Le mouvement ouvrier français face à la montée du FN

La nation de l’ouvrier, ce n’est ni la France, l’Angleterre ou l’Allemagne, c’est le labeur, l’esclavage salarié, la vente de soi-même. Son gouvernement n’est pas français, anglais ou allemand, c’est le capital. (Karl Marx, A propos du « Système national de l’économie politique » de List, 1845)

Les élections de mai donnent un avertissement au prolétariat européen

Les deux traits marquants, à l’échelle de l’Union européenne (UE), du scrutin du 25 mai sont l’abstention massive et la percée des partis fascisants et fascistes. L’abstention s’élève au total à 56,91 % comme en 2009 (56,5 %), avec un record en Slovaquie (87 %). L’abstention majoritaire est un signe de désintérêt vis-à-vis de l’UE, mais aussi de désarroi des travailleurs au sens large (prolétaires, cadres et travailleurs indépendants). Ce diagnostic est confirmé par le progrès notable des partis bourgeois xénophobes en Grande-Bretagne (27,5 % des votes), au Danemark (26 %), en France (25 %), en Autriche (19 %), en Hongrie (15 %), en Grèce (9 %)…

En France, l’addition des résultats des partis ouvriers se réduit à 22 % des suffrages exprimés, en négligeant la présence d’organisations étrangères à la classe ouvrière dans plusieurs listes présentées par le PS, le PCF, le PdG et le NPA (« radicaux », écologistes, régionalistes, « souverainistes »…). Le PS subit une déroute électorale (14 % des suffrages), sans qu’elle bénéficie au « Front de gauche » (6 % des exprimés), ni à LO (1,2 %) et encore moins au NPA (0,4 %).

Les partis bourgeois totalisent 78 % des suffrages exprimés. Le FN passe devant l’UMP (presque 25 % contre moins de 21 %). Plusieurs commentateurs ont déduit de cette élection que le FN, avec 4,7 millions de voix, est « devenu le premier parti ouvrier de France » (Les Échos, 20 juin), relayant de la sorte le discours tenu depuis plusieurs années par ce parti.

Il faut rappeler qu’au moins 65 % des « ouvriers » (selon la classification de l’Insee) se sont abstenus, de même que 68 % des « employés » et 69 % des chômeurs. Certes, parmi les 35 % des « ouvriers » (au sens de l’Insee) qui ont voté, beaucoup ont voté FN (selon l’estimation la plus forte 46 %). C’est catastrophique et alarmant (sauf pour le POI), mais le FN n’est pas pour autant le parti des ouvriers, des employés et des chômeurs. Par exemple, en tablant sur le fait qu’il y a 3 % de votes nuls ou blancs parmi les « ouvriers » (la proportion de la population électorale qui a voté blanc ou nul), le calcul est le suivant :

(35/100) x (97/100) x (46/100) = 15,6/100

Autrement dit, moins de 16 % des « ouvriers » ont voté FN, dans le pire des cas.

L’économie française stagne, le capitalisme français perd pied par rapport à ses concurrents, le chômage augmente, les petites villes périclitent. Le FN propose une solution absurde, irrationnelle et réactionnaire, mais facile à comprendre : abandonner l’euro, sortir de l’UE, expulser les étrangers. Il faut concevoir la relative montée électorale du FN aux élections municipales et européennes en relation au renforcement dans la rue des réactionnaires (Manif pour tous) et des fascistes (Printemps français), aux attaques des locaux PS ou LGBT, aux agressions d’antifascistes dont l’assassinat de Clément Méric.

Bien qu’ils organisent les travailleurs étrangers sans discrimination, les syndicats de salariés sont touchés par la montée du protectionnisme et de la xénophobie, surtout ceux dont les directions accusent en permanence l’UE (et non le capitalisme français) comme la source des attaques contre les salariés : d’après l’IFOP, 22 % des salariés qui se reconnaissent dans la CGT ont voté FN, 27 % de ceux de Solidaires et 33 % de ceux de FO.

Le mouvement ouvrier français est actuellement miné par l’étatisme et le chauvinisme. Même LO se refuse à mettre en cause l’État bourgeois ; les autres partis s’en remettent carrément à lui.

