, en brochure que nous vendons aux membres de ces organisations. En cas d’impossibilité de fusionner, nous tentons d’arracher les éléments révolutionnaires prolétariens aux groupes centristes (ou sectaires) qui s’opposent de fait au programme.