Pas touche aux congés ! Levée des sanctions !
Tract du GMI pour la Banque Postale Nantes

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Le jeudi 27 septembre au matin, les personnels des services clientèle (plateforme mixtes téléphone/courrier) apprennent que l’octroi de leurs congés dépendrait désormais du trafic téléphonique attendu (calculé sur les flux des années précédentes).

Déjà soumis au manque d’effectif et aux pressions commerciales, les travailleurs, fonctionnaires et contractuels
confondus, spontanément, se déconnectent de leurs téléphones et préviennent les responsables syndicaux. Cons-
cients que l’attaque contre les congés de leurs collègues va les concerner rapidement, ceux qui, dans d’autres services, sont amenés à répondre au téléphone, se joignent bientôt au boycott.

Une attaque qui concerne tous les salariés des CCP

En s’en prenant aux agents des services clientèle, sous prétexte d’écoulement du trafic téléphonique, la responsable du centre a, sur ordre de sa direction nationale, attaqué un secteur avec l’intention évidente d’étendre la mesure aux autres services du CRSF. En cas de succès, la direction nationale l’étendrait aux
centres d’autres villes.

Au cœur de cette décision, se trouve bien évidemment la question des effectifs et de l’intensification du travail. Au-delà, les patrons de la Banque postale entendent domestiquer les postiers (déjà divisés par
plusieurs statuts) et les exploiter à leur guise, comme dans la distribution avec l’ouverture des magasins en fin de semaine et en soirée ou dans toutes les entreprises avec la loi de flexibilité des salaires et du temps de travail (ANI).

La responsabilité des syndicats était d’alerter l’ensemble du personnel de la menace qui pesait sur tous, de s’appuyer sur la résistance spontanée des premiers visés, d’appeler tout le centre à débrayer pour faire le siège du bureau de la directrice jusqu’à ce qu’elle annonce le retrait de la mesure.

Lutte de classe ou « dialogue social » ?

Or, « l’intersyndicale » CFDT-CGT-FO-SUD demande, le 30 septembre : « la mise en œuvre du dispositif d’alerte sociale conformément à l’accord Qualité de vie au travail du 22 janvier 2013 ». L’intersyndicale diffuse un tract qui titre : « Congés ! Le personnel n’a plus confiance ! » sans même exiger l’annulation de l’attaque.

La grève du téléphone n’affecte pas vraiment l’écoulement téléphonique dans la mesure où la direction bascule les appels vers les autres centres « en raison d’un problème technique sur Nantes ». Les agents ne prenant plus le téléphone se consacrent à des tâches écrites et les appels sont traités à Bordeaux, La Source ou autre. La direction compte sur l’épuisement et, pour faire céder plus rapidement, elle brandit la menace des retenues de salaires.

Dès le 27 septembre, des avertissements sont distribués dans les services et parfois remis individuellement à
chaque agent convoqué dans le bureau du chef. Sans la grève de tous, la menace du prélèvement d’un trentième empoisonne les services et affaiblit le mouvement. Au lieu d’appeler à la grève et à la délégation en
masse, les responsables syndicaux évoquent l’éventualité d’une saisie des tribunaux.

Au bout de 8 jours, le jeudi 3 octobre, les personnels sont réunis en assemblée générale. Les responsables
syndicaux n’avancent aucune perspective sauf de déposer un préavis de grève pour le jeudi suivant. Ils rejet-
tent la proposition d’un débrayage immédiat. Ayant déposé un préavis de grève pour le 10, l’intersyndicale est reçue le lundi 7. Le lendemain, en AG, elle rend compte du « dialogue social » : la directrice ne revient sur rien, ni sur le système de congé lié aux flux ni sur les sanctions pour les 2 et 3 octobre (pour les seuls fonctionnaires, pour diviser). Le 10 octobre, près de la moitié des agents des services clients sont en grève et une soixantaine de grévistes se retrouvent devant la porte du CRSF.

Pour faire céder la direction, il faut l’affronter

Les directions confédérales répondent toujours présentes à toutes les réunions, tables rondes ou conférence
préparatoires aux attaques contre les droits des salariés, avec l’appui du PS, du PCF, du PdG, du NPA, de LO. Ainsi, cette année, la collaboration de classes a permis d’élaborer la loi de flexibilité dite ANI, a conduit à négocier les plans de licenciements dont celui de PSA Aulnay, a permis avec la participation au Conseil d’orientation des retraites d’aboutir à une nouvelle attaque contre nos retraites.

À la Poste, toutes les fédérations syndicales ont dialogué avec le PDG et le gouvernement lors du « Grand dialogue » en 2012. La CFDT, la CGT, FO et SUD siègent même au Conseil d’administration qui gère la société
anonyme.

Cette orientation de collaboration de classes, sans résistance organisée faute de parti ouvrier révolutionnaire, a gangrené fatalement jusqu’au niveau local.

Les sections syndicales doivent se mettre au service des travailleurs, elles doivent appeler tous les travailleurs du centre à la grève jusqu’à satisfaction des revendications : Levée des sanctions ! Annulation de la mesure contre les congés !


15 octobre 2013
cellule de Nantes du Groupe marxiste internationaliste