LO, une pratique compatible avec la bureaucratie traître de la CGT

La campagne de LO est restée soigneusement dans le cadre de la majorité de la sociale-démocratie d’avant 1914, révolutionnaire en paroles, réformiste en pratique. Cela se manifeste sur la question-clé de l’État bourgeois. LO propose de mieux le contrôler.

Il faudra partout imposer le contrôle de la population sur les comptes des capitalistes et des États. (Mercier, Intervention au meeting pour les élections européennes, 16 mai)

Pas question de la revendication démocratique de l’armement du peuple et encore moins de la destruction de l’État bourgeois. La révolution est pour LO un programme maximum repoussé à un avenir très lointain ; dans l’immédiat, faire peur à la classe dominante permettrait de revenir aux « 30 glorieuses ». Corrélativement, LO se démarque du chauvinisme mais de manière morale, incomplète. La perspective d’un parti est repoussée à un avenir lointain et bornée à la France :

Les résultats de LO, pour modestes qu’ils soient, préservent une perspective politique pour les travailleurs…. Ce courant pourra faire émerger un parti véritablement communiste. (Lutte ouvrière, 26 mai)

L’internationalisme de LO est d’autant plus platonique qu’elle ne dénonce pas touts les partis et syndicats qui répandent le poison du chauvinisme dans la classe ouvrière et sabotent les luttes. Le seul responsable de la montée du FN est, pour LO, le PS.

Le FN a réussi à détourner à son profit l’écoeurement provoqué par le PS. (Lutte ouvrière, 26 mai)

En dernière analyse, ce sont les travailleurs qui sont responsables.

Cette force ne pèsera réellement sur la vie politique que lorsque la classe ouvrière retrouvera sa combativité et ses moyens de lutte : les grèves, les manifestations, l’action collective. (Lutte ouvrière, 26 mai)

Être « combatif », pour LO, c’est suivre les journées d’action, les manifestations bidons et les grèves reconductibles de la bureaucratie CGT, « les grèves », pas la grève de masse, la grève générale, « les manifestations », comme celle du PCF pour la révolution (sic) fiscale. Avec des « moyens de lutte » dépourvus de comités de grève, piquets d’autodéfense, milice ouvrière, conseils ouvriers…

Voilà qui explique que la conduite de la CGT à l’usine d’Aulnay de PSA (dont le dirigeant Mercier figurait sur une liste LO aux européennes) n’ait pas été si différente de celle de la CFDT de l’usine de Florange d’ArcelorMittal (dont le dirigeant s’est trouvé sur une liste PS) : refus de se prononcer contre tout licenciement, refus d’appeler à la grève générale du groupe, incapacité à dresser des piquets de grève contre les cadres envoyés par le patron contre la grève…

A l’opposé, LO a conduit une grève locale sur l’objectif proclamé d’empêcher la fermeture du site (ce qui veut dire accepter des licenciements), d’ailleurs rapidement transformé en négociation du plan patronal.

Voilà qui explique que la perspective de LO se réduise à « peser sur la vie politique » française et aussi sa participation à la marche « pour une révolution fiscale » organisée par le Front de gauche au ministère de l’économie, le 1er décembre 2013.

Son intégration grandissante à l’appareil corrompu de la CGT explique les limites de la « révolution » et du « parti communiste » façon LO. La direction de LO se prononce, comme le PCF, pour deux États en Palestine (ce qui est, il faut le rappeler, la position de sa propre bourgeoisie).

Il est arrivé à LO de réclamer le renforcement de la police (2005, 2007), le rétablissement de l’ordre dans les banlieues avec toute « la gauche » (2005) et de participer à des listes de type front populaire avec des partis bourgeois (2008).

Le NPA, béquille du Front de gauche

Le Nouveau parti anticapitaliste a présenté des listes avec des formations écologistes et nationalistes petites-bourgeoises (en Bretagne, par exemple). Le NPA a débuté en parallèle une campagne chauvine avec le PCF et le PdG contre le projet de traité de libre-échange entre l’UE et les EU.

