Pas une voix pour les partis bourgeois !

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Crises économiques récurrentes, pandémies, guerres, réchauffement climatique, inégalités croissantes, chômage permanent, poussées d’inflation… le capitalisme en déclin menace d’entrainer toute l’humanité dans la catastrophe. Pour empêcher les exploités et les opprimés de renverser le capitalisme, de s’en prendre aux capitalistes, aux grands propriétaires agricoles et immobiliers, la recette a toujours été la même : le nationalisme, la religion, le racisme, le patriarcat… Partout dans le monde, les gouvernements « démocratiques » façon Macron annulent les conquêtes ouvrières, basculent dans le protectionnisme, le militarisme, la chasse aux immigrés, l’espionnage de masse, la restriction des libertés démocratiques, la répression policière.

Les régimes plus ou moins parlementaires sont menacés par l’émergence de démagogues populistes et de partis xénophobes ou cléricaux qui tentent de dévier la colère populaire contre les nationalités opprimées, les minorités religieuses, les réfugiés politiques, les travailleurs étrangers… Comme le FN-RN de la famille Le Pen et Reconquête, la coentreprise raciste de Zemmour et du capitaliste Bolloré.

Ce qui a facilité leur montée est la crise de direction de la classe ouvrière à l’échelle mondiale. Le rétablissement du capitalisme par les bureaucraties des États qui se disaient « socialistes » (Russie, Chine…), la gestion loyale du capitalisme par les partis « travaillistes », « socialistes » ou « communistes » quand ils ont accédé au gouvernement (en France, gouvernements Mitterrand, Jospin et Hollande), la participation des chefs syndicaux à l’élaboration des plans patronaux ou gouvernementaux contre les travailleurs (en France, toute l’intersyndicale siège toujours au Conseil d’orientation des retraites), la cogestion (conseils d’administration des sociétés capitalistes, etc.), leur refus d’appeler à la grève générale contre les mesures réactionnaires (en France et en Grande-Bretagne en 2023, en Argentine en 2024) conduisent à défaite sur défaite.

Par leur chauvinisme, leur sujétion à telle ou telle fraction de la bourgeoisie (vote pour Macron en France, Biden aux États-Unis, Massa en Argentine, Sheinbaum au Mexique…), ces appareils politiques et syndicaux démoralisent le prolétariat, repoussent les classes petites bourgeoises dans les bras des démagogues fascisants et racistes.

Les promesses « sociales » du RN sont du vent. L’augmentation de salaire promise par le RN est du même genre que celle du gouvernement, elle repose sur la bonne volonté des patrons et sur des exemptions supplémentaires de cotisations patronales qui étranglent la Sécurité sociale. Avant même de gouverner, Bardella et Ciotti expliquent que, à cause de la situation budgétaire, il faudra attendre pour annuler la contreréforme des retraites de Macron, sans parler de revenir à la retraite à 60 ans. Par contre, les exemptions de cotisations patronales ou le budget de l’armée et de la police hérités de Macron ne sont pas mis en cause.

Depuis les élections européennes et la dissolution de l’Assemblée, une majorité de travailleurs et une partie des jeunes en formation s’inquiète à juste titre. Un gouvernement Le Pen-Bardella-Ciotti-Maréchal soutiendrait encore plus Israël ; il persécuterait davantage les travailleurs étrangers ; il accentuerait la sélection sociale à l’école, il goinfrerait les cliniques privées et les firmes du médicament, il soumettrait et précariserait les fonctionnaires, il affamerait les chômeurs ; il réprimerait plus violemment les grèves, les Kanaks ; il faciliterait l’empoisonnement de l’environnement ; il restreindrait l’accès à l’avortement ; il limiterait le pluralisme de l’information et s’en prendrait à la création culturelle… Les groupes fascistes qui agressent déjà le mouvement ouvrier et les minorités se renforceraient.

Pour autant, la solution n’est pas un bloc électoral avec EELV, PP, LRDG, Engagement, etc. et encore moins dans un vote au second tour pour LR, Renaissance, Horizons, MoDem, UDI, etc. Le Nouveau Front populaire (auquel participent LFI, PS et PCF, qui est soutenu par les directions de la CGT et de la FSU) fait croire, comme le RN, que le salut est dans le protectionnisme. Son « contrat de légis-lature » n’abroge pas la dernière loi contre nos retraites, mais seulement ses décrets d’application. Il ne comprend pas la moindre nationalisation. Le NFP respecte la loi de programmation militaire de Macron et l’appartenance à l’OTAN. Il reconduit le budget de la police de Macron, il veut en plus renforcer la « police de proximité » et « le renseignement ». Comme Macron et le RN, le NFP veut maintenir la Nouvelle-Calédonie dans l’État impérialiste français.

La classe ouvrière (la majorité qui produit la majorité des richesses), a la capacité de balayer Macron et Le Pen-Bardella, d’attirer à elle une grande partie des classes intermédiaires (indépendants, encadrement). Ce qui lui manque, c’est une internationale ouvrière révolutionnaire, c’est un parti ouvrier révolutionnaire.

Front unique ouvrier ! Assemblées générales à l’appel des syndicats et des partis ouvriers dans les lieux de travail, d’étude, de vie, pour se débarrasser de Macron et barrer la route à Le Pen !

Front unique ouvrier ! Ni front républicain, ni front populaire : aucune voix, ni au premier, ni au second tour, pour les candidats des partis bourgeois qu’ils soient racistes, souverainistes, gaullistes, ex-macronistes, écologistes… !

Front unique ouvrier ! Expropriation des groupes capitalistes, autodéfense des organisations, des quartiers et des luttes sociales, libre circulation des étudiants et des travailleurs, suppression de la présidence et du Sénat, indépendance de la Kanaky, gouvernement ouvrier, États-Unis socialistes d’Europe !

25 juin 2024