Élections au Pérou

Résultats des législativeset du 1er tour de la présidentielle

(Version espagnole/Versión española)

Le 10 avril, a eu lieu le premier tour des élections générales du Pérou (la présidentielle et les législatives).

Pour les élections au Congrès de la Nation (la seule chambre parlementaire, composée de 130 députés), les résultats furent :

• FP, Fuerza Popular : 73 élus ;

• FA, Frente Amplio : 20 ;

• PPK, Peruanos Por el Kambio : 18 ;

• APP, Alianza para el Progreso : 9 ;

• AcP, Acción Popular : 5 ;

• AlP, Alianza Popular : 5.

19 candidats s’étaient présentés à l’élection présidentielle, dont 10 persistèrent et 9 renoncèrent. Ils obtinrent les résultats suivants :

• Keiko Fujimori (FP) : 32,6 % ;

• Pedro Pablo Kuczynski (PPK) : 17,2 % ;

• Verónika Mendoza (FA) : 15,4 % ;

• Alfredo Barnechea (AcP) : 5,7 % ;

• Alan García (AlP) : 4,8 % ;

• Gregorio Santos (Democracia Directa) : 3,3 %…

Les votes blancs et nuls s’élevèrent à 18,1 %. Le second tour aura lieu le 5 juin.

Contre la fraude et ses complices

Il y a quelques semaines, le Jurado Nacional de Elecciones [Commission nationale électorale], notoirement connu pour son inclination pro-APRA et pro-Fujimori, a permis le maintien de la candidature de Fuerza Popular [Force populaire], malgré des achats de vote avérés. Elle a ainsi transformé les élections en fraude. De leur côté, les candidats qui ne se sont pas retirés en dénonçant le JNE, se sont faits les complices de cette fraude.

Dans le camp du mouvement ouvrier et populaire, les directions bureaucratiques de la CGTP [Confédération générale des travailleurs du Pérou, la principale centrale syndicale, dirigée par le PCP et PR] et de la CUT [Centrale unitaire des travailleurs du Pérou] qui se sont couché pendant des années devant le gouvernement de Humala, ont une fois de plus abandonné les acquis et les revendications du peuple travailleur pour soutenir des listes étrangères et opposées à la classe. Ainsi qu’ils l’avaient déjà fait avec Humala, Toledo et Fujimori, les directions du PC [Parti communiste péruvien], de Patria Roja [Patrie rouge, maoïste] et compagnie ont, de nouveau, bradé l’indépendance politique des exploités, au profit, cette fois, de l’opportunisme électoral et néo-libéral petit

-bourgeois du Frente Amplio [Front large], pitoyablement soutenu également par la direction la Red Solidaria de Trabajadores [Réseau solidaire des travailleurs].

Pour le second tour, et sous prétexte d’utiliser le rejet populaire de la mafia fujimoriste, ces mêmes débris politiques appellent maintenant, de façon ouverte, à voter pour le ploutocrate Kuczynski, le même genre d’individu que les dirigeants du Frente Amplio, qui fait de manière ouverte ce qu’eux font de façon hypocrite. Kuczynski, gérant du BCR [Banco Central de Reserva del Perú, la banque centrale], ministre de Belaunde, ministre et premier ministre de Toledo, fait partie de l’élite de la Banque mondiale. Toute sa vie, il a dirigé des multinationales de l’énergie et de la banque. Mais le traditionnel réformisme stalinien, aujourd’hui pro-libéral, ne recule devant aucune trahison.

Les militants ouvriers et étudiants honnêtes du Frente Amplio et des petites organisations gauchistes se trouvent confrontés à l’alternative suivante : soit continuer à capituler servilement devant la bourgeoisie, soit rompre avec la démagogie de leurs organisations, les quitter avec elles et défendre les principes de classe les plus élémentaires.

Pour la future victoire face au prochain gouvernement de la classe dominante, il faut lutter pour un programme anticapitaliste, pour l’auto-organisation des producteurs dans des assemblées populaires, pour impulser des grèves syndicales illimitées, provinciales et régionales, pour construire un parti révolutionnaire de tous les travailleurs ainsi qu’une nouvelle Internationale communiste. C’est la seule issue pour la libération des opprimés, c’est la voie de la révolution socialiste.

Contre la fraude de la bourgeoisie, ses candidats et tous ses complices : vote de classe, vote nul !

10 mai 2016

Revolución Permanente [Révolution permanente]