De même que LO, le NPA se garde bien d’accuser PCF, PdG, direction de la CGT, direction de la FSU qui complètent le travail du PS. De même que LO, il est incapable d’expliquer pourquoi ses listes, celles de LO et du Front de gauche n’ont pas profité de « la raclée du PS ».

Les élections européennes confirment la raclée du parti socialiste en France qui paie ainsi sa politique favorable au patronat menée depuis plus de deux ans. Par l’abstention massive ou par le vote pour la droite et l’extrême droite arrivée en tête, les électeurs et électrices ont condamné cette politique. (NPA, Communiqué, 25 mai)

Selon le NPA, la France serait une sorte de colonie et le gouvernement français obéirait non à la bourgeoisie impérialiste française, mais à l’étranger, à des organismes localisés à Bruxelles, Francfort et Washington.

Une sanction similaire touche dans la plupart des pays d’Europe, les gouvernements qui ont mis en œuvre les diktats de la Commission Européenne, de la BCE et du FMI contre les travailleurs et les peuples. Elle sanctionne aussi une Europe capitaliste antidémocratique et éloignée des préoccupations de la majorité des populations. (NPA, Communiqué, 25 mai)

À reprendre les antiennes chauvines des sociaux-impérialistes du PCF, des bureaucraties syndicales CGT et FSU, le NPA contribue aussi à désorienter la classe ouvrière et à faciliter l’emprise du FN. Les places qu’il occupe dans les appareils syndicaux CGT, FSU et SUD n’y sont pas étrangères.

Sa perspective s’inscrit plus ouvertement encore que celle de LO dans le « nouveau front populaire » du PCF d’un bloc à vocation gouvernementale.

Face à cette situation, où la gauche, y compris la gauche non-gouvernementale, est au plus bas, il est urgent que les salariés, les organisations de la gauche sociale et politique reprennent le chemin des mobilisations pour combattre les politiques pro-patronales et la montée des droites extrêmes qui en est la conséquence et pour offrir une alternative globale à cette société. (NPA, Communiqué, 3 juin)

« Non-gouvernemental », le PCF qui a donné des ministres à De Gaulle, Mitterrand et Jospin ? « Non-gouvernemental », le PdG fondé par un ministre de Jospin qui s’est proposé à Hollande comme Premier ministre ? « Non-gouvernemental », EELV, ce petit parti bourgeois qui vient juste de quitter le gouvernement Hollande ? C’est duper les travailleuses et les travailleurs au lieu de démasquer ces agents de la bourgeoisie au sein de la classe ouvrière.

Qu’ils « reprennent le chemin des mobilisations » veut dire que le PCF et le PdG (voire le principal parti écologiste !) auraient effectivement agi pour « combattre les politiques pro-patronales et la montée des droites extrêmes » alors que EELV a participé au gouvernement qui a approfondi la précarité des salariés et réduit leurs retraites, que le programme du Front de gauche réclame plus de policiers, que le PCF, le PdG et le NPA mènent des campagnes chauvines, que le PCF, le PdG, LO et le NPA cautionnent la collaboration de classes de la direction CGT et ses « journées d’action » pour empêcher la grève générale.

Si « les organisations de la gauche sociale et politique » (sic) ont si bien agi hier, rien n’empêche qu’elles le fassent demain. Le rôle du NPA se réduit donc à les y pousser et à être à leur côté.

Le POI, un crétinisme parlementaire combiné à l’abjection chauvine

Le POI se réjouit sans réserve du résultat des élections au Parlement européen.

L’immense majorité du peuple travailleur a dit : cela suffit ! (Informations ouvrières, 28 mai)

Gluckstein semble le seul dirigeant politique au monde à ne pas voir le succès électoral des partis fascisants ou fascistes dans presque toute l’UE. La racine est l’intégration du POI à la bureaucratie de FO, très tolérante à l’égard de l’activité « syndicale » en son sein de l’UMP et du FN.

Les résultats des élections européennes du 25 mai font éclater en pleine lumière le fait que, d’un bout à l’autre de l’Europe, les peuples rejettent l’Union européenne et les plans de la troïka communs avec le FMI. Les peuples d’Europe rejettent les politiques de pillage et de destruction au seul service des multinationales et des grands fonds financiers, principalement nord-américains. (POI, Communiqué, 26 mai)

Le POI truque : l’État français n’a rien emprunté à l’UE ni au FMI et donc n’a subi aucun « diktat », aucune sanction de l’UE ou du FMI.

