À bas l’intervention de l’impérialisme français en République centrafricaine

Jeudi 5 décembre, François Hollande annonçant l’envoi de troupes supplémentaires en République centrafricaine (l’effectif a été porté de 400 à 1 600), après l’approbation unanime du Conseil de Sécurité réuni à sa demande, a déclaré : « La France n’a pas d’autres objectifs que de sauver des vies humaines ».

Mensonge éhonté du serviteur de l’impérialisme français qui se soucie comme d’une guigne des massacres qui ont effectivement cours en République centrafricaine et qui sont précisément le produit de la politique de l’impérialisme français dans ce pays !

En effet, c’est bien l’impérialisme français qui fait et défait selon ses intérêts depuis des dizaines d’années les empereurs, présidents et généraux putschistes qui dirigent pour son compte ce pays, tout en se servant grassement, depuis Bokassa 1er jusqu’à Boizizé en passant par Ange Félix Patassé.

Le gouvernement Hollande défend les intérêts impérialistes français en Afrique

L’impérialisme français, qui a longtemps soutenu Boizizé depuis son putsch de 2003, lui, l’ancien responsable des massacres des lycéens qui manifestaient sous Bokassa en 1979, a décidé fin 2012 de travailler au renversement du même Boizizé. La raison n’est pas à chercher dans la défense des droits de l’homme, mais dans l’inquiétude grandissante de l’impérialisme français face à la menace que font peser sur lui les impérialismes concurrents, notamment chinois, sur l’Afrique en général et sur la République centrafricaine en particulier. Car ce pays a un sous-sol riche d’uranium, d’or, de diamants et de pétrole dont profitent les grandes entreprises françaises, comme Areva. Boizizé, ancien protégé de la France, a eu le tort de prêter une oreille trop attentive aux offres de l’impérialisme chinois qui a pu ainsi prendre des positions dans le pétrole, mais aussi installer Radio Chine Internationale à Bangui, en français, pour diffuser sur tout le continent. C’en était trop ! C’est donc avec le soutien de l’impérialisme français et de ses auxiliaires tchadiens que s’est constituée et armée une opposition hétéroclite, la Seleka, structurée par des anciens combattants, qui s’est emparée du pouvoir par un coup d’État en mars 2013, générant une situation chaotique difficilement contrôlable, avec pillages et massacres de la population, incapable de maintenir un semblant d’Etat et menacée à son tour par une contre-rébellion armée.

Les vraies raisons de cette nouvelle intervention militaire de l’impérialisme français en République centrafricaine, après la Côte d’Ivoire, la Libye, le Mali, résident dans la défense, bec et ongles, de ses intérêts menacés en Afrique à la fois par les autres impérialismes et par la menace d’un désordre durable, empêchant la poursuite des affaires.

À bas l’union nationale ! Pour la mobilisation ouvrière contre l’intervention militaire !

L’UMP, l’UDI, le FN ainsi que le PS soutiennent l’intervention militaire. Le PG ne s’oppose pas, mais demande « une grande vigilance » sur les conditions d’engagement des forces françaises. Le PCF, pour qui « intervenir est urgent », préfèrerait une intervention de l’ONU. Tous soutiennent, chacun à sa manière, l’impérialisme français dans ses œuvres ! Or aucune aide aux exploités d’Afrique et de République centrafricaine ne peut venir du gouvernement Hollande qui défend les intérêts des capitalistes français sur ce continent.

Face à cet ennemi mortel qu’est l’impérialisme français, il faut que les travailleurs et la jeunesse se solidarisent avec les exploités centrafricains en luttant pour défaire notre propre bourgeoisie. Unis avec les travailleurs immigrés venus d’Afrique, le prolétariat doit s’organiser pour empêcher, par l’action de masse (manifestations, grèves, blocage des transports…), l’intervention militaire des mercenaires de l’impérialisme français. Telle est la responsabilité des organisations syndicales et politiques qui se réclament des travailleurs.

Il n’y a pas de solution pour le peuple en Centrafrique avec les bandes armées ou avec l’armée française. Les masses ne peuvent défendre leurs revendications fondamentales et tracer une voie pour le pays qu’en s’organisant et en s’armant pour prendre elles-mêmes le pouvoir, constituer leur gouvernement ouvrier et paysan, ouvrir la voie aux Etats-Unis socialistes d’Afrique. Il manque en Centrafrique un parti révolutionnaire qui combatte sur ces objectifs.

À bas l’union nationale en défense de l’impérialisme français !

Troupes françaises hors de la République centrafricaine ! Troupes françaises hors d’Afrique ! A bas l’impérialisme français !

8 décembre 2013

Groupe marxiste internationaliste [Collectif révolution permanente]