Ce qui s’est passé à la direction de la FSU

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La direction UA-EE viole grossièrement les règles de fonctionnement de la fédération, obtient que des représentants de syndicats nationaux et de sections régionales trafiquent leurs mandats, pour arracher, par un vote frauduleux, la signature du protocole PPCR avec le gouvernement. Les syndiqués de la FSU, les fonctionnaires doivent être alertés sur la gravité de ce qui s’est passé au CDFN de la FSU des 15 et 16 septembre 2015.

Les règles de fonctionnement de la FSU ont été grossièrement violées par la majorité UA-EE de la fédération. Ces règles – dont il n’est pas utile de rappeler qu’elles ont été édictées par la même majorité UA-EE à la création de la fédération pour garantir à chacune de ces tendances leur position dans l’appareil fédéral – stipulent qu’une décision ne peut être acquise qu’avec 70% des votes exprimés. La direction respecte scrupuleusement ces règles quand elles la favorisent mais fait tout pour s’en affranchir lorsqu’elles l’entravent.

Depuis plusieurs semaines, la direction de la fédération mène une campagne inlassable pour la signature avec le gouvernement de l’accord dit PPCR. Cet accord comporte des attaques d’une extrême gravité contre le statut de la Fonction Publique. Macron en a récemment livré le secret en s’indignant de « l’emploi à vie des fonctionnaires » et réclamant la liquidation de leur statut, déclaration suivie d’un pseudo démenti de Hollande. Celui-ci pense qu’il faut le faire, mais ne pas le crier sur les toits. C’est ce que fait l’accord PPCR qui instaure la mobilité générale, les corps interministériels, la remise en cause du rôle des CAP etc. Il s’agit d’organiser les restructurations massives dans la Fonction Publique qu’entraînent les différentes lois liées à la « réforme territoriale », la loi Touraine qui entraîne 22 000 suppressions de postes dans les hôpitaux publics etc.

La direction de la FSU a délibérément camouflé aux syndiqués le contenu de cet accord, au nom de pseudo « avancées salariales » dont l’essentiel interviendrait… après 2017 ! Du reste, pour nombre de fonctionnaires lesdites « avancées salariales » vont commencer … par des diminutions de salaire (suppressions de prime, fin de l’avancement accéléré dans certains hôpitaux et collectivités territoriales).

Au CDFN de la FSU, le premier vote n’accordait que 60% des voix à la signature de l’accord. Déjà ce premier vote était le produit d’une répartition très “particulière” des mandats. Ainsi, pour le SNUIPP, faisant fi de la consultation de ses sections départementales (31 Pour, 30 Contre, 34 “ne se prononcent pas”), le secrétariat national avait réparti ses mandats en 5 Pour 3 Contre et 4 NPPV. Il n’empêche que les 70% n’étaient pas atteints.

La direction UA-EE obtenait qu’après une suspension de séance un second vote soit organisé. La transformation des mandats prit alors une dimension industrielle. La délégation du SNUIPP décida de transformer les 4 NPPV en Pour – son secrétaire général, S. Sihr, proposa même à un moment de porter tous les mandats de son syndicat en Pour. Ainsi donc, ce sont 75% des mandats du SNUIPP qui ont été comptabilisés en Pour lors du deuxième vote ! Selon une circulaire de la direction du SNUIPP, des manipulations analogues ont eu lieu pour les votes du SNETAP, du SNESUP et du SNUACTE et pour ceux de 3 sections régionales de la FSU. Le résultat du second vote prouve l’ampleur de la fraude : 6 Pour en plus ; 15 Contre en moins ainsi qu’une abstention et 8 NPPV en plus.

Mais il faut signaler le rôle de supplétif de la direction de la FSU joué par les dirigeants de l’Ecole Emancipée, avec en première ligne, Laurent Zappi, qui n’hésitèrent pas à tordre le bras de leurs propres délégués pour les contraindre à modifier leur vote, ce que firent plusieurs d’entre eux. L’argument frelaté avancé étant « qu’il fallait sauver la fédération ». En réalité, il s’agit pour ces dirigeants de “sauver” leur propre place dans l’appareil syndical.

Les conditions dans lesquelles fut arrachée la signature provoquent évidemment émoi et indignation parmi les syndiqués, les militants, quelle que soit leur appartenance de tendance. C’est pourquoi l’appareil central du syndicat a décidé de ne pas en rester là. Dans un courrier au Bureau National (BDFN), L. Zappi et V. Ponvert dirigeants de l’EE exhibent un tract d’Émancipation qui a l’immense tort … de rendre compte de ce qui s’est passé. L. Zappi serait bien incapable de contester les faits révélés par ce tract. Car ces faits sont relatés avec exactitude. Il entend cependant que la diffusion de ce tract soit à l’ordre du jour du prochain BDFN. Il y a là une innovation inquiétante. Jamais une instance de la FSU n’a à ce jour remis en cause l’expression interne ou publique des courants de pensée. Mais la soumission au gouvernement dont le premier ministre est Valls et son premier lieutenant le banquier Macron a sa logique ; après le traficotage des mandats, vient le moment des mesures de police !

Le courant Front Unique entend non seulement mener partout le combat pour que cesse le soutien de la direction de la FSU (UA EE) au gouvernement, mais aussi combattre pour la démocratie dans la fédération qui inclut le respect des mandats et la libre expression des courants. Dans ce but, il alertera les syndiqués autant que nécessaire.

22 septembre 2015
courant Front unique de la FSU