Qui doit « démanteler l’UE » et empêcher de « démanteler la République », selon le POI ?

Cela passera par la mobilisation des élus, des démocrates, des citoyens. (Informations ouvrières, 28 mai)

De nouveau, les classes disparaissent. Avec ses « citoyens » et ses « démocrates », le POI se retrouve sur le terrain du PS, du PdG et du PCF. Avec ses « élus », le POI double les réformistes sur leur droite. Il s’adresse de fait aux maires, conseillers généraux, conseillers régionaux, députés, sénateurs de la 5e République quelle que soit leur parti, EELV, PRG, UDI-MoDem, UMP et FN inclus.

Par quoi faudrait-il remplacer l’UE, selon le POI ?

Aider à franchir le premier pas concret dans le démantèlement de l’UE et de ses institutions pour ouvrir la voie à une véritable union libre des peuples et des nations libres d’Europe. En ce sens, le pays est à un tournant. (POI, Communiqué, 26 mai)

La parenté avec la « création d’une Europe de nations libres » du FN est frappante. « L’union des nations » hors de la lutte des classes est au mieux un mot d’ordre complètement creux, au pire un slogan fasciste.

Le PCF veut revenir à Blum et Mitterrand

Le PCF n’a que faire du reste des autres pays de l’UE, il se préoccupe de « notre pays » (rien que « la France », mais toute « la France », bourgeoisie incluse).

La crise politique et démocratique de notre pays atteint un seuil critique… La France s’enfonce dans un malaise démocratique inquiétant. (PCF, Déclaration, 26 mai)

Tout tient à une mauvaise politique économique (le libéralisme, l’austérité) dans laquelle s’entête le gouvernement, alors que « le pays », donc toutes les classes sociales, la désavoue.

Les causes de cette situation sont claires : le rejet massif du modèle libéral de l’UE… ; l’enfermement de François Hollande et de Manuel Valls dans une politique d’austérité désavouée par le pays… (PCF, Déclaration, 26 mai)

Le fascisme qui renaît en Europe n’a rien de libéral, ni au sens politique, ni au sens économique.

Pour le PCF, il suffirait de changer de « valeurs », de changer le gouvernement pour infléchir la politique économique menée par l’État bourgeois, de renforcer l’État bourgeois qu’il oppose, faussement, au marché.

Ce soir, le PCF lance un appel solennel. De cette crise politique doit émerger une perspective réelle et crédible à gauche sur fond de rupture avec ce système rompu aux thèses libérales. La gauche s’est trop éloignée de ses valeurs. Elle ne pourra retrouver le peuple que dans un mouvement social et politique de l’ampleur d’un Front populaire du 21e siècle. (PCF, Déclaration, 26 mai)

Quel est ce « système rompu aux thèses libérales » ? L’État bourgeois français qui sous Sarkozy a injecté des milliards d’euros pour sauver les groupes automobiles et bancaires français, en échange de quoi les uns comme les autres licencient par milliers ? La BCE qui mène une politique monétaire expansionniste d’inspiration keynésienne en prêtant sans limites aux groupes bancaires à un taux directeur quasi-nul, en échange de quoi ils spéculent comme avant la crise de 2007-2009 ?

Hollande et Valls restent parfaitement fidèles aux « valeurs de la gauche » qui envoya les travailleurs se faire massacrer de 1914 à 1918, qui exigea la fin de la grève générale en 1936 au nom de la défense de « la démocratie », qui fournit des ministres au général De Gaulle de 1944 à 1946, qui vota les pleins pouvoirs à l’armée coloniale et tortionnaire en Algérie en 1957, qui en 1982 bloqua les salaires, qui privatisa à tour de bras de 1997 à 2002…

Un nouveau « Front populaire » avec des partis bourgeois défendrait la propriété privée et l’État, démoraliserait les travailleurs et fraierait la voie au fascisme, comme en 1936 en France, en 1937 en Espagne, en 1973 au Chili.

