L’État bourgeois d’Autriche et ses institutions « indépendantes » inviolables
Une nouvelle consultation pour l’élection présidentielle de 2016
(GKK/Autriche)

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(Version allemande/Deutsch version)

C’est maintenant officiel : le scrutin de ballotage de l’élection présidentielle du 22 mai 2016 doit de nouveau se tenir par décision de justice dans tout le pays à cause d’irrégularités dans 14 districts électoraux seulement. En fait, le reproche vaut pour tous les districts : les votes par correspondance ont été décomptés trop tôt et sans la présence de tous les assesseurs.

La raison de cette erreur (personne n’a invoqué de manipulation des bulletins de vote) tient à un comportement humain compréhensible: Ceux qui étaient déjà présents dans les bureaux de vote voulaient finir au plus vite la procédure.

Aucune décision de justice ni aucun parti n’a jamais invoqué de trucage des élections auparavant afin d’obtenir un allongement du délai de contestation malgré ce qui se passait, tout en sachant parfaitement les irrégularités qualifiées d’erreurs lors des précédentes consultations. Par contre, cette fois-ci, le FPÖ [Parti de la liberté], qui, de coutume, a une interprétation très souple quand il s’agit des lois d’interdiction des activités dans la continuité du nazisme (« Verbotsgesetz », loi constitutionnelle introduite sous pression des Alliés après la chute du régime nazi), a plaidé très bruyamment auprès de ses valets actuels pour que soit contestées les 30 000 voix d’avance de Van der Bellen, candidat des Grünen [Verts] lors du résultat du second tous de l’élection présidentielle et a entamé une contestation contre la coutume de décompter les bulletins envoyé par poste.

Dans un bel ensemble, les médias bourgeois, les principaux partis, organisations et personnalités ont accepté la décision de la justice « indépendante » et ils la présentent comme inviolable. Les partisans de l’État bourgeois se gardent bien de présenter le caractère de classe de l’affaire.

L’État est et reste un instrument de domination pour la classe dominante qui, à notre époque, est la classe capitaliste. Vue ainsi, la satisfaction à la contestation des élections par le FPÖ apparait sous un nouveau jour. Actuellement, le FPÖ est la fraction la plus réactionnaire de la démocratie bourgeoise autrichienne.

Le fait qu’il n’y a pas dans l’immédiat d’élections législatives (les sondages donnent des chiffres catastrophiques pour l’ÖVP [Parti populaire], le parti « traditionnel » de la bourgeoisie autrichienne, qui veut éviter des élections anticipées) enferme le FPÖ dans le rôle du parti d’opposition. C’était pour cela que le FPÖ présenta Norbert Hofer dans la présidentielle, afin qu’il puisse faire avancer les ambitions du parti xénophobe grâce à sa position « neutre » de président.

« L’indépendance » de ces institutions est un conte de fée que l’État bourgeois s’efforce volontiers d’entretenir. Mais, quand cela est nécessaire, il peut imposer les intérêts de la fraction la plus réactionnaire de la classe capitaliste dominante. Le FPÖ voulait une répétition du scrutin et la justice a exaucé ce souhait. Bienvenue dans la normalité capitaliste !

Dans cette récapitulation du scrutin entre les deux candidats bourgeois, les salariés n’ont rien à y gagner. C’est le capitalisme qu’il s’agit de renverser.

4 juillet 2016
Gruppe KlassenKampf [Groupe Lutte de classe / Autriche]