Le PdG, désarçonné par son propre aveuglement électoraliste et chauvin

Le soir des résultats, Mélenchon est apparu à la télévision décomposé, au bord des larmes, faute d’avoir prévu le résultat de la gestion loyale du capitalisme français par Mitterrand, par Jospin (ministre Mélenchon inclus), par Hollande et la conséquence des gesticulations tricolores, patriotiques et protectionnistes du Front de gauche.

Évidemment, il met en cause la politique de Hollande.

Le PS emporte presque toute la gauche dans sa chute. (Déclaration, 27 mai)

Pourquoi le reste de « la gauche » suit le PS dans la chute et pourquoi le FN, lui, en profite, reste justement à expliquer. Pour cela, il faudrait rompre avec le parlementarisme et la démocratie bourgeoise, engager la lutte de classe…

Le PS se défausse sur l’Union européenne et sur le gouvernement CDU-SPD allemand

En fait, le PS – qui a présenté des listes avec le PRG – est bien plus proche du PCF, du PdG, du POI et du NPA que tous ceux-ci le prétendent.

La politique menée par l’Europe a provoqué l’abstention des Français… Elle a fait le lit de l’extrême droite… (Cambadélis, Allocution, 25 mai)

Pour le PS, c’est donc la faute à l’étranger aussi, à l’UE. Comme pour le PCF et le PdG, une politique économique « de relance » résoudrait tous les problèmes. Mais ce n’est pas à l’État français, bien trop endetté, de tenter de relancer le capitalisme par le déficit budgétaire, c’est à l’UE (en fait, à l’Allemagne).

Le message principal de ce soir est clair : l’Europe doit de manière urgente se concentrer sur l’essentiel. Elle doit faire de l’emploi et de la croissance verte sa préoccupation centrale… L’Europe doit devenir plus démocratique, moins bureaucratique, plus solidaire et surtout moins austéritaire… (Cambadélis, Allocution, 25 mai)

Pour finir de contrer le FN, il ne lui reste plus qu’à placer ses espoirs dans l’élargissement de la coalition gouvernementale, voire dans l’unité de tous les «  républicains ».

La gauche doit retrouver le chemin de l’unité et les partis républicains doivent revenir à une attitude républicaine. (Cambadélis, Allocution, 25 mai)

Tous ces voeux étant assez pieux, le PS considère que la montée du FN est une sorte de fatalité dont il n’est aucunement responsable.

Pour l’armement des travailleurs, l’expropriation des capitalistes et les États-Unis socialistes d’Europe

Le fascisme propose à la bourgeoisie d’écraser la classe ouvrière et toutes ses organisations, en faisant l’économie de l’entretien de la bureaucratie ouvrière sur le lieu de travail comme au Parlement. Avec la crise capitaliste, sa réapparition, sous une forme ou une autre, est fatale.

Pour sortir du chômage et de la paupérisation, il faut imposer l’échelle mobile des salaires, l’échelle mobile des heures de travail, la nationalisation sans indemnité ni rachat, le contrôle ouvrier, le licenciement de l’armée de métier, l’armement des travailleurs. Seule une nouvelle Commune de Paris, une République des travailleurs, une dictature du prolétariat pourra garantir les anciennes conquêtes et les nouvelles.

Pour faire face aux attaques contre les immigrés, les partis ouvriers, les Roms, les musulmans, les féministes, les homosexuels… il faut le front des organisations ouvrières dans l’action. Pour vaincre les fascistes, il faut une perspective radicale et exaltante qui mobilise le prolétariat et la jeunesse. Pour extirper à tout jamais le fascisme, il faut en finir avec le capitalisme à l’échelle mondiale.

Aux mots d’ordre de désespoir national et de folie nationale, il faut opposer les mots d’ordre qui proposent une solution internationale. (Léon Trotsky, Le Tournant de l’IC et la situation en Allemagne, septembre 1930)

Pour cela, les travailleurs doivent disposer d’un parti communiste international. En France, des milliers de militants y aspirent dans les syndicats, le PCF, le NPA, LO et les groupes à leur gauche… il faut commencer à les regrouper sans plus